id 10596 Url https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/10596 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Id de collection 2203 Id du média 10616 19510 19511 19512 19513 19514 19515 19516 19517 19518 19519 19520 19521 19522 19523 19524 19525 Fichier média https://iwac.frederickmadore.com/files/original/638c267c5c58737a399ec9412a4509bf4118fe56.pdf https://iwac.frederickmadore.com/files/original/9ee5ef30a05df77d88945d8dcb3a4ac8854ad8aa.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/113eb7cbcd229795d7f2179d88e07eaee434a98d.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/fb0fe442fda5d6da13a5b7ade9c7b4f42bfdfeb5.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/a25548db7e0bedd3d5bfbd51ad1a891c039c2752.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/a949d44eb260b3be51fbd1559804c57981e547f3.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/6d1c656158421ff780a80d195978b8d38cecd2c0.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/ad9ae4ccbd5e20844ac558c153e16332fdcf6e63.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/717c11902f326903f717e29ae2e7b430035d8936.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/913794c7c734c837f5a16ee63ca70b79d17f0f4c.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/78ba282b877edfd912508f03b11acfcf356b376a.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/86af34f5273066c5e81ed96369d88dba9761c4ed.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/6bf558a88457bf237884a567f0dbe19d4589495f.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/b57fe4d426f3a2aa71362fd887bdd90df074eb99.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/c368471dc9ff84a8e38a13c8915af7a471a6607f.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/924b633e9a22e38d69cc6abeb0bcacef3ff4b4c6.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/3ad77138fca34b60912e01f91cc4b302e687a167.jp2 Titre L'Autre Regard #22 Sujet https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/924 Abdoul Aziz Compaoré https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/10 Action sociale https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/631 Association du Message Islamique https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/133 Attentat contre Charlie Hebdo https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/156 15e congrès de l'AEEMB https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/1063 Ismaël Derra https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/9 Jeunesse musulmane https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/1166 Saïd Muhammad Ouédraogo https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/28 Modernité https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/569 Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/582 Mouvement Sunnite du Burkina Faso https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/125 Aïd al-Adha (Tabaski) https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/124 Aïd el-Fitr https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/81 Pauvreté https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/83 Démocratie https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/84 Civilisation occidentale https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/85 Hadith https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/87 Sunnah https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/89 Fiqh Editeur https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item-set/2203 L'Autre Regard Contributeur https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/858 Frédérick Madore Date 2015-01-05 Identifiant https://www.wikidata.org/wiki/Q114034816 Q114034816 Langue https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/8355 Français Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Mensuel d'information islamique Couverture spatiale https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/284 Bobo-Dioulasso https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/376 Ouagadougou https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/319 Ghana https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/443 Médine Contenu CHEIKH ISMAEL DERRA RENCONTRE DU PF AVEC LES FORCES VIVES Le contenu des différentes déclarations wn DR. SAID MUHAMMAD OUEDRAOGO, RESPONSABLE D’UNE ASSOCIATION DE SOLIDARITE VIE DE COUPLE w Les raisons d’un échec PREDICATION ‘ Comment parler intelligemment desF5 choses de l'islam ? FOYER MUSULMAN La place de la femme aujourd'hui pj «Beaucoup de responsables musulmans ne méritent nas leur place» - 15e CONGRES NATIONAL DE L'AEEMB Les avantages tirés du rappel d'Allah «Ad RECEPISSE Arreté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication ; Guigma Arounan Rédacteur en chef : Abou Waqâss SANOU Tel. : 76 00 73 34 Equipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmanc Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba Zoungrana Ablassc Nébié Zakaria Guigma Arounan Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivant : rachidproduction@yahoo.com où guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF:79 87 61'60 L'Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 La musulmane FOYER MUSULMAN is p!» ü® la femme aujourd’hui Sous nos deux, la pauvreté, la souffrance, la misère, toutes ont un visage féminin. Les femmes, c’est un constat, souffrent le martyre pour pouvoir s’occuper de leur mari, de leur progéniture. La norme religieuse selon laquelle il revient à l’homme de s’occuper de la famille et de satisfaire aux besoins de celle-ci, semble remise en cause dans notre société. 