L'Autre Regard #26
- Classe de ressource
- Issue
- Collections
- L'Autre Regard
- Titre
- L'Autre Regard #26
- Editeur
- L'Autre Regard
- Date
- 5 mai 2015
- numéro
- 26
- Résumé
- Mensuel d'information islamique
- nombre de pages
- 16
- Sujet
- Enseignement confessionnel islamique
- Formation des imams et des prêcheurs
- Institut islamique El Nour
- Ismaël Tiendrébéogo
- Laïcité
- Observatoire National des Faits Religieux
- Charia
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Fédération des Associations Islamiques du Burkina
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- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Wikidata QID
- Q114034808
- contenu
-
Prix :300 F CFA
Si Dieu Vavait voulu il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48
INSTITUT ISLAMIQUE
• EL NOUR
1 Des cadeaux pour susciter la concurrence ™
CONSEIL
CONSTITUTIONNEL
Le CDP et ses alliés déboutés ^
CONGRES DE LA FAIB EN FIN MAI M Trouver des leaders qu’il faut aux places qu’il faut
IMAM ISMAEL
CHOMAGE DES JEUNES MUSULMANS
«Quand les riches mettent la main àiapâte,cest pour construire unemosuuéen,^ Imam Abdallah Ouédraogo
« Le Hamas, Boko-haram, les Shebabs et Daesh ne peuvent pas être mis dans le même sac n
CALIFAT EN ISLAM
Distinguer lefauxdu vraips
prolifération des films pornographiques : Un vrai danger social^
COMMUNAUTE MUSULMANE DU BURKINA FASO Des imams formés sur leur 111 responsabilité
CENTRE DE TAHFIZ AL FARRUK DE BOBO DIOULASSO
Vingt nouveaux « corans ambulants i>
CONGRES DE LA FAIB EN FIN MAI
Trouver des leaders qu’il faut aux places qu'il faut
Le Congrès tant attendu de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) aura lieu, InchAHah les 29, 30 et 31 de ce mois. Toujours programmé et toujours reporté, espérons que cette fois, ce sera la bonne. La Fédération des associations islamiques (FAIB), il faut le rappeler, regroupe les grandes associations suivantes : La Communauté musulmane du Burkina Faso, Ihtihad Islamiya, la Communauté tidjania du Burkina, le Mouvement sunnite et l’Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina et son aînée, le Cercle de recherches et de formation islamique (CERF1). Cette structure faitière est née de la volonté des musulmans de surmonter les différences qui existent entre associations, devenues pratiquement des tendances, pour ne s’intéresser qu’à l’intérêt supérieur de la Oumma. Créée en 2005 avec pour premier président, notre frère bien-aimé, El Hadj Oumarou Ka-nazoé, qu’Allah lui accorde son agrément, la FAIB avait suscité beaucoup d’espoir dans le monde musulman burkinabè. Plus d’un avait cru. que pour une fois, les musulmans allaient aplanir leurs divergences, qu’ils allaient ouvrir enfin les yeux pour se rendre à l’évidence, que dans ce monde-ci, pas de place pour ceux qui n’ont pas encore entériné la valeur de l’union. Beaucoup avaient rêvé de lendemains meilleurs pour la Communauté. On croyait qu’à travers cette fédération, les musulmans allaient se mettre dc-. bout pour essayer de rattraper leur retard sur bien de ; points. En un mot comme en mille, la fédération était * trop attendue. Malheureusement, les fruits n’ont pas , porté la promesse des fleurs. Les attentes étaient trop nombreuses pour être portées par les frêles épaules des dirigeants. Le bilan de ces 10 ans, à voir de très près, est loin d’être satisfaisant. Toutefois, le simple fait qu’elle ait pu exister, est déjà à saluer. Une trentaine d’activités a été réalisée au cours des dix ans. Les activités phares sont entre autres, l’organisation d’un colloque international des musulmans de l’espace francophone, la participation aux travaux du CCRP, aux travaux sur la laïcité, aux travaux sur l’ONAFAR, aux états généraux de la justice, aux travaux de la Commission nationale de réforme et de
réconciliation. 11 y a les audiences accordées à des responsables d’institutions, aussi bien nationales qu’internationales, la construction du siège de la. J FAIB, l’octroi de bourses algériennes et égyptiennes,* / la signature d’une convention avec l’Etat d’un montant de 400 millions de FCFA pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement franco-arabe ... De toutes les commissions que compte la fédération, c’est assurément la commission lune qui s’est le plus faite remarquer. A tel enseigne, que pour beaucoup, les missions de la fédération se résument à communiquer les dates de début et de fin de Ramadan, les dates des fêtes musulmanes. Et pourtant. En tout cas, tous les regards sont tournés vers ce deuxième congrès. Aujourd’hui, avec le vent de changement qui souffle sur le Burkina Faso, la jeunesse musulmane, avec l'expérience vécue sur cette période de la transition, espère que ses dirigeants ont retenu la leçon. Qui est qu’il faut un véritable leadership dans la Oumma. Ce congres serait une réussite si les uns et les autres ont pour seul intérêt celui de la Communauté. Ce congrès serait une réussite, si, les uns et les autres sauraient emprisonner leurs éges pour faire des critiques objectives et constructives. Mettre les hommes qu’il faut aux places qu’il faut est une nécessité si l’on veut relcvei la kyrielle de défis de la Communauté. Il faut qu’on se le tienne pour dit, la FAIB sera ce que ses dirigeants veulent qu’elle soit. Si on élit des dirigeants en panne d’inspiration et qui ne sont pas à jour des enjeux et des défis actuels de la communauté, ce congrès ne serait qu’une foire d’empoigne. Il faut pour autant ne pas être dupe pour croire que les milles et un problèmes de la communauté peuvent être résolus d’un coup de bâton magique. Mais, il est grand temps qu’il y ait un début de solu-tionnement. Il est temps que la Fédération se donne les moyens de relever ses défis. Espérons que les petits plats seront mis dans les grands pour que ce congrès n’accouche pas d’une squelettique souris. C’est un péché que la communauté toute entière pardonnera difficilement à ceux qui sont au devant de la scène Fl
Par Ousmane TIENDREBEOGO
VAH^gard ^
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L’Autre Regard - N°026 du 05 mai au 05 Juin 2015
Cülture
PROLIFERATION DES FlLMb PORNOGRAPHIQUES Un vrai danger social
C'est un secteur en plein essor que celui de la pornographie. Comme un monstre qui avale tout sur son passage, les films pornographiques en ce début du 21e siècle étendent leurs tentacules sur la surface du globe. Ces films de sexualité et leurs pratiques sont à désapprouver car cela y va de la santé mentale du musulman, de l'équilibre dans la vie du couple et de l'encadrement de l'éducation de nos enfants. La pornographie ainsi que toute pratique similaire enseigne de la fiction que du réel. Pour une société qui se veut responsable et intègre, elle se doit de lutter contre ce fléau sous toutes ses formes. Tout le monde est unanime sur ses méfaits, mais personne ne pipe mot.
l’instar de la drogue et de la cigarette, l’industrie pornographique est parvenue à se promouvoir dans le monde des affaires, mieux, c’est l’une
des entreprises les plus florissantes. Soutenue par des multinationales et certaines organisations politiques dans le but d’asservir l’esprit de l’homme aux futilités de la vie, elle ne fait que gagner du terrain. Aujourd’hui, la pornographie est un danger pour la religion, qui se veut saine et dépourvue de toute immoralité.
A entendre les spécialistes de ce domaine, c’est peine perdue que de vouloir lutter contre la pornographie. Le monde du pomo est à l’image de l’industrie des armes, de la cigarette, que rien n’arrête. Notre article se concentre plutôt sur les méfaits des films, leurs effets néfastes sur le musulman et humain de façon générale.
L’Islam a été envoyé à l’humanité pour corroborer les bonnes mœurs et la dignité de l’être humain. Au même moment, des combats funestes se préparent dans les pénombres contre la religion de Dieu et les bonnes valeurs. Dans notre quête, nous sommes arrivés à comprendre que l’idée de mettre en pratique et sur scène des pratiques sexuelles émanent d’une instigation de quelques groupes politiques assez influents afin d’enlaidir la beauté et la pureté de la religion. Au tout début, c’était contre la chrétienté notamment contre l’Eglise.
Le prêche de l’irréel et de l’impossible. Ce que tente de nous enseigner les images du pomo, c’est de la fiction pour réduire le monde au mensonge et à la désillusion. Ils nous disent qu’ils enseignent l’idéal en sexualité et interpellent indirectement tout le monde à expérimenter ce que les acteurs font comme pratiques.
« ...Lapornographie donne une représentation fausse de la sexualité et des attentes réelles des hommes et des femmes, que l'adolescent risque de prendre comme la norme à laquelle il doit se conformer, surtout s'il n 'a aucune expérience de la sexualité. « L'adolescent est un enfant avec un corps d'adulte, il n‘apas terminé son évo-
lution sur le plan psychique. À l'intérieur de lui, il y a du sentiment, de l'affection, et ce sont ces qualités qu ‘il faut privilégier, car c ‘est avec cela qu ‘il va pouvoir grandir aussi bien dans sa tête que dans son corps. Le risque de la pornographie, c est la perle de ses valeurs et de son propre imaginaire », explique le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue andrologue et psychosomaticien. Chez les promoteurs du pomo, le désir guide les actes, pourtant, chez un homme nonnal, digne et intègre, le désir doit être contrôlé.
Les couples qui s’adonnent à ces films sont conditionnés dans leur vie sexuelic. A force de voir certaines scènes, ça commence par déformer la réalité chez eux. Les défauts des uns et des autres vont se ressentir. Oubliant qu’il s’agit d’une mise en scène, l'homme ou la femme peut se tromper et chacun peut demander à l’autre ce dont il est incapable. L’époux aussi voudrait soumettre sa femme à une certaine domination et à lui demander hors des nonnes de fis -
Quels sont les dangers de la pornographie pour les jeunes ?
La pornographie présente la sexualité comme une performance et en donne une image qui ne correspond pas à la réalité, avec des pratiques marginales (sodomie, violence, relations à plusieurs...) qui ne sont pas nécessaires à un épanouissement sexuel. Pour les garçons et les filles prépubères, avant 13 ans, certaines images accessibles sur Internet ou sur les téléphones portables sont particulièrement choquantes. Elles peuvent perturber les plus fragiles qui n ‘ont pas assez de points de repère dans leur famille. Le danger est que cela soit considéré comme une norme, au lieu de découvrir la sexualité par la dimension affective.
Quel est le rôle de la société et de l’école par rapport à ces films ?
La société actuelle véhicule beaucoup de violence, dans les films, les jeux vidéo, et les ados ont souvent une attitude de toute-, puissance, surtout si leur éducation ne leur*
lam. « ... Regarder des films pornos soumet les garçons comme les filles à des diktats qui freinent le développement d'une sexualité personnelle selon leurs vraies envies. Les garçons s'inquiètent face aux performances surdimensionnées des hommes. Ils vont penser que faire l'amour est une domination, qu 'ils doivent soumettre la fille... Au risque d'un completJiascoparce que la partenaire refusera cette violence, cette domination, et ne réagira pas comme dans les films. Ce qui peut amener le garçon à perdre confiance en lui. Ils s'imaginent que la femme est immédiatement disponible, qu 'elle va jouir dans la seconde, capable de supporter un certain nombre de choses sans égards pour elle, pour son corps, sa sensibilité... C'est dramatique ! ». commente le Dr Anne de Kervasdoué, gynécologue.
Le danger au niveau des adolescents ;
Dans la société actuelle, ce sont les adolescents qui sont les plus exposés face aux
3 questions Au Dr Christian Spitz, « Le Doc » pédiatre
u pas appris la frustration. L'éducation sexuelle dans les collèges et lycées varie beaucoup d'une région à l'autre et d'un établissement à l'autre. Elle n 'apas assez évolué et reste trop centrée sur les aspects « mécaniques » de la sexualité : reproduction, prévention des grossesses non désirées et des MST... Et pourtant, les deux tiers des filles inscrites en classe de troisième pensent qu 'il n 'est pas possible de tomber enceinte lors du premier rapport sexuel ! Dans celte logique, l'aspect relationnel, affectif et sensuel est complètement oublié, ce qui est vraiment dommage.
Quels conseils donneriez-vous aux parents ?
Sachant que la majorité des ados ont été ou seront exposés à des images pornogra-■ phiques, cela ne sert à rien d'interdire... , Mieux vaut être ouvert au dialogue sur la sexualité, exprimer clairement ses valeurs । (respect de soi, de*) 'autre, de la femme, non-violence...) et expliquer que la relation sexuelle peut être belle et agréable si
dangers de l’impérialisme Occidental dont la drogue, la cigarette, l'homosexualité et bien d’autres. Flirtant sur les images obs- ; cènes sans le contrôle parental ou lorsqu’ils sc retrouvent au lycée, les jeunes ont la curiosité de tenter le diable. Sans l’avènement des images et des films pomo ”« _ .mes, nos filles et garçons n’avaient au ne notion sur ces pratiques. Mais aujourd'hui, ce sont eux qui s’exercent à la pratique, les cas sont monnaie courante en Afrique, au Burkina, si on veut faire le tour des lycées.
Etant jeunes, ils ne savent pas qu’ils s’exposent à des problèmes par le simple fait de se filmer dans des situations desobligeantes.
« Certains jeunet se mettent en scène sur Facebook, partagent avec leurs copains des photos ou des vidéos osées via leur blog ou leur téléphone portable... Le « dedipix » et le « sexting » font de plus en plus parler d'eux. Avec le « dédipix » (contraction de « dédicace » et « pixel », des adolescentes écrivent une dédicace sur une partie de leur corps et diffusent la photo sur leur blog. Le « sexting » va encore plus loin : il consiste à envoyer via le téléphone portable des vidéos osées, voire pornographiques, où les adolescents se mettent en scène ou se vengent de leurs anciens petits amis en les montrant dans des poses compromettantes... En France, 14% des 12-17 ans auraient déjà reçu des messages à caractère sexuel de la part de leurs camarades. On voit même des jeunes filles de 13 ans filmer leurs premières relations sexuelles et les diffuser via leur téléphone portable », raconte Dominique Delorme, responsable de la ligne Net Écoute.
on ne fait pas n ‘importe quoi, avec n importe qui et n ‘importe comment. L'amour, ce n ‘est pas la pornographie, dont les scénarios sont pauvres et ringards ! Ne jamais poser non plus à votre ado de questions directes sur sa sexualité ou lui parler de voire propre sexualité : à chacun son intimité !
Pour nous musulmans, le sujet ne souffre pas de débat. Regarder ces films, est un péché. Il nous faut dès lors inculquer les valeurs de notre religion à nos enfants.^ Cela passe par l'éducation islamique. A cette période de l’histoire de l'humanité. । les musulmans se doivent d’être encore plus proches de leurs progénitures, en leur accordant plus de temps, d’attention. La seule arme contre le mal de la pornographie, c’cst bien le fait d'inculquer les valeurs de la religion à nous-mêmes et à nos familles. Il n’y a que l'Islam comme rempart à cette bassesse de l'âme humaine. A nous de jouer. Qu'Allah nous en préserve.
A.RACH1D JUNIOR
L’Autre Regard - N"026 du 05 mai au 05 juin 2015
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Culture
PRECHE AUJOURD’HUI
Comprendre les priorités et la progressivité
Le travail sur soi-meme, de meme que le rappel fait à sa famille et à ses frères et sœurs musulmans, ne sauraient consister en le simple fait d’édicter un grand nombre d’obligations et d’interdits. La révélation a choisi la voie de la formation des cœurs, de l’éducation, du pragmatisme et de la patience, et c’est cette voie qu’il nous faut suivre, aujourd’hui encore, pour vivre l’islam et faire le rappel de scs enseignements.
Ce n'est qu’après ce profond travail sur les cœurs que la révélation s’est mise à édicter obligations et interdits détaillés. Et même ici, elle a choisi la voie du pragmatisme. Le texte coranique témoigne ainsi, aujourd’hui encore, de la patiente progression et de la pédagogie qui furent les siennes dans la mise en place de l’interdiction : l'exemple bien connu de la législation relative à l’alcool l’illustre parfaitement, puisqu’il montre une progression s’étendant sur une période de nombreuses années et com-portant plusieurs étapes intermédiaires avant l’interdiction complète, survenue seulement, d’apres un avis, en l’an 8 de l’hégire {Fat'h ul-bârî, 8/353), soit quelques... 18 années après le début de la prédication publique du Prophète. Et lorsque cette interdiction complète fut révélée, les musulmans étaient prêts à accueillir celle-ci au point que Anas ibn Mâlik raconte : «J'étais en train de verser à boire chez Abu Tal'ha, et à l'époque l'alcool que les gens buvaient était un alcool de datte. Le Prophète dépêcha une personne pour annoncer : / h alcool a été interdit». (En entendant cela,) Abu Tal'ha me dit : «Va verser l'alcool dehors». Je sortis le J: lire. Il L f ûa dans les ruelles de Médine...» (a?-Bukhârî, 2332, Muslim, J 980). Les cœurs ayant été fonnés, une législation de ce genre ne pouvait <*n effet qu’être bien accueillie, v ' .J hui encore, il faut donc, : pan, ne pas oublier le travail
primordial sur la profondeur et l’intensité de la foi, et, d’autre part, comprendre les priorités par rapport à la situation d’un lieu donné, à un moment donné, pour rappeler graduellement obligations (wâjibât) et interdits (manhiyyât).
A) Une objection formulée par certains frères et sœurs :
On entend parfois objecter à cela que cette progressivité était possible à l’époque où la révélation, elle-même graduelle, se faisait au Prophète (sur lui la paix), mais qu’aujourd’hui, l’ensemble des préceptes (et donc les obligations et les interdictions) ayant été donné et la révélation ne se faisant plus, nul ne peut plus déclarer permis ce que Dieu a déjà interdit.
En fait la réalité est plus nuancée: - déjà il est certaines obligations (et certaines interdictions) dont le caractère même dépend du contexte dans lequel les musulmans vivent, en correspondance étroite avec les differentes situations (dawr makkî/ dawr habashî / dawr madanî) que le Prophète et/ou ses Compagnons ont connues : pour les musulmans qui se trouvent dans une situation comparable à celle du Prophète quand il était à la Mecque, de nouveau l’action n’est pas instituée (mashru ’) ; - ensuite, s’il est certain qu’il est d’autres obligations et interdits qui sont aujourd’hui applicables même s’ils ont été révélés vers la fin de la mission du Prophète, ce qu’il faut comprendre c’est que personne ne remet en cause leur caractère (obligatoire ou interdit), celui-ci étant désormais définitivement établi : nous parlons seulement de la nécessité de respecter la progressivité dans le rappel (da’wq) de ces règles et dans le fait de les faire appliquer concrètement à l’échelle de la société (tanfïdh)...
A.a) La progressivité dans le rappel des règles :
C’est bien là ce que le Prophète (sur lui la paix) avait enseigné à Mu’âdh
quand il l’avait envoyé au Yémen. Il lui avait dit : «Tu vas te rendre auprès de Gens du Livre. Que la première chose à laquelle tu les invites soit l'adoration de Dieu. Lorsqu’ils connaîtront Dieu, informe-les que Dieu a rendu obligatoires cinq prières dans la journée et la nuit. Lorsqu 'ils feront cela, informe-les que Dieu a rendu obligatoire sur eux une aumône qui sera prise de leurs riches et donnée à leurs pauvres...» (al-Bukhârî, 1425, Muslim, 19, etc.). An-Nawawî écrit en commentaire : «...Le Prophète (sur lui la paix) a enseigné une progression dans l‘invitation, commençant par le plus important, et ainsi de suite. Ne vois-tu pas qu ‘il a parlé d abord de la prière puis de l aumône, alors que personne n ’a jamais dit qu '(après l'acceptation de Tislam) la prière devenait obligatoire mais non pas Taumône ?» (Shar’hu Muslim, 1/198).
Lorsqu’il avait envoyé Mu’âdh ainsi que Abû Mûssâ au Yémen, le Prophète leur avait également recom-mandé ceci : «Rendez facile et non difficile. Donnez la bonne nouvelle et ne faites pas fuir». An-Nawawî écrit en commentaire : «Ce hadïth ordonne de donner la bonne nouvelle de la grâce de Dieu et de Sa grande Miséricorde, et interdit de faire fuir en ne mentionnant que les menaces de châtiment sans mentionner avec celles-ci les bonnes nouvelles. Ce hadïth enseigne d'être doux avec ceux qui se sont récemment convertis, de même qu’avec ceux qui sont enfants et adolescents, de même qu 'avec ceux qui se sont repentis : il faut être doux avec eux et leur communiquer progressivement les actes de dévotion. Les enseignements de l‘islam ont été révélés progressivement. Si on rend les choses faciles pour celui qui entre dans la dévotion on qui veut y entrer, elles seront faciles pour lui, et le plus souvent il progressera et augmentera. Mais si on rend ces choses difficiles pour lui, il ne se mettra pas à les pratiquer ; et s'il les
pratique, il ne le fera pas ou ne ies appréciera pas» (Shar'h
Mu^dm, 12/41). Car il fuit comprendre qu'un homme ou un groupe d’hommes qui étaient jusqu’à présent éloignés de la religion ont besoin d’une certaine progressivité pour se mettre à pratiquer tout ce qui est obligatoire sur eux. Il faut être patient avec eux, tout en rappelant la nécessaire constance dans la pratique.
Aujourd’hui encore, il faut donc respecter la progressivité dans le rappel des règles. Et il faut savoir à ce sujet qu’en islam les croyances et la spiritualité sont fondatrices par rapport aux actes ; parmi les actes, ce qui est obligatoire est prioritaire par rapport à ce qui est facultatif ; se préserver de ce qui constitue une grande faute morale (kabîra) est prioritaire par rapport à ar rêter ce qui constitue une petite faute morale (saghira) ; obligation ou interdiction, un acte qui fait l’objet d’un consensus (mujma' alayh) doit être considéré prioritairement par rapport à un acte qui fait depuis les premiers temps de l’Islam l’objet d’une divergence d’avis entre les savants (mukhtalaffh).
A.b) La progressivité dans l’application concrète de celles des règles qui sont applicables dans le milieu J où l’on vit :
Par rapport aux pays musulmans, il faut également respecter la progressivité dans l’application concrète des règles. C’est ce que met en exergue le récit suivant, avec Omar ibn Abd il-Azîz, le calife omeyyade célèbre pour sa justice et sa droiture : Un jour, Omar ibn ul-’Azîz fut ainsi questionné par son fils Abd ul-Malik : «Père, pourquoi n ’appliques-tu pas [toutes] les choses ? Je ne me soucie pas que moi et toi ayons à supporter des difficultés â cause de la vérité». Le calife répondit : «Ne te presse pas. mon fils. Car Dieu a, dans le Coran, critiqué deux fois l’alcool, (puis,) la troisième fois. Ta interdit. Je crains que si j'applique d’un coup aux gens (tout) ce qui est
L’Autre Regard - N°026 du 05 mai au 05 juin 2015
Culture
CALIFAT EN ISLAM
Distinguer le faux du vrai
La notion du califatembaume chaque jour, chaque heure les médias depuis l’avènement de Daesh au Moyen- orient. Le califat est connu du grand public grâce à l’organisation de l’Etat Islamique. Aboubacar Al Bagdadi, le calif donc et ses acolytes se veulent des légitimes successeurs des califes biens guidés de l’Islam. Sic. Quel est la vraie compréhension qu’il faut avoir de cette notion de califat ?
Et lorsque ton Seigneur dit Y À aux anges : Je vais mettre un v A Calife sur Terre, ils dirent : Vas-Tu y mettre un tel qui y amènera le désordre, et qui y fera couler le sang ? Et nous Te glorifions avec Ta louange et proclamons Ta Sainteté. Il répondit : Je sais ce que vous ne savez pas». (Le Coran 2:31) Pour le plus simplement possible à la compréhension du musulman et du citoyen ordinaire désireux de savoir la vérité sur l’Islam vrai et authentique au détriment des faux . prédicateurs vendeurs de l’horreur I et de la mort. Le terme Calife désigne un lieutenant de Dieu sur la terre pour faire la promotion de la volonté de Dieu sur la surface de la tene. Tous les prophètes avaient pour mission de régner en bons gou-vrai, ils rejettent d'un coup (tout ce qui est vrai) ; et que naisse à cause de cela une fitna» (Al-Muwâfaqât, ash-Shâtibî, 1/402). Voyez : l’alcool a été interdit en l'an 8 de l’hégire, et cette interdiction est complète et définitive, applicable pour tout musulman et musulmane quel que soit le Jieu qu’il ou elle se trouve ; Omar ibn Abd il-Azîz parle bien, pourtant, de progressivité dans le fait de faire respecter sur la scène publique cette interdiction, par la société musulmane du début du 2ème siècle. Du début du 2ème siècle de l’hégire ! Aujourd’hui, en ce 15e siècle de l’hégire, comment ne pas être pragmatique et ne pas tenir compte, avec les normes, de l’état des lieux ? Ibn ul-Qayyim écrit : «L'idéal (al-wâjib) est une chose et le réel (al-wâqi ') est une chose. Le (bon) Juriste est celui qui fait le lien entre idéal et réel et applique l'idéal en fonction des possibilités. Ce n 'est pas celui qui provoque l inimitié entre idéal et réel»
vernants afin que la justice et l’équité triomphent de la coiruplion et de l’associationnisme.
Dieu interpela, le roi David à être un gouvernant de justice et d’équité.
De Salomon, Moïse jusqu’à Jésus, ce fut le même mot d’ordre, demeurer un bon calife de Dieu pour les hommes.
L’avènement du prophète Muhammad (psi) illustra parfaitement la notion de califat. Le rapport des musulmans avec les Juifs et Chrétiens sous son égide illustre parfaitement le souci de l’équité, de la justice que chaque leader religieux doit incarner.
Le prophète (psi) à son arrivée, a entrepris l’érection d’un nouvel Etat où la gouvernance était inspirée par la loi islamique.
(A ’lâm ul-muwaqqi 'în, 4/169).
Il ne s'agit pas de devenir paresseux et, au nom de la progressivité, se donner bonne conscience en remettant tout à des lendemains toujours plus lointains ; il s’agit concrètement de déterminer ce qui est applicable dans le contexte où l’on vit, puis de faire de la situation une fine analyse qui nous permette de - fixer les objectifs qui sont nôtres dans ce contexte (tahdîd ul-maqâs-sid), - penser les moyens devait en permettre la réalisation (Jahdid ul-wassâTl), - enfin, déterminer les étapes devant rendre possible bi idh-nillâh la concrétisation de ces moyens (tahdîd ul-marâhiï) en fonction des priorités (fahm ul-awla-wiyya) (lire à ce sujet As-Siyâssa ash-shar iyya fi dhaw 'i nussûs ish-sharî’ah wa maqâssidihâ, al-Qar-dhâwî, pp. 298-307).
B) Récapitulatif :
Il faut comprendre les priorités dans
11 appela tous les musulmans à faire corpsautour de cet idéal. « Il vous incombe de suivre mu Sunna et fa Sunna de mes prédécesseurs les mieux guidés... ». La base fondamentale d’un califat, c’est le respect du Coran et de la Sunna du prophète (PSL). C’est aussi le respect de l’autre dans sa différence, c’est le respect de la dignité humaine, de la vie, de l’honneur, du sang et de toutes ces valeurs reconnues par la religion. Ce qui est contraire à ce que Daesh prône. Le Daech tue des musulmans, ensanglante et mette des musulmans dans la psychose générale. Il tue tout le monde.
BokoHaram tue tout ce qui est sur son passage. On se rappelle du carnage à la grande mosquée de Kano faisant 120 morts musulmans. On se
le travail sur soi-même, sur le terrain, sur ses frères et sœurs. Sinon le risque est grand de faire des «islamisations de-surface, creuses à l’intérieur».
Malheureusement, combien d’entre nous commencent aujourd’hui par ce qui devrait nonnalement être rappelé ou appliqué à la fin ! Pourtant le seul rappel ou la seule promulgation d’une règle ne change pas les hommes tant qu’elle n’est pas précédée et accompagnée d’une réforme des mentalités et des cœurs. L’échec de la tentative de prohibition de l'alcool aux Etats-Unis au début du XXème siècle grégorien le prouve. A comparer avec l’interdiction de l’alcool faite en Arabie au Vllème siècle grégorien sous la direction du Dernier des Messagers de Dieu, Muhammad (sur lui la paix) : ici l’interdiction fut non seulement réalisée de façon graduelle mais fut aussi et surtout précédée et accompagnée d’une profonde éducation spirituelle et mo-
rappelle de l’enlèvement des 213 filles. La liste est loin d’être exhaustive vu l’ampleur de la monstruosi-tçde l’EI, de BokoHaram et de tous leurs semblables.L’EI a érigé un califat du mal, de rhorrew Autre fait important, le califat ne se décrète pas comme l’on l’a vu à ravers ces groupes terroristes. Etant intrinsèquement lié à la Charia, le califat part de l’éducation des masses sur les valeurs de l’Islam. Il est basé sur la pédagogie. Etant donné qu’il ne doit pas y avoir de contrainte en matière de religion, il ne saurait être une arme de décapitation de ceux qui ne partagent pas la foi de l’Islam. De tels actes, on n'en a pas vu au temps du prophète. C’est pourquoi, il semble urgent que les musulmans, en premier, prennent les devants de la lutte contre cette forme de califat. Ce devrait être le combat de l’Arabie Saoudite, royaume de l’Islam sunnite, et de tous ses alliés. Ce devrait être le combat de tous les musulmans, partisans dç^a non-violence, de l’Islam authentique. Tout silence, s’apparentera à une adhésion tacite à cette forme barbare de promotion de l’Islam □
raie.
Il faut donc, d’une part, graduellement rappeler les normes et les règles. Et il faut aussi et surtout, d'autre part, ne pas oublier le travail sur l’intensité de la foi : renforcer son lien avec Dieu, intensifier pour Lui l’amour et la crainte révéren-tielle dont tout croyant porte une parcelle dans les profondeurs de son cœur. Il faut commencer par le commencement, par là où a commencé le Coran, parler des rétributions de l’au-delà, évoquées dans le Coran et la Sunna...
Alors nous pourrons inshâ Allâh vivre nous aussi ce que Jundub a raconté : apprendre la foi et apprendre les normes, la foi préparant le terrain pour l’acceptation des normes, et la connaissance et le respect concret ( amalan) des normes faisant augmenter la foi.
Wallâhu A lam (Dieu sait mieux).
Auteur Abou Anas
L’Autre Regard - N°026 du 05 mai au 05 juin 2015
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Entretien *-
CHOMAGE DES JEUNES MUSULMANS
ule problème, c’est moins le cursus de laMédersa pue le manpue d’initiative n hnamMüaHahOAogo.
Imam Abdallah Ouédraogo est le directeur de l’école Nouroullah. Avec lu: cette fois-ci, il est question de solidarité dans la communauté musulmane. Comme à son habitude, l’Imam s’est prêté à cœur joie à nos questions.
Que signifie être solidaire en Islam ?
Toutes les louanges sont à Allah, le Seigneur des mondes, celui qui parfait nos actions. Que sa bénédiction et scs salutations soient sur le prophète Muhammad. Nous ne pou-\ ons répondre à cette question sans faire une mention spéciale à TAU-TRE REGARD pour ses énormes efforts pour l’édification des musulmans et du reste de la société.
Votre question me ramène au verset du Coran où Dieu dit qu’il sait ce que ses créatures veulent, parce qu'Il demeure connaisseur des choses cachées dans les cœurs.Dans un autre verset, il nous appelle à l'entraide en disant des’entraider dans la bienfaisance et dans la piété cl non dans la transgression et les péchés. 11 est ensuite dit que les musulmans sont des frères les uns des autres. Cela suppose que les musulmans sont d’une même souche iden-ütairc qui est l’Islam. Il n’ y a pas une entité aussi importante que la famille. Maintenant, l’un des principes phares de la fraternité des musulmans, c’cst le soutien, l’écoute, c'est de rester en veille pour isoler tout problème susceptible de nuire aux membres de la famille.
D’une manière concrète, comment l’on peut estimer cette solidarité des musulmans ?
Le prophète (PSL) a dit que les musulmans doivent se sentir comme un même corps dans la gestion de leur problème. Si un musulman dans ette ville est malade, les musul-nd^ devraient lui venir au secours • jsquà c,. qu’il recouvre la santé. C ar quand une partie du corps est malade, c’est l’ensemble du corps qn est pris par la fièvre.
n /\ .u vu de ces explications, •* J ^re que cette forme de so-
lidarité n’existe pas. Dans ce pays, on est tous musulmans, mais chacun gère ses angoisses et ses problèmes !
Sincèrement, le soutien et la solidarité que recommande la philosophie musulmane fait défaut dans la Oumma. Il faut plus d’engagement et de conviction de la part de tout un chacun.Nous sommes tous concernés.
Comment expliquer le fait que les musulmans soient les plus riches et les plus pauvres ?
C’est un triste constat. Les riches musulmans ne se manifestent que dans la construction des mosquées. Quand les riches mettent la main à la pâte, c’est pour construire une mosquée. Il est vrai que cet acte d’adoration contient des récom-
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penses auprès d’Allah. Mais nous disons que ce n’est pas la seule d'action qui contient des bénédictions.
Autrc fait marquant, c’est que dans notre communauté, on a l’impression que les responsables ne sont pas à l’écoute de la masse ? Avez-vous fait le même constat ?
C’est vrai, je vous le concède. Tout responsable, qu’il soit un prédicateur aguerri, un président d’une mosquée, un Imam, doit se mettre à l’écoute des fidèles afin de trouver des solutions à leurs problèmes. Les gens ont besoin de l’attention et de la compassion, c’est naturel.On ne peut pas tout résoudre. Mais on peut donner de sa personne, on peut partager sa compassion aux problèmes. C’est déjà un début de solution. Nous pensons que l’écoute des masses est d’une importance première. C’est pour cela que le prophète (psi) a dit que le chef d’une communauté est son serviteur. Tout responsable doit se mettre au service de ceux de qui il détient sa responsabilité.
Pour finir, quand l’Imam finit la prière, il se retourne pour faire face aux fidèles, cela sous-entend, qu'il doit s’enquérir de leurs nouvelles.
Le manque de solidarité est sou-
L’Autre Regard - N°026 du 05 mai au 05 juin 2015
^ws* Entretien w J
H(it une cause de désertion de la 11 ligion musulmane vers d'autres n îi"i<‘iis ?
v ce nh eau. il faut qu'on sache, que icligion île l'Islam, c'est avant h^H pour Dieu. C es femmes et jeunes qui quittent 1‘lslam sur ce prétexte, n'ont pas reçu une éducation parfaite de l'Islam. Ils n'ont pas une connaissance de l'Islam, fis appliquaient un Islam de façade. Nous ne pouvons que prier pour ces personnes qui méritent des invocations pour une bonne stabilité dans la foi.Notons également qu'ils ont tort mais il y a que nous sommes aussi responsablesde ces égarements.
Les nouveaux convertis font quelque part les frais de ce manque de soutien et de d'attention des musulmans. Pourtant, ils sont concernés par les versets que vous avez cités ?
C’est encore une triste réalité.Il est nécessaire qu’une forme de solidarité soit entretenue à l’égard de ces individus. Ils ont droit de façon prioritaire aux visites. Ils doivent de façon prioritaire bénéficier de l’argent de la zakât.
Nous devons toujours comprendre le propos du prophète (psi) qualifiant les musulmans d’un même corps de l’organisme humain. Dieu a dit que les gens se surpassent dans leurs privilègeset cela est natu-rel.Maintenant, les forces devraient rentrer en action pour équilibrer les choses. Malheureusement, c'est plutôt le déséquilibre qui pèse davantage dans la société parce que les uns et les autres ne remplissent pas leurs rôles.
L’employabilité de la jeunesse demeure un souci pour le gouvernement qui est impuissant face à la situation. Dire que c’est le gouver-
nement qui devrait pourvoir de l’emploi à toute cette jeunesse ne sera pas juste comme analyse. Nos riches ne créent d’emploi. Si cela était fait, ça pourrait soulager beaucoup de jeunes. Il appartient également à la jeunesse de se battre et de ne pas tout attendre de quelqu’un. Beaucoup de riches ont été freinés dans leur élan de soutien et de solidarité à cause de la mauvaise foi des jeunes. Ils empruntent l’argent pour travailler mais refusent de rembourser. Pire, certains mêmes disparaissent sans laisser de trace.
Dans cette dynamique de l’cm-ployabilité des jeunes, on a l'impression qu'après les études, les jeunes n'ont de choix que de faire du maraboutage ?
Avant les gens ne partaient pas dans les foyers coraniques pour devenir de grands entrepreneurs ou des hommes d’affaires. Le but était qu’ils aillent apprendre à lire le
Coran et quelques brochures sur la jurisprudence. Ces élèves allaient continuer à faire de l’agriculture puisque c’est ce qu’ils apprenaient avec leurs maîtres. II y a ceux aussi qui allaient puis à leur retour inté-
^B^ LES DIFFERENTS POINTS DE WBNTtS : tWBM»»
LA SURFACE
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KIOSQUE/FACE CITE AN III
graient les commerces de leurs parents pour être commerçants. Maintenant, les études prennent assez de temps dans les pays arabo-musul-mans. Quand vos enfants partent faire plus de 15 à 20 an . à
leur retour, ils sont dés^ xl.4 s
ne peuvent plus apprendr. a.) i..c-ticr. Ce n'est pas au niveau des arabisants uniquement que le problème se pose. Meme chez les francophones, le problème den---------- .
L'Etat ne peut pas employer I monde. Les arabisants éveilles.. . retour se jettent dans des domaii comme la technique, l’interprétation et autre choses. En réalité, le véritable problème, c'est que les jeunes manquent d'initiative. Ils sont ac-crochésà leurs diplômes si bien qu’ils finissent par devenir vieux sans emplois. Nous avons une jeunesse qui aime la facilité. Quant à pratiquer le maraboutage comme emploi, cela est prohibé par l'Islam.
Entretien réalisé par Arouna Guigma
LES POINTS DE VENTE / VILLES
ORODARA : ZEBA SOULEY-MANE 78573157 OUAHIGOUYA : SAWADOGO SAYOUBA 76 2 5 99 14
BOBO DIOULASSO : EL HAD.I
MONE OUMAROU 78 13 39 65
KOUDOUGOU:ÔABONE
SADA 70 I5 58 47S
HOUNDE:ZOUNDY SEYDOU: 74 77 97 13
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CENTRE DE TAHFIZ AL FARRUK DE BOBO DIOULASSO
Vingt nouveaux u sorans ambulants » au service des ir^lm^s
Les heureux hafiz ont fait des démonstrations, toutes choses qui ont convaincu plus d’un sur leur parfaite. ■ maîtrise du livre saint. Le directeur du Centre, M. Sanogo a salué la présence de ces illustres invités qui témoignent de la place du Coran dans la vie du musulman. Centre de référence dans la mémorisation du Coran au Burkina, le- directeur compte rééditer l’exploit dans la capitale par la création d’un centre de mémorisation. Les heureux Hâfîz ont pu bénéficier de plusieurs lots en nature dont un kit complet remis par la société LIPAO à chaque élève et à chaque enseignant. Chaque élève a également reçu la somme de 80000F. Sur cette note de satisfac-
C’est la dixième promotion depuis la création de ce centre de mémorisation du saint Coran à Bobo Dioulasso dans le quartier Pala. Et chaque promotion met sur le marché, 20 apprenants par ans depuis dix ans. Cette année, la cérémonie de sortie de promotion a été délocalisée à la salle des banquets de Ouaga 2000. C’était le dimanche 3 mai 2015.
Il leur a fallu trois années pour parvenir à mémoriser le Coran par cœur. L’on devient Hâfîz quand les 114 surates ou chapitres du Coran sont correctement mémorisés. Ce qui a été fait par cette nouvelle promotion du centre. La cérémonie de sortie de promotion a vu la pj ^.”'.ce des plus hautes autorités de i\ dam au Burkina Faso,
tion, rendez-vous a été pris pour l’année prochaine avec une autre promotion de « corans ambulants ».
d’une délégation de l’Arabie Saoudite et du Soudan. Sur le plan local, on a noté la présence du président par intérim de la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF),
El Hadj SakandcAdama, le président du Mouvement Sunnite, Ada-maNikiéma et un parterre d’autres Savants. Elle était placée sous le parraingae du Cheick Ismail Dcrra.
A.RACH1D
r^M
INSTITUT ISLAMIQUE EL NOUR
Des cadeaux pour susciter la concurrence
C’est une habitude du fondateur de cet Institut le surprendre ses élèves, surtout les meilleurs avec des lots de cadcp”v ^“r les encourager à mieux faire dans leurs études. Cheick El Hadj Souleymane Confé, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a ~* ^ ^ue
le jeu le 3 avril 2015 suite aux examens blancs du BEPC. 20 sacs de maïs et 10 sacs de riz, y compris quelques cm ?>pP^ et des cartonnés de dattes saoudiennes, ont été distribués aux meilleurs élèves.
Il s’agit des 10 admis au BEPC blanc, des 1er, 2e .3e de la classe de sixième jusqu'à la terminale qui ont été les principaux bénéfi-
ciaires de ces cadeaux.Au mois de février, c’était le tour des élèves
franco-arabe d’être honorés par le fondateiu ’ 'bjectif de ces récompenses, c’est la promotion de P excellence dans l’institut. « A travers
ces actes de récompenses, nous voulons encourager les enfants à
faire mieux, à se surpasser pour atteindre de bons résultats. Quand l’enfant est encouragé, il peut faire mieux. Et chaque fois, les enfants ont besoin qu'on reconnaisse les efforts qu'ils font. Cet acte vise éga-
lement à susciter la concurrence entre les élèves. Nous avons déjà vu les retombées de cette action et nous allons toujours continuer dans ce sens », s’est justifié le fondateur.
RACHID JUNIOR
48 HEURES DES REVENDEURS DE L’EDITION
Une première éUitm à si«
Du 2au 3 mai 2015 a eu lieu à la Maison des jeunes et de la culturede Ouagadougoules 48 heures de l’Association des professionnelles des distributeurs et revendeurs des journaux et des livres du Burkina (APDRJL-B). Le thème retenu pour cette première édition est : « Rôle et importance des distributeurs et revendeurs des journaux dans la vulgarisation de l'information au Burkina Faso ».
C’est le patron et doyen de la presse écrite au Burkina, Edouard Ouédraogo, Directeur de Publication de l’Obser-
constant "des revendeurs que les journaux se retrouvent dans les recoins de la ville de Ouagadougou et dans le reste du pays. Au nombre
de football, une prestation d’artistes et enfin une soirée gala.
Pour l’association, cette activité sera rééditée chaque année. « Nous
vateur Paalga qui a été choisi comme parrain.
Pour les responsables de cette association, c’est grâce à l’apport
des faits de ces quarante-huit heures, un don de sang de ses membres, une exposition vente, un forum et une formation, un match
lançons un appel aux professionnels et aux hommes de médias pour nous accompagner dans le cadre de nos activités afin que la prochaine édi-
tion soit meilleure que celle-ci. o dira Dieudonné Démé, président de l'APDRJL-B
A.IMCIIH)
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ngedumois
COMMUNAUTE MUSULMANE DU BURKINA FASO
Des imams fermés sur leur responsabilité
Les 10,11 et 12 avril 2 015, la Communauté musulmane locale de l’cx-secteur 28 regroupant actuellement les secteurs 43,44,45, a outillé ses imams sur la fonction de l’imamat. 44 Imams et prédicateurs u autres responsables de la nesüen ^‘une mosquéeont été concernés par cette formation. Au sortir de ces 72 heures de formation, ies imams se disent satisfaits du choix des modules
deformation.
sommes entièrement satisfaits ».
t
c 'est que de telles initiatives se rééditent ».
1
Îls sont venus des quartiers divers de la ville de Ouagadougou à l’appel de la CMBF locale de l’ex-secteur 28 pour se former à la responsabilité de l’imamat, la charge la plus importante dans la gestion de la Mosquée. Comme le soulignent les traditions prophétiques, dans tous les mouvements et rassemblements licites, il faut se désigner un responsable d’où l’idée de chef. Dans une Mosquée, le premier responsable demeure l’Imam.Il est le premier responsable spirituel et moral de 1a Mosquée. Il se doit d’incarner des valeurs qu’il distille dans la mosquée, à l’endroit des fidèles et du reste de la société.
Peur mener à bien cette mission, combien gigantesque, il se doit de re-cevoir une formation à cet effet.Car c ' n’est pas toujours évident. C’est or cette raison que la CMBF a pris problème bras-le-corps. La ges-i< n du lieu. culte et des personnes, Fencadrcnu il des discours et des orèches, le rôle de l'Imam ...sont des
• ^ "*; ont été abordés au cours irs de formation. Selon général de la section de
la CM B F de Pcx- secteur 2 S, El Hadj Paul Abdallah Kérc. cette formation était plus que necessaire pour la bonne marche cl la gestion des lieux de culte.
Même lecture de ia part d“ El Hadj Sanoussi Sankara. chargé des affaires islamiques de la CMBF. « Hélait nécessaire de revenir à la formation des Imams car le moment et l'actualité
Imam Haroun Kicndrcbcogo du quartier Larlé
« Nous sommes 3 venus participer. F à ce séminaire en vue de renfor-cer davantage notre capacité surtout à faire
face à la gestion publique des choses de la mosquée. Je vous assure que c 'est un sentiment de satisfaction qui m'anime personnellement à l'issue de cette formation. Nous avons appris beaucoup de choses. Tout ce qui devrait être dit sur la gestion d'une mossquée, Ta été. Notre souhait,
l "imposent. Il faut un travail de recyclage pour que les Imams et autres responsables sachent raison garder afin de rester en équilibre dans la conduite de la mosquée. Qui dit mosquée, parle d'un ensemble de choses. Le mot d'ordre pour nous, c'est la gestion dans la dynamique de l'enseignement prophétique », dira-t-il. Les organisateurs et les formateurs
Des bénéficiaires de la formation se prononcent
Imam Dcrra Youssouf de la mosquée Dcrra Omar « A un moment donné dans la vie de l'Imam, il lui faut des gens à même de le motiver et de lui fou; ni" des
moyens afin qu'il gen .ux sa mosquée et les outils qu'il nous faut d‘abord sont la bonne formation. C ‘est vous dire toute l'importance que ces 72 heures représentent pour nous. Nous
exhortent les bonnes volontés à mct-# tre en application les enseignements^ reçus. La Communauté musulmane du Burkina dit avoir tiré les leçons et s’engage ; rééditer ce genre de formation pour le bien-être de tous les musulmans et du reste de la société car les imams sont des éducateurs de populations. Un Imam bien formé c’est la société qui gagne.
Imam Housseine Lankoandé, de la mosquée à Saaba
« C'est un moment de recyclage pour nous autres. A un certain moment de la vie, tant qu 'il n' y a pas des rappels de ce genre, on dévie souvent de notre responsabilité ans le savoir. L'initiative est donc louable. Moi, je remercie les responsables locaux de la CMBF. Je suis entièrement satisfait ».
A.RACHID JUNIOR
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L’islam et la destinée Humaine (suite!
Si le Seigneur Allah a crée des êtres comme les animaux qui ont très peu de choix dans leurs actes et comportements. Il à créé l'homme et lui a donné un plus grand degré de liberté assorti d'un plus grand degrc.de responsabilité. En cflet, la liberté de choisir ou de décider va ensemble avec le devoir de responsabilité. Liberté et responsabilité sont comparables aux côtés pile et face d’une même pièce de monnaie. La liberté n'existe pas sans la responsabilité. Cette responsabilité nous conduit logiquement à supporter les conséquences des décisions que nous prenons chaque minute, chaque heure, chaque jour et durant notre vie.
A la fin de son cycle de vie, l’homme doit répondre de ses décisions, de ses actes devant le Seigneur Allah qui l’a créé et l’a chargé du khalifat de la terre. C'est en vertu de cette investiture que l’homme règne sur les minéraux, les plantes, les animaux et sur lui- meme. « Nous avons rendu noble le fils d’Adam » a dit le seigneur Allah dans dans le saint Coran.
L’homme est donc en mission sur la terre, pour la durée de sa vie. Il n’a pas de temps à perdre. Il doit pour réussir sa mission, respecter la lettre de mission que le seigneur Allah a transmise au monde, à savoir le saint Coran et les enseignements du Messager de Dieu, Mohammad(psl).
Cependant, en vertu de la nature que Dieu a donnée à l’homme, ce dernier est libre de choisir entre le programme de Dieu et son propre programme. S’il choisit le programme de Dieu avec sincérité, Dieu l’aidera à parvenir au suc-cès(le salut éternel). S’il choisit son propre programme, Dieu ne l’empêchera pas de le réaliser,.mais l’homme devra assumer les conséquences de son choix ici- bas et dans Tau- delà. Si Dieu veut, il le punira ou il le graciera, s’il le veut. L’homme sage évite de prendre un risque aussi grand devant le tribunal du Seigneur Allah.
Quand l’homme, après réflexion ou information sur le programme de vie de l’islam, le trouve clair, cohérent et véridique, il doit s’engager solennellement devant Dieu et devant les
hommes à vivre en musulman et à mourir en musulman. Cet engagement solennel s’appelle la conversion (la TAOUBA) et se traduit par la prononciation du plus grand serment de la vie du musulman : « la CHAHADAH » ou l 'ATTESTATION DE FOI ».C’est le premier pilier de l’islam. C’est le pilier des piliers de l’islam. Celui qui accepte l'islam de tout son cœur doit prononcer la Chahadah devant témoin musulman et immédiatement, il devient musulman de plein droit. Il est meme purifié et blanchi de tout péché commis dans le passé. Le compteur de scs péchés est remis à zéro à partir de l’instant où il devient musulman. En revanche toutes les obligations (prier, payer, la zakate Jeûner, faire le péléri-nage, etc) du musulman lui incombent désormais.
La formule de la Chahada est la suivante « J'atteste qu 'il n y a pas Je divinité sauf Allah. Il est unique, sans associé et j‘atteste que Mohammad est le serviteur de Dieu cl son messager ». Cette formule signifie :
-Je suis convaincu et j’accepte qu’A1-lah est le seul Dieu qui existe et il n’y en a pas d'autre ;
-Allah est Un et il est interdit de qualifier Dieu avec les autres chifïrcs ;
-Allah n’a pas de divinités intermédiaires ou auxiliaires et sa relation avec l’homme est donc directe ;
-Je suis convaincu et j’accepte que Mohammed est le Messager de Dieu; je suis prêt pour appliquer le Coran qui lui a été révélé et ses enseignements. II sera mon meilleur modèle dans tous les domaines de la vie ;
- J’atteste que Mohammad est un serviteur de Dieu : il n'est pas venu remplacer Dieu, mais faire la volonté de Dieu ; Je ne dois pas adorer le serviteur de Dieu, mais adorer Dieu seul.
La chahaha peut se résumé ainsi « : Dieu est Uruet Mohamed est son messager. La partie « Dieu est Un » s’appelle le Taouhid (monothéisme pur). C’est l’essence pure de la foi musulmane. C’est-à- dire que le musulman doit vivre pour Dieu et mourir pour Dieu. Tout acte reli-gieux(prière, zakate ; jeûne, pèlerinage...) qui n’est pas soutenu par une
intention motivée par le TAOUHID est une perte de temps. <
En d’autres termes, les intentions mues par d’autres intérêts que le taouhid n’ont aucune récompense auprès de Dieu (dans la vie future).Leurs auteurs se contenteront de récolter leurs fruits éphémères dans la vie ici-bas, mais ils n’auront rien dans l’au- delà. En effet, le prophète Mohammad (paix et salut sur lui) a dit : « les œuvres ne valent que par l’intention ». C’est pour cela que le Coran nous enseigne les paroles suivantes : « « Dis : ma prière, mon sacrifice, ma mort et ma vie appartiennent à Dieu le Seigneur de l'Univers. C 'est cela qu 'on m'a recommandé et je suis le premier à me soumettre» Coran (6/162-163).
La chahada nous recommande de connaître Dieu d’abord, avant toute chose et cela est appuyé par un hadith du Prophète(psl)où le Seigneur Allah dit ceci : « Connaissez-moi avant de m'adorer.Si vous ne me connaissez pas, comment allez- vous d'adorer ? ». Le Taouhid est la science de la connaissance de Dieu par excellence. C’est en fonction de la connaissance de Dieu, que l’homme lui réservera la place qu’il faut, une place digne de son unicité, de sa pureté, de sa grandeur, de sa miséricorde et de sa toute puissance. Inversement, celui qui connaît faiblement Dieu, risque de s’amuser avec Lui, de lui manquer de respect et de confiance. Le résultat sera un éloignement de Dieu par faiblesse de lafoi et des actes illicites.
Le contraire du Taouhid c’est le chirk(lc fait d’associer quelque créature à Dieu, créant une dualité divine, une trinité divine ou une multiplicité divine). Le Chirk est une négation du droit absolu de Dieu et constitue le plus grand péché dans l’islam. Le culte des ancêtres et des saints comme le culte des idoles relèvent du chirk. Poser un acte d’adoration comme la prière, la zakate, le jeûne, le pèlerinage tout en ayant l’intention secrète de plaire aux gens ou de se faire voir, relèvent également du chirk. Tout acte d’adoration qui n’est pas posé pour l’amour exclusif de Dieu est entaché de chirk.
Dans cet ordre d’idées on citer d’autres types de chirk :
- Refuser la parole de Dieu par orgueil ;
- sacrifier un animal au non d’une créa-
? lure ;
-jurer au non d’une créature ;
- préférer le commande^ ./J des hommes aux commandements de Dieu;
- consulter un charlatan pour découvrir le secret du destin ;
-porter sur soi une amulette de protection ou de bonne chance ;
-demander une prière de guérison ou d’aide à des religions sans TAOUHID ; -demander l’aide des morts.
Le chirk est le destructeur des œuvres d’adoration déjà accomplies. Il provoque la colère de Dieu et il n’est pas pardonnable après la mort, si la personne qui l’a commis n’a pas pu se repentir devant Dieu avant de quitter ce monde.
Le chirk est une grande injustice, car c’est attribuer le droit du Créateur (Dieu) à une créature (serviteur de Dieu).
Le droit de Dieu est d’être adoré exclusivement sans association divine. On peut encore rappeler le HADITH dans lequel Dieu dit :« Connaissez-moi avant de m'adorer. Si vous ne me connaissez pas, comment allez- vous d'adorer ? » La chahada est centrée sur la connaissance et l’acceptation du monothéisme pur(Taouhid) qui est le droit absolu de Dieu sur lequel il n’y a pas de compromis possible, comme le Seigneur Allah lui-même le dit dans la sourate 112 du Coran : « Dis : Dieu est UN ; Dieu est Absolu ; Il n’a pas enfanté et il n’a pas été enfanté et il n’a aucun équivalent ».
La connaissance de Dieu nous permet d’être sérieux et concentré sur Dieu, exclusivement, dans la prière, dans la zakate ; dans le jeûne, dans le pèlerinage, dans tout acte d'adoration.sans nous laisser distraire par nos intérêts personnels ou les intérêts de quelques -autres créatures de Dieu.Le Taouhid’fkr ■ foi pVre) est le gage de l'élévation vers Diéu et du salut éternel.
Que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur vous.
Ahmad ZIGRINI
L’Autre Regard- N°026 du 05 mai aqte juin 2015
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Politique
k
CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Le CDP et ses alliés déboutés
Le Conseil constitutionnel a rejeté la demande des partis de l’ex-majorité, relative à l’annulation des articles incriminés du code électoral. Le juge Kambou et ses membres ne se sont pas cassé la tête pour rejeter ce recours en la forme. En droit, la forme tient le fond en l’état. Chose que les avocats de l’ex-majorité n’ignirent pas. L’on se demande comment ont-ils pu commettre une telle bourde. A l’heure actuelle, les partis de l’ex-majorité ne peuvent compter que sur le recours introduit ou qui est en passe de l’être à la CEDEAO pour invalider ces articles à polémiques. Espérons que le droit sera dit comme il se doit pour apaiser les tensions qui ne manquent dans les deux camps, les pro et les anti-code électoral. Car la quiétude nationale en dépend.
Conseil constitutionnel
Burkina Faso
Unité - Progrès — Justice
BOUDA Boubacar, OURDRAOGO François Dénis, SAWADOUO W. Raoul, KABORF Saïdou, Mesdames KONSEIBO/KABRE Andréa Lnurentine, LOURE Awa et DR ABO/KANYOULOU Joséphine, tous députés au Conseil National de la Transitioit sont habilités a saisir le Conseil constitutionnel en I application de l’article 157 ci-dessus cité ;
Considérant que l'article 50 du Reglement intérieur du Conseil constitutionnel, pris en application de l’article 52 de la mi organique nc 01 1-2000/AN du 27 avril 2000 portant composition, organisa?!'*»’. mrU^.ons et fonctionnement du Conseil constitutionnel et procédure applicable devant lui. prescrit que " la saisine du Conseil constitutionnel nux fins de contrôle de constitutionnalité , prévue par l’article 155 de la Constitution, est faite pur lettre dûment signée par les autorités habilitées par l’article 157 de la Constitution.
Celte lettre indique, le cas échéant qu’il y a urgence »'*
Considérant que la requête est signée pour Fenscmblc des Conseils des députés ci-dessus désignes, par Maître Anna OUA 1TARA-SORY ; que Maître Anna OUATTARA-SORY ne figure pas au nombre des autorités habilitées par la Constitution à saisir le Conseil constitutionnel pour le contrôle a priori de la constitutionnalité d’une loi ; qu’en conséquence, la requête, n’étanl pas signée par les députés ci-dessus désignes, doit être déclarée irrecevable ;
Decision n° 2015 — 016/CC sur la requête en date du 10 avril 2015 signée par Maître Anna OUATTARA - SORY pour le compte d’un collectif <l*Avocats et introduite nu nom de Monsieur SERE Adama et neuf (09) autres, tous députés au Conseil National de lu Transition, nux fins de voir déclarer anticonstitutionnelles les dispositions des articles 135, 166 et 242 de la loi n° 014-2001/AN du 03 juillet 2001 portant Code électoral
Le Conseil constitutionnel.
Vu la Constitution du 11 juin 1991 ;
Vu la Charte de la Transition en date du 16 novembre 2014 ;
Vu lu loi organique n° 01 1-2000/AN du 2 7 avril 2000 portant composition, organisation, attributions êl fonctionnement du Conseil constitutionnel et procedure applicable devant lui ;
Vu la loi n°014-2001/AN du 03 juillet 2001 portant Code électoral, ensemble scs modificatifs ;
Vu le règlement intérieur du 06 mai 2008 du Conseil constitutionnel ;
Vu la decision n° 2010- 005/CC du 24 mars 2010 portant classification des délibérations du Conseil constitutionnel ;
Vu la requête en date du 10 avril 2015 signée par Maître Anna OUATTARA -SORY pour le compte de la SCPA SOME et Associés, de la SCPA-SEA, de la SCPA OUATTARA-SORY ci SALAMBERE, de la SCPA YAMBA-YAMEOGO et du Cabinet de Maître TOE flore Marie Ange, tous Avocats à la Cour à Ouagadougou et introduite au nom de Messieurs SERE Adama, DABO Amadou, DI A BATE Amadou, BOUDA Boubacar, OUEDRAOGO François Denis, SAWADOGO W. } Raoul, KABORE Saïdou, Mesdames KONSE1BO/KABRE Andréa Laurenline, COURE Awa et DRABO/KANYOULOU Joséphine, tous députés au Conseil National de la Transition, aux fins de voir déclarer anticonstitutionnelles les dispositions des articles 13 5, 166 et 242 de In loi n°014-2 001/AN du 03 juillet 2001 portant Code
électoral et enregistrée un greffe du Conseil constitutionnel à lu même date à 10 heures 30 minutes ;
Vu les pièces jointes ;
Ouï le Rapporteur ;
Considérant que suivant les dispositions de l’article 157. premier alinéa, de la Constitution. « le Conseil constitutionnel est saisi par :
- le Président du Faso ;
le Premier Ministre ;
le President du Sénat ;
le Président de l’Assemblée nationale ;
un. dixième (1/10) au moins dus membres de chaque chambre du Parlement » ;
Considérant qu’au regard des dispositions de l'article 12 de la Charte de la Transition, « le Conseil National de In Transition exerce les prérogatives définter par la Charte et au Titre V de la Constitution du 02 juin 1991 à //XC - on de celles incompatibles avec la conduite de la Transition » ;
C Hdd/*runt que fe Titre V de la Constitution est relatif au Parlement ; qu’en 4 v réqi ence Messieurs SERE Adama, DABO Amadou, DJABATE Amadou,
Décide
Article 1er: la requête en date du 10 avril 2015 signée par Maître Anna OUATTARA - SORY pour le compte d'un collectif d’Avocats et introduite au nom de Monsieur SERE Adama et neuf (09) autres, tous députés au Conseil National de la Transition, aux fins de voir déclarer anticonstitutionnelles les dispositions des articles 135, 166 et 242 de la loi n°014-2001/AN du 03 juillet 2001 portant Code électoral est irrecevable.
Article 2 : la présente décision sera notifiée au Président duTaso, au Premier Ministre, au President du Conseil National de la Transition et publiée au Journal officiel du Burkina Faso.
Ainsi délibéré par le Conseil constitutionnel
Monsieur Anatole G. TIENDREBEOGO
en sa séance du 05 mai 2015 où
Président
Membres
Monsieur Bohnmna CESSE
Monsieur Bamitié Michel KARAMA
Monsieur Victor KAFANDO
L'Autre Regard - N°026 du 05 mai au 05 juin 2015
Enjeu
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L’Autre Regard - N°026 du 05 mai au 05 juin 2015
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Interview
IMAM ISMAELTIENDREBEOGO
u Le Hamas, Bobo-haram, tes Shebabs et Baesb ne peuvent pas être mts Hans te même sac h *
Imam Ismacl Ticndrcbéogo, est l’un de ces jeunes musulmans qui font la fierté de la communauté. Il a su allier foi et connaissance empirique. C’est
un frère qu’on ne présente plus. Nous l’avons rencontré pour évoquer un certain nombre de sujets qui font l’actualité nationale et internationale. Comme à son habitude, il n’a pas tourné autour du pot. C’est un entretien qu’on lit en un trait tant il y est dit de bonnes choses à savoir.
Qui esti'imam Ismaël Tiendrcbeogo ?
Je suis Imam à l’AEEMB (Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina) et au CERFI (Cercle d’études de fonnations et de la recherche islamiques).
Quelle est votre situation matrimoniale ? Une chose est sûre c’est que je ne suis pas ce- , libataire, je suis donc marié.
Vous êtes la voie autorisée lorsqu’il s’agit de parler au nom des musulmans. Comment avez-vous acquis ces connaissances ? Je crois que je suis toujours en apprentissage. C’est le prophète qui nous recommande de transmettre, ne serait-ce qu’un verset, peu importe la quantité, on est tenu de faire un rappel. Je sais également que l’Imam Ghazzâli a dit que la connaissance ou la sagesse est un rayon de lumière que Dieu projette dans le cœur de son serviteur humble. En restant humble et en apprenant tout, en posant des questions sur ce que l’on ne connaît pas, ça nous permet individuellement de comprendre notre religion et de pouvoir parler à son nom.
Imam, parlons de certains concepts dont la compréhension n’est pas donnée a priori aux musulmans et même aux non-musulmans. Qu’est-ce que le terrorisme ?
Le terrorisme est une notion assez confuse parce qu’il n’y a pas une convention internationale qui valide une définition consensuelle. C’est aussi un concept qui est utilisé à tort et à travers quand l’on a ses intérêts compromis. Mais de façon générale, on dira que le terrorisme c’est toute les fois qu’on utilise la violence ou la menace de violence pour pousserun groupe de personnes ou un Etat à faire ou à ne pas faire quelque chose.
Pourquoi fait-on systématiquement le lien entre terrorisme c/ islam ?
Ce que j’ai dit tantôt, c’est un concept qui est utilisé pour servir des intérêts. Un excellent o ;v âge de Miche! Horcene, qui est un catho-liM .;• franç?.L comme il se réclame lui-même, qui dit que dans une frange de la chrét ienté notamment dans une frange des catholiques il y a une islamophobie que l’on habille cerrme on peut pour attaquer les mt-êlrc en reliant la violence à . ^:i sait de par l’histoire et actuel-;</ . ; a des cas de violence qu’on dé-
tache des autres groupes religieux quand les acteurs qui promeuvent ces violences sont issus de leur rang. Exemple, ZosephKoni en RD Congo qui veut instaurer les dix commandements de la bible a fait cent mille morts et a enlevé soixante mille en les enrôlant dans son armée.Mais rarement on fera le lien entre cette violence et la religion chrétienne. Il y a aussi ce débat entre deux femmes publiques, Elizabetth Levi et l’autre dont j’oublie le nom, celle qui contredisait Elizabetth Levi disait que c’est l’Islam seul qui voit utiliser son nom pour désigner l’extrémisme à l’instar de islamisme pour désigner le musulman qui serait lecteur politique de l’Islam tandis que chez les auties, on dira un extrémiste chrétien ou un extrémiste Juif, il n y a pas un lien direct. Elle dit de remarquer cet aspect,ceitainement l’histoire des uns et des autres notamment pendant la colonisation. On sait qu’entre 1850 en 1950, on a écrit 60 000 livres pour dénigrer l’Islam et les musulmans. Cette histoire coloniale a laissé des séquelles qui jusqu’à maintenant continuent d’alimenter certains qui veulent enlaidir l'islam à travers ce que les uns et les autres font. Il y a aussi qu’il existe des groupes musulmans qui estiment que leur droit n’est pas assez respecté et ceux que l’on appelle la communauté internationale ne s’intéressent pas à leur cas, comme les Palestiniens qui luttent pour retrouver la tenc de leurs ancêtres. Contre la privation et l'apartheid qui sont pratiqué sur l’eau par l’Israël au détriment des Palestiniens et même le parlement Européen l’avait remarqué. Sur la terre, l’habitant qui avait moins d’eau c’était un Palestinien de la bande de Gaza, pour dire que ce sont des gens qui soufflent véritablement. On sait également que Israël a été condamné plusieurs fois par l’ONU, mais ce sont des résolutions qui sont restées lettres mortes. Ceux-là en désespoir de cause se disent que si les résolutions ne peuvent pas les aider, les Etats-Unis mettant enjeu leur droit de veto, finalement il faut qu’ils se défendent parce qu’ils n’arrivent pas à accéder à leur droit. Ils ne voient cependant pas leur action comme du teiïorisme mais plutôt comme une lutte pour leur libération.C’est exactement comme Ids Français qui ont lutté en 1940 contre l’occupation Allemande. Cela a été perçu par les Allemands comme du terrorisme alors que les Français se perçoivent comme des patriotes luttant pour retrouver leur terre. Il est intéres-
sant de voir que le Général Charles de Gaule avait dit à l’époque que si Israël se livre dans les territoires occupés à une politique d'occupation, il va trouver en face de lui des populations qui vont s’y opposer et qu’Israël taxera de terroristes. C’est exactement ce qui est en train de se produire. Pour me résumer, il n’y a pas une définition consensuelle du mot terrorisme, c’est une menace ou une forme de menace utilisée pour imposer une conduite à quelqu’un et c’est un terme fourre-tout qui sert à désigner négativement ses adversaires.
Cette corrélation est-elle faite à dessein ou est-elle basée sur des faits tangibles ?
Je crois que dans une certaine mesure c’est fait à dessin, je vais vous renvoyer également à un autre spécialiste français Dr. Pierre lia. Il est spécialiste du mondialisme et de la mondialisation. Il dit que si les gens s’attaquent tant à l’Islam c’est parce qu’il n’est pas rentré dans lesrangs et que l’église catholique, depuis Vatican II, j accepté de se soumettre au diktat du monde extérieur. Il y a un rouleau compresseur qui est lancé contre toutes les religions. La France était la fille aînée de l’église catholique, actuellement, elle est le quatrième pays le plus athée au monde. Les gens veulent supprimer toute visibilité religieuse et réduire la religion à la sphère strictement privée. Ils veulent qu’il y ait une certaine laïcité qui n’est pas une tolérance aux religions mais plutôt une attaque contre tout ce qui est symbole et expression de la religion. Chose qui ramène à utiliser descaricatures pour dénigrer ou pour rabaisser les religions afin que les convictions religieuses aient la même valeur que n’importe quelles convictions et qu’elles puissent-faire l’objet d’attaque et de sabotage. Malheureusement certains de nos pays africains sont en train de les prendre pour modèle.
Des groupes comme le Hamas, l'Etat islamique, les shebabs, BokoHaram peuvent-ils être mis dans le même sac ?
Pas du tout on ne pas les mettre dans le même sac. Vous savez que le Hamas a été élu démocratiquement. Il a obtenu 56% de^ voix dans les dernières élections. Us pensent servir les intérêts de leur pays. On a vu avec l’OLP que la politique de participation aux différentes négociations ne donne rien depuis les accords d'OSLO, les accords de CheirmeCheih. Des accords qui se succèdent et qui se ressemblent
parce qu’ils ne produisent pas d’effets positifs. Voilà pourquoi le Hamas a choisi cette forme de lutte, ils sont en train d’entrer dans les mécanismes internationaux avec l’OLP. Avec leur participation à la Cour pénale inteniationalerécemment, ils sont en train d’entrer dans ce schéma.
Maintenant pour ce qui est des groupes comme les Shebabs, Boko-Haramou l’Etat Islamique, en réalité ce ne sont pas des groupes constitués d’autorités religieuses en aucun territoire, ce sont des bandes de voyous dont on ne connaît pas les motifs. En exemple, on sait qu’au Nigeria, BokoHaram tue plus de musulmans que de non musulmans alors qu’on sait qu’on ne doit pas tuer injustement quelle qu’en soit l'appartenance religieuse des ups et des autres.
Il faut aussi souligner que plus de 90% des victimes du terrorisme sont musulmanes et au nom de la lutte contre ce terrorisme, le Pakistan, l’Irak, l’Afghanistan, ont totalisé plus de 1,3 millions de morts.
Pour ce qui est des groupes rebelles qui sont en Syrie, il y a un rapport de l’ONU qui dit que ce sont des groupes qui sont soignés en Israël et cela me permet de paraphraser Odet Yenon, fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères israéliennes qui avait dit en 1982, que Israël devra sa survie au maintien de perturbation dans les nations arabes environnantes. Lorsque Bernard Henri Levy a poussé le gouvernement et Nicolas Sarkozyà entrer en guerre en Lybie, il a dit qu’il a fait cette guerre pour sa patrie et pour un autre Etat, tout le monde sait son affiliation à Israël et au Sioi nisme, c’est dans l’intérêt de ce petit Etat comme il a dit sur BFM TV et dans le site du Figaro.fr.
Que faut-il entendre par extrémisme, fondamentalisme, traditionnaliste en rapport avec l’Islam ?
D’abord le mot fondamentalisme a commencé avec des Protestants américains et l’extrémisme avec des Catholiques Espagnoles. Les fondamentalistes étaient ceux qui refusaient qu’on soumette la bible à des critiques littéraires des œuvres ordinaires et qu’il fallait la prendre comme une parole divine et inspirée.
L’extrémisme, renvoie à ceux qui vont au-delà de la moyenne ou en deçà. Mais pour l’Islam le prophète (psi) dit que nous sommes une re-
L’Autre Regard - N°026 du 05 mai au 05 juin 2015
liston du juste milieu et cela est revenu dans un verset du Coran.
Maintenant si extrémisme veut dire mettre en pratique sa conviction religieuse, ça pose un problème de définition.
Les traditionalistes ?
C’est ceux qui retournent à la tradition cela est valable dans toutes les religions. Ils restent et demeurent la source.
Qu’est-ce que le radicalisme ?, le fana-i Usine ?
Le fanatisme, c’est le fait de croire aveugle-* mentàdes choses. Quant au radicalisme c’est
encore l'extrémisme, il n’ y a pas de marchandage dans sa foi.
Pour toutes ces définitions, nous, musulmans, nous ne les acceptons pas. On est musulman entièrement à l’instar du verset qui nous commande de rentrer dans la foi entièrement. Il n’y a de musulman à 30%.
Enfin, qu’est-ce qu’un islamiste ?
Selon certains, c’est le musulman qui fait une lecture politique de l’Islam. Dans une perspective laïque, on estime que la religion est Cultuelle et qu’elle doit se confiner aux aspects personnels et le champ public doit être laissé l à l’autorité publique. L’islamiste refuse cette séparation.
Peut-on assimiler salafiste à islamiste ?
Techniquement, on ne peut assimiler salafiste et Islamiste parce ce que le premier c’est le traditionaliste et c’est celui qui se réfère au salaf, (les devanciers), on sait que le prophète (PSL) a dit que la meilleure communauté c’est la mienne puis celle qui va suivre et ainsi de suite. Le prophète a dit que ces compagnons sont des étoiles, lequel d’entre eux que vous prendrez, vous serez guidé. On doit se référer à ces devanciers-là. Donc, techniquement tous les musulmans sont des salafistes. Maintenant, il y a plusieurs types de salafistes à l’instar des salafistesréformistes, littéral istes etc.
C’est ce qu’on aperçoit lorsqu’on écoute certains médias internationaux ?
Je crois que c’est volontaire, c’est pour dénigrer l’Islam. Il faut aussi noter que certaines salafistes posent problème au sein même des musulmans. Où il y a une possibilitéreligieuse d’adopter plusieurs points de vue, eux ils veulent en imposer un seul, qui serait celui de leur maître à penser ou de leur école juridique, cela pose véritablement un problème chez les musulmans.
De votre point de vue, quelles sont les causes de l’Islamisme radical ? Comment peut-on y venir à bout ?
Les causes sont nombreuses.D’ordre local, rexclusion de la gestion publique, comme cela s’est vu au Mali. On sait qu’à un certain
Interview
moment, une partie du Mali n’était pas concernée par certaines decisions,la sensation du pouvoir central n’existe pas et ces personnes oubliées ne bénéficiaient pas de l’action du pouvoir public, ça peut être un terreau facile. Secondo, il y a aussi certaines frustrations qui peuvent naître, quand certains groupes sont violents et que les voies ordinaires de recours sont inopérantes, on peut facilement avoir recours à la violence.
L’instrumentalisation peut être une voie, certaines rumeurs ont couru pai rapport à l’Etat Islamique. Il est dit que cette organisation a été mise en place par des groupes des pays Occidentaux sous le nom de baptême de nid de frelon, pour dire c’est un groupe qu’on a créé pour fatiguer et tuer les musulmans. Quand vous regardez, ça concerne l’Irak , la Syrie et bien d’autres. Sans oublier que le rapport de TON U indique clairement que des rebelles syriens sont soignés en Israël et ramenés sur le territoire syrien pour continuer le combat. Avec toute cette lectin e, on ne sait pas le vrai du faux. On sait qu’un groupe qui se réclame de F Islam, qui n’a aucune fonction que de tuer et combattre sans cesse, alors qu’on sait que le prophète (psi) interdisait de tuer les civils, les vieillards et ceux qui sont concentrés dans leur adoration. On se pose des questions si ces gens sont réellement musulmans.
Quelles sont les conséquences* du djihadisme pour la religion musulmane et les musulmans ?
C'est la mauvaise peinture de l’Islam, la perte en vie humaine et c’est la dislocation des Etats musulmans. Quand vous prenez les pays musulmans. il y en a très peu qui ne sont pas en guerre.
Quand vous prenez, l’Irak, le Yémen actuel ou le Soudan, ce ne sont pas les musulmans qui ont créé les troubles, ce sont les Etats-Unis en 2003 qui ont envahi l’Irak pour une histoire d’armes de destruction massive. Les musulmans étaient là mais il n’y avait pas de problème. C’est comme quand vous dites à un
corps fiévreux qu’il est fautif de la fièvre. Non c’est un agent extérieur qui a provoqué la lièvre. Pour venir à bout, il faut sensibiliscr et expliquer le message de l’Islam et donner des solutions aux problèmes réels qui sont posés, comme le cas de la Palestine qui est un problème réel depuis 1947. Il faut des procédures inclusives, il ne faut pas que dans un Etal donné on ait l’impression que telle partie de la population vit mieux par rapport à une autre. Alain Chuet, qui est un ancien chef des services de renseignements français dit que Bo-koHaram au début avait des revendications sociales,ils n’ont pas été entendus et ils se sont radicalisés et on a tué leurchefà Maidiguru et les Aboubacar Sekau ont pris la chose et on voit la violence qu’ils sont en train de semer un peu partout.
Il y a une certaine opinion qui appelle à affranchir l'Islam de ses textes que sont le Coran et les traditions du prophète pour l’adapter aux desideratas du monde actuel. Quel est votre opinion sur cela ?
C’est ce que j’ai dit tout à l’heure, c’est le rouleau compresseur qui est lancé où les musulmans, chrétiens sont touchés. En réalité, les musulmans n’ont pas fait leur Vatican II. Par ce biais, l’on vise l’implosion de l’Islam afin qu’il y ait plusieurs tendances en son sein. Certains vont appeler à une autre lecture pour qu’on adapte l'Islam à ceci ou à cela. Si les autorités musulmanes prennent pas ce problème à bras-le-corps, si bien continuent de rester dans leur coinet qu’ils laissent les autres s'exprimer à leur nom, la division va s’opérer dans leur rang sans qu'il y ait vraiment de solutions. Le prophète (psi) a dit qu’il ne restera de l’Islam que son nom, c’est une prédiction prophétique qui est en train de s’accomplir si on n'y prend garde.
En tant que juriste, la liberté d’opinion permet-elle de dire tout même sur Dieu et sur les prophètes de Dieu ?
D'abord dans un Etat, la liberté d'expression
ne permet pas de dire tout sur les affaires publiques. On a vu par exemple en France, I lol-lande se plaindre du même Charlie quand il a fait des caricatures sur l’avion qui s’est écrasé contre les montagnes. Le président français disait que c’était indécent ce»- '"-^tures. ‘Lui-même reconnaît qu’il ", % à
plus forte raison quand il s’agi' .-^ Jon et des convictions de quelqu’u.
A cela, il y a deux conceptions qui s’opposent dans la liberté d’expression. Il y a ceux qui pensent que la religion est une invention purement humaine et en tant que tell- m peut s’en prendre à cette invention et il y. . qui '
pensent que la religion est une révélation divine et qu’il ne faut pas s’amuser avec. 11 faut respecter les gens dans leurs convictions religieuses.
Votre réaction par rapport à la réaction des musulmans sur l’affaire Charlie Hebdo ? On ne vous a pas senti ? Pourquoi ?
La même question m’avait été posée sur Bo- <, koHaram, quelqu’un m’avait demandé si je me désolidarisais avec Bokollaram. Ma réponse était que je n’étais jamais solidaire de ce groupe, qui dit que l’instruction à l’occidentale est Haram, pourtant moi j'ai fait mon cursus ordinaire dans le système occidental légué par la colonisation au Burkina et je continue de me former. Cela veut dire déjà qu'on ne partage pas la même conviction.
L’Arabie Saoudite et quelques Etats viennent de déclencher une guerre contre les chiittcsOutis du Yémen ? Cela est-il opportun selon vous ?
On ne peut pas donner un avis éclairé tant -qu’on n’a pas tous les éléments en mains. De prime à bord, un musulman qui attaque un autre musulman alors qu’on sait ce que le prophète (psi) a dit des yéménites. de la préservation de la foi qu’ils ont, ça pose problème. L’Arabie Saoudite et les autres disent qu'ils s’en prennent à des rebelles Chiites qui ont chassé du pouvoir le président qui était là. Dans ce types d’attaques à l'instar de la guerre du golfe, les Etat-Unis ont dit aux Saoudiens qu’en fait, il y a des armes irakiennes pointées sur l’Arabie Saoudite pour les pousser à héberger chez eux des bases militaires Donc, il nous faut toutes les informations :<« > tires pourtirerau clair cette allai re au Yem. cq bien dommage !
Comment vous appréciez l'Islam. Burkina ?
Malgré le poids parce que les musulmans font 60.5% de la population,ils ne sont p:b \ bibles, et cela pour trois raisons !
L'absence d'un leadership, il if \ a pa< un personnage qui peut parler cl rassemble! les musulmans. C'est la FA1B (fédération des
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associations islamiques), qui pouvait le faire, mais qui ne fonctionne pas en plein régime parce qu'il y a des commissions techniques qui n'ont pas éternises en place^Lc problème de leadership est pose.
Nous avons des personnalités, des commerçants et autres riches. Malheureusement, nous avons un grand nombre d'eux qui vivent en deçà de lapauvrctc, pour dire qu’il n’y a pas cette solidarité qui devrait permettre aux musulmans de mettre en place des structures de santé et d'éducations, qui permettent aux gens de se scolariser conformément à leur conviction. Ce qui pousse les musulmans à aller dans d’autres écoles. C’est cette inquiétude qui ax ait pousse le mouvement Sunnite en 1950 à Bobo à créer des Medersa.
Actuellement le même problème se pose parce que certains utilisent les a flaires sociales pour convertir les musulmans à autre chose, il faut que les musulmans prennent conscience et s’organisent.
Dernier élément, c’est l’absence de l’éducation, les musulmans ne sont pas éduqués. Dans une famille, on naît musulman, vous avez des musulmans culturels, papa et grand-père sont musulmans et nous-mêmes ne savons rien de l’islam, parce qu’on n’intègre pas la dimension éducation des valeurs religieuses de l’éducation. Les parents ont démissionné soit par ce qu’ils n’ont pas la science, ou par manque de volonté, ou par manque de temps. On laisse les enfants qui se disent musulmans qui plus tard deviennent autre chose. Notre problème est lié au leadership, à l’organisation et à l’éducation.
Qu’est-cc qui manque aux musulmans pour s’affirmer davantage dans ce pays ? Quand on voit que de plus en plus les jeunes musulmans ne manquent pas d’affirmer leur ras-le-bol face à certaines situations ; On l’a vu au moment des nominations par exemple.
Plusieurs personnes ont déverse leur ras-lc-P bol, le Cardinal a demandé à ce qu’il n’y ait pas d’cthnicismc ou de clivage religieux dans la gestion de la chose publique. Etienne Traoré a dénoncé le fait que Zida nomme les gens de son église, le journal l'évènement est revenu sur les nominations en fonction d’appartenance religieuse, etc. Ce n’est pas une bonne chose parce que le Burkina Paso appartient à tout le mon'u. Ce n’est pas juste qu’on rc-serve des postes à ses coreligionnaires. Si nous musulmans, on se désintéresse de la politique, d’aut es personnes vont le faire à notre place.
•
L’hm. \ parlez-nous de la FAIB . On a l'impression qu’elle a du plomb dans l’aile. * C : faut-il pour lui permettre d’assumer - <. • • ur quoi elle a été constituée ?
Du plomb dans l’aile parce qu'elle aurait dû
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se renouveler depuis ; elle n'a pas pu. Ensuite, elle n’a pas pu mettre en place certaines structures spécialisées, comme je l’ai dit. Le présidium nous réunit pour donner des directives par rapport à telle question d’intérêt national et telle ou telle sollicitation. Elle ne fonctionne pas tel qu’on aurait voulu parce qu’il y a des commissions techniques qui ne marchent pas encore, mais elle fonctionne déjà.
Que doit-être le rapport du musulman et les autres composantes de la société ?
Techniquement il n y a aucun problème entre musulman et un non- musulman. Si vous regardez la sourate 60, Dieu dit :« Il ne vous est pas interdit detre bienveillants envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour votre religion et qui ne vous ont pas expulsé de vos demeures. Soyez justes car cela est plus proche de la piété ». Ces versets montrent aux musulmans d’être justes et qu’ils leur est interdit d’être injustes envers quelqu’un parce qu’il n’est pas musulman.
En plus, nous avons une certaine tradition de cohabitation pacifique inter-religieuse des uns et des autres dans les limites de ce que permettent les differentes religions. En matière de culte, il n’y a pas d’interférence. Pour le social, il est exige d’apporter son soutien à au-trui. Cela fait partie des conditions de la foi. Le prophète (psi) dit, « n est pas croyant celui qui dort le ventre plein tandis que son voisin est affamé ». Ce propos ne fait pas cas de musulman mais plutôt de toute personne.
Le Burkina Faso se trouve dans une phase de transition. Votre appréciation des évènements des 30 et 31 octobre 2014.
Quelle est votre analyse sur la transition actuelle ?
Quand on ne prend pas en compte les aspirations d’un groupe, ça peut dégénérer et abou-tinsouvent à une situation comme celle que
nous avons connue. Le souhait est que la transition, porte les fruits de la promesse, les changements politiques que les gens ont voulus que eJa puisse se réaliser pour que ce ne soit pas un rapport de force défavorable à la majorité des Burkinabé. On doit tous s’impliquer pour le meilleur au profit de tous.
Aujourd’hui, il y a des récriminations de la part de certains acteurs et meme une part de la Communauté internationale sur certaines décisions des autorités de la transition. Je prends pour exemple le Code électoral. En tant que ju-
riste et prédicateur, quel est votre commentaire sur cela ?
Pour ce qui est du code électoral, je l’ai dit, c’est le rapport de force du moment qui pose un certain contenu au code. Il faut vérifier qu’on n’est pas injuste avec ceux qui sont en face. Lors de la mise en place d’une structure, on avait discuté de cette question avec Luc Ibriga. Nous nous disions que l’exclusion n'est pas une bonne chose et que tous n’accordent pas le meme contenu à l’exclusion. Quand on exclut des individus par une loi électorale en disant que c’est des personnes qui ont soutenu la modification de l’article 37 et en oubliant de préciser que ce sont des individus qui ont agi avec un mandat politique de leur structure quelque part, on les fait un procès sur leur responsabilité individuelle, alors qu'ils ont agi au nom de la structure.
11 est aussi à noter que ce sont des mesures extrajudiciaires. Finalement, on va dire que c’est la volonté du peuple qui voulait qu’on les exclut, mais on sait qu’un Burkinabé qui jouit de scs droits civiques et juridiques peut prendre part au processus démocratique et si une loi cible des individus sans donner des critères précis, on a l’impression que c’est une justice des vainqueurs. Des diplomates ont fait la remarque, l’UPC, Siaka Coulibaly et bien d’autres en disant qu’il faut qu’on ait l’impression qu’il s’agit d’arrestation ciblée sur un groupe donné. Il faut tàire attention parce qu’on a traversé une zone de turbulence il v a eu beaucoup de dommages et de h> • ' .1 suffisant,
il ne faut pas que ccs morts le soient pour rien. Une transition stable, de bonheur et plus de croissance pour le peuple.
Il a été mis en place par le Gouvernement une sorte de contrôle du discours religieux dans les médias et dans les mosquées, vous êtes d’ailleurs l’un des représentants de la
communauté musulmane. Quel peut être le
bien-fondé d’une telle institution ?
D’abord, ce n’est pas un contrôle de discoure dans les mosquées. C’est un observatoire na-lioi -J oes laiif religieux. Parce que nous avdhs estime que lorsquçjc CSC a convoqué la TV Al I fonda par rapport à ce qu’Abdoul Madjid avait dit sur Jésus que le CSC n’a pas forcément les compétences pour apprécier ce contenu parce que le Savant n’a pas dit autre chose que ce que le Coran a dit. Si on doit convoquer une télé pour lui faire des reproches sur quelque chose contenu dans le Coran, ça peut être dangereux. Nous avons estimé que le CSC, le MATDS à l’époque puisse avoir une structure où les représentants des différentes religions vont mieux apprécier le discours religieux qui est diffuser sur les médias, c’est un peu ce but. C’est une structure de veille.
Le Burkina est laïc, mais beaucoup de filles musulmanes reçoivent des brimades par rapport au port du voile dans les lieux d’enseignement. Les cas sont légions à Ouagadougou mais surtout en province. Que faites-vous pour que la loi soit respectée ? Toute les fois qu’on a l’occasion de revenir dessus, on en revient, pour dire que quand on dit que le Burkina est laïc ça ne signifie pas que le pays est sans religion. La laïcité signifie que l’appareil d’Etat se tient à équidistance avec les affaires religieuses et que la religion n’interfère pas dans le politique et vice versa, sauf si sécurité publique est menacée, la santé et les bonnes mœurs. Ce sont ces trois exceptions qui peuvent obliger l’Etat à s’interférer dans la religion.
On sait egalement que la déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 dit que les droits de l’homme, c’csrlc respect de].’expression privée et publique tant individuelle que collective de son appartenance religieuse. On sait aussi que le Burkina a ratifié la convention de l’ONU sur l’interdiction de la discrimination. C’est normal pour une fille ' musulmane d’aller à l’école avec son voile. On dénonce cela, tant que ces cas se signalent.
Avez-vous, pour terminer, des conseils ou des prières pour les autorités de la Transition dans cette période de F histoire de notre pays ?
Bien évidemment, c’est de leur demander d’être humbles, d’écouter la masse. C’est déjà fait, il faut exceller davantage. Quelqu’un disait que la différence entre un ’ u.mc politique et un homme d’Etat, c’est que l 'homme politique pense à la prochaine élection et l’homme d’Etat pense à la prochaine génération. Donc, c’est de faire une projection pour un Burkina émergent et prospère pour >cs fils et filles.
Entretien réalisé par ArounaGuigma I
Fait partie de L'Autre Regard #26