Expulsé de la France depuis 1998 pour faits supposés de terrorisme, Me Ahmed Simozrag vit toujours en résidence surveillée à Ouagadougou. En plus de sa profession d’avocat Me Simozrag est un érudit de la science islamique. Depuis son arrivée à Ouagadougou, il a fondé le Centre Africain de Diffusion Islamique et Scientifique (CADIS) où il enseigne l’Islam. Il a publié plus de 20 livres en 24 ans de vie au Burkina. Il fut l’avocat du Front Islamique du Salut (FIS). Nous avons eu avec lui des échanges à bâton rompu à son domicile ce dimanche 1e avril.
Après la lecture de notre dossier, vous pourriez avoir un autre regard sur les mendiants et la mendicité. Notre société a évolué et ses mendiants avec. A l’heure du tout professionnel, la mendicité s’est aussi adaptée. L’aumône n’a plus le même sens, même si beaucoup d’entre nous l’ignorent encore. On continue de donner pour se conformer à une prescription sociale et religieuse. Mais celui qui reçoit n’est plus, forcément le destinataire légal. La pauvreté permanente et en progression a fabriqué des «nécessiteux» professionnels. Dans ce domaine aussi, la précarité semble avoir engendré les mêmes adaptations qu’en économie. «L’informel» a été inventé pour ne pas mourir de l’exclusion du «formel ». Nos mendiants ne sont plus seulement des exclus sociaux, mais des exclus économiques. La lutte contre la pauvreté gagnerait à prendre en compte cette nouvelle réalité de nos sociétés.
Il est écrit dans un des Hadith, parole du prophète que «La mort d’un savant est pire que la disparition d’une tribu d'ignorants.» Le commentateur de Al Ahabar Zamane (1) n’est plus. Maôlim, de son vrai nom Mahamadi Kaboré, était un spécialiste en « Tarih » (histoire en arabe) et en science des génies. Son érudition, pour les tenants de ces sciences était très grande. Môalim a fait ses études au Burkina Faso. Il n’a été dans aucune université arabe, mais il a entrepris des voyages au Mali, au Sénégal, au Soudan, en Egypte et en Arabie Saoudite, pour la quête du savoir.
La tradition a été respectée cette année encore. Ramatoulaye a accueilli des milliers de fidèles musulmans venus célébrer la fête du Mouloud, l’anniversaire de la naissance du prophète Mohamed. A l’occasion, une invite particulière a été faite aux musulmans : la pérennisation de la cohabitation entre les citoyens des autres confessions religieuses.
Les groupes extrémistes violents se réclamant de l’Islam ont réussi à focaliser l’attention des masses médias sur leurs funestes actes et leur vision de la loi islamique. Versus ces apôtres de l’apocalypse, un mouvement islamique mène un djihad qui se passe en dehors des projecteurs médiatiques. Ce groupe mise sur la spiritualité et la dévotion. L’une des caractéristiques fondamentales du mouvement est la « sortie sur le chemin d’Allah pour propager l’Islam ». Il s’agit du mouvement Tabligh. Il s’agit du plus important mouvement de missionnaires musulmans. Il a réussi à étendre ses ramifications dans toutes les sphères de la société Burkinabè. Nous avons enquêté sur ce groupe.
L’Islam occupe environ 60% de la population du Burkina. Son importance sociale suscite naturellement des convoitises politiques. La vision que l’on a du dehors de cette religion c’est l’inorganisation qui entoure une de ses activités les plus importantes. le pèlerinage à la Mecque. La pénétration de l’Islam date d’avant la colonisation. C’est depuis ce moment qu’on enregistre les premiers pèlerins de notre pays vers la Mecque. Avec l’indépendance, le flux s’est poursuivi et s’est amplifié pour aboutir à des tentatives d’organisations. La première commission nationale pour le pèlerinage (CNP) a vu le jour en 1979 à l’initiative de la communauté musulmane de Haute Volta (CMHV) qui était la seule association existante.
Un mouvement sunnite local a obtenu en 2005 l’attribution d’un terrain “réservé” où avait été érigée une mosquée, puis, plus tard, une école franco-arabe. Mais le Donoble, coutume sèmè (siamou pour l’administration néocoloniale) qui revient chaque 40 ans, approche, et les Sèmè veulent récupérer ce terrain car Djòmò tobrà Tien, la divinité propre à cette coutume, s’y trouve. Aucune conciliation à l’amiable n’a abouti, et c’est l’impasse. La justice républicaine peut-elle trancher ?
Le seul patrimoine culturel immatériel accepté par les musulmans est, à notre connaissance, Allah. Et pour eux, « il n’y a de dieu que Dieu ». Il n’en est pas de même pour les religions animistes, polythéistes.
Il y a quelques temps, un enregistrement audio a circulé sur les réseaux sociaux, au même moment où l’histoire de la ‘’sécurité islamique’’ à Pouytenga battait son plein. Certains Burkinabè se demandaient pourquoi un tel enregistrement à ce moment précis d’autant que le son datait d’au moins une année. Des informations reçues, ce sont les services de la présidence qui l’avaient transféré en novembre 2017 à la fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) pour identification de l’auteur. L’audio en question est une prêche extrêmement violente contre la gouvernance politique menée par des frères d’autres confessions religieuses. Quand on considère le prêcheur comme une personne qui enseigne des dogmes religieux, il faut craindre l’influence que ses propos extrémistes peuvent exercer sur ses coreligionnaires.
Le richissime entrepreneur El hadj Oumarou Kanazoé préside depuis le 10 octobre dernier aux destinées de la première et plus grande association musulmane du Burkina. Le choix porté sur Oumarou Kanazoé (OK) met (temporairement ?) fin à la crise qui opposait le président sortant, Aboubacar Sana et certains membres de son bureau exécutif. Si la mauvaise gestion financière semble être le fond de la crise, il ne faudrait pas occulter les querelles nées de la restructuration de la Commission nationale d’organisation du pèlerinage à la Mecque.
Islam veut dire se soumettre à Dieu. Au Burkina, plusieurs courants s’y trouvent. Il n’y a pas de différence notable entre ces tendances sur le plan de la pratique. C’est sur certains détails que les pratiquants divergent, mais cela est perçu comme une bonne chose. C’est l’effort des oulémas qui a abouti à ces courants (mazab) qui ne font que renforcé la religion de Mohmmed.
Le débat sur la succession de Salif Diallo à l’Assemblée nationale nous donne l’occasion de revenir sur une question qui touche à l’unité de la Nation. Il semble qu’une règle non écrite voudrait que les premiers responsables des grandes institutions nationales soient choisis suivant une certaine géopolitique régionale. Salif Diallo étant originaire de la région du Nord, la géopolitique en question aurait voulu que son successeur soit choisi dans cette zone géographique. C’est à ce titre que les noms de personnalités comme Jacob Ouédraogo, Lassané Sawadogo, Bénéwendé Sankara, Mathieu Bébribda Ouédraogo étaient régulièrement cités comme de probables successeurs du président défunt. N’ayant pas épuisé son mandat, l’idée est qu’il faut permettre à un fils de la région de prendre le relais afin de terminer le mandat. Au nom de cette même géopolitique, d’autres revendiquaient pour l’Ouest la possibilité d’accéder au perchoir même s’il s’agit d’un mandat amputé, parce que sur la base des statistiques, le perchoir y a une plus grande vocation : Begnon Koné, Arsène Bongnessan, Maurice Mélégué, Soungalo Ouattara Appolinaire. Evidemment devant ce palmarès, les gens du Nord et d’ailleurs devraient pâlir de jalousie !
« O les croyants ! On vous a prescrit as-siyain (le jeûne) comme on l'a prescrit à ceux d'avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété », c'est ainsi que Dieu s'adresse au musulman dans le coran. Les musulmans considèrent leur religion comme la continuité des autres religions. Moïse. Jésus, Mohammed et bien d'autres prophètes sont reconnus par les musulmans comme étant des envoyés de Dieu. Le Coran rappelle aux croyants musulmans qu'avant eux, d'autres peuples avaient observé le jeûne. Le mois de Ramadan est une période de pénitence prescrite aux musulmans pour se rapprocher davantage de leur seigneur. Pour les musulmans, le Ramadan a été rendu obligatoire à Mohammed le mois de Sabane, deux ans après l'hégire. C'est en cela qu’il est recommandé plus de lecture du livre saint. Dès le premier jour du Ramadan, dans les mosquées, après la prière de l’après midi, les gens se regroupent autour des connaisseurs du coran pour écouter les enseignements contenus dans ce livre. Les lectures varient selon les mosquées. Il y en a qui lisent le Coran et le traduisent dans les langues nationales. La deuxième catégorie de lecteurs le commente à travers des livres de commentaires des textes coraniques.
L’ultime but du jeûne du mois de Ramadan est d’en sortir avec une foi plus forte rapprochant le fidèle de son créateur. Y parvenir commande à la fois bannissement et observance de certaines pratiques. Le jeûn du mois de ramadan pourrait débuter le 16 juin, mais plus probablement le 17 juin.
Les fidèles musulmans du Burkina Faso ont vécu le mois de Ramadan de cette année dans un contexte d’insécurité alimentaire. Les actes de charité déployés durant tout le mois ont été salutaires pour les ménages et personnes en difficulté. Les associations islamiques ont été dans ce sens les plus entreprenantes. Nous avons rendu visite à certaines d’entre elles afin de mieux cerner l’envergure de cette solidarité.
« Le mois de carême est un mois ou l’on mange tout ce qui est succulent. On partage avec les autres, ce qui fait qu'on dépense énormément plus que les autres périodes de l'année», déclare El Hadj Adama Dakissaga. Lundi 10 novembre 2003, 17 h 45 mn, heure de rupture du jeûne. Sur la table à manger de El Hadj, dattes, thé à la menthe, pastèque, bouillie, zoom-koom... «Mon Dieu, j’ai jeûné pour toi et avec ton accord, je romps le jeûne. En ta croyance, j’ai confiance. Avec le coucher du soleil, je peux étancher ma soif et par ta volonté tu me récompenseras », est la prière que El Hadj Adama Dakissaga récite avant de rompre son jeûne en mangeant quelques dattes, des fruits et de l’eau ...
Blaise tourne tout le monde en bourrique. Il a repris des concertations que ses lieutenants avaient reçues l’instruction de mener. Il avait besoin d’un clash, les musulmans le lui ont offert. La polémique a suivi comme prévue. Mais le problème de fonds lui, il est là. Il n’a pas bougé.
L’attaque du Splendid Hôtel a surpris, alors qu’elle était prévisible depuis les alertes au Nord avec le rapt de Tambao, l’attaque d’Oursi et Samorogouan à l’Ouest. Ce samedi 16 janvier, Ouagadougou s’est réveillé complètement groggy après une nuit d’insomnie, troublée par moments par des détonations. Dans sa déclaration à la Nation suite à l’attentat, le président du Faso, Roch Marc Kaboré invite les Burkinabè à intégrer désormais la donne terroriste dans leur quotidien. Les Burkinabé sont-ils prêts à se plier aux exigences qu’impose la situation ? Il y a incontestablement un prix à payer. Le quinquennat de Roch s’annonce plus compliqué que prévu.
Soixante dix jours après l’Aïd El Fitr (le Ramadan), les musulmans célèbrent l'Aid El Kebir (la Tabaski). Pour l’occasion, des milliers de fidèles ont pris d’assaut les différents lieux de prière de Ouagadougou. Parés de leurs beaux vêtements, les fidèles se sont acquittés du rituel de deux rakats, écouté les sermons des Imams, assisté à l’immolation du mouton avant de regagner leur domicile pour faire de même.
Les musulmans du Burkina ont célébré l’Aïd el Kébir ou la Tabaski le 19 décembre dernier. Sur le campus de Zogona, le sermon de l’imam Tiégo Tiemtoré était principalement axé sur la pagaille enregistrée dans l’organisation du pélérinage à la Mecque.