1T e besoin des enfants, leur éduca-g lion notamment la scolarité font partie des préoccupations de nos mamans. Elles se lignent dans tous les sens pour que ces derniers aillent à Lccolc. Les hommes, certains hommes ont démissionné de leur rôle. Désormais dans bon nombre de foyers, la pitance quotidienne incombe aux femmes. C’est à elle de serrer le pagne pour veiller à ce que la famille puisse cire à l’abri de la faim. La gestion de la plupart des foyers repose essentiellement sur nos mamans. Elles fournissent des efforts considérables . pour la suivie du iôv er en bravant tous les risques, se levant très matinalement pour balayer les rues. De ces femmes, on note, celles qui font des dizaines de kilomètres, à vélo, souvent à moto, commerce oblige. Elles sont également présentes dans des travaux phy siques comme sur les sites aurifères où elles concassent les pierres, tout cela à la recherche de quoi nounir la famille et s'occuper de la scolarité des enfants. Le domaine informel est bondé de ces femmes qui cravachent dur pour épauler leur mari dans le foyer. Les femmes sont dans tous les secteurs d’activités au Burkina Easo. Le constat est clair ; beaucoup d’hommes ont démissionné de leur mission première. Dans le lot. il y a d’un côte, ceux qui se battent pour reprendre la main, puis d’autres, on ne sait pourquoi, qui prennent du plaisir à voir leurs épouses braver les difficultés pour que la famille tienne. L’Islam recommande à l’homme d’aimer sa femme et scs enfants, de travailler pour pouvoir prendre en charge sa famille. Cela suppose la prise en charge de celle-ci, de son dortoir, son habillement, son alimentation cl scs besoins importants. La religion n’interdit pas cependant que la femme apporte son soutien à la famille. Mais telle n’est pas la règle. Il n’est pas autorisé en Islam de laisser sa femme et sa famille sans ressources. La loi musulmane est faite de sorte que la demeure du musulman reste le dernier lieu de refuge, de tranquillité et de sécurité. Il impose meme à l’homme de regagner son foyer apres la dernière prière sauf cas de nécessité. Tout cela dans le but d’entretenir l’harmonie dans la famille et participer à l’éducation des enfants. A ce sujet également, le constat est amer. Beaucoup d’hommes ne regagnent leur domicile que tard dans la nuit sans raison valable, remettant l’éducation des enfants aux femmes uniquement. Les enseignements de la vie du musulman en matière de famille sont foules au pied par nombre de fidèles. Encore une fois, qu’on se le tienne pour dit, l’Islam tient l’homme pour responsable de la gestion de la famille ; il n’en demeure pas moins que la femme doit l’aider dans celte tâche. Elle peut être celle qui possède plus de moyens. Mais cet état de fait n’enlève en rien la responsabilité de l’époux. La vie du couple demeure une conjugaison des efforts entre l’épouse et l’époux. Il y a assez de copies à revoir □ AROUNAN GUIGMA Îl est le tourbillon qui dévaste les champs de nos espoirs et nous oblige à nous séparer clans la douleur et le regret. Il est le feu aidant qui consument les liens de notre engagement à vouloir vivre heureux ensemble. Il est la force qui nous pousse violemment dans le lit de la séparation. Le divorce, est le cauchemar de nos rêves, parce qu’il est la roche qui brise le fruit de l'amour. Se marier, c'est décider d’exécuter ensemble un projet de vie pense et défini par nous. De nos jours les hommes ont un désire fort de vivre en couple, mais malheureusement, ils ont une piètre idée de la profondeur réelle du mariage. Vive en couple sans préalablement avoir une vue claire cl réaliste des mécanismes qui rendent agréable le mariage, c’est vouloir construire un avenir sans lendemain. On veut diriger (d'entreprise conjugale » et on ne prend pas la peine de savoir les grands défis qui nous attendent. Aveugler par la passion lavageusc du coup de fou-dic. nous opérons au choix de notre « associé » dan* un esprit de naïveté déconcertant et uhni issnm. Au lendemain du mariage, on est étonne d'avoir fait le mauvais choix quand en réalité on n’a fait aucun effort pour aboutir à un résultat meilleur. La HK.jcurc partie des échecs VIE DE COUPLE les raidiras On échec de la vie en couple résulte le plus souvent de la mauvaise qualité « du casling » effectué. Le mariage aujourd'hui se présente comme une réunion de syndicalistes, chacun n’agi que pour défendre et promouvoir scs droits. On oubli que l’autre qui vil avec nous a besoin d'clrc rassuré, tranquillisé, protégé et encourage. Le mariage se veut le rendez-vous par excellence du donné et du recevoir. Donner, c’est offrir à l’autre ce qui lui permettra d’clrc équilibré cl heureux. Donner c’est pailagci avec son partenaire la part de bonheur qui participera à faire de chaque instant de son « séjour terrestre » un mo- Votre Mensuel d’information islamique à ne pas manquer ! ment on ne. peut plus inoubliable. Donner c’est vouloir et savoir faire plaisir. Donner demande donc que l’on sache préalablement ce dont à besoin notre partenaire. C’est malheureusement cet exercice qui nous fait defaut dans notre volonté de faire plaisir à notre associé. Nous pensons que l’idée que nous nous faisons du bonheur est celle toujours partagée par notre conjoint. Nous lui offrons tous les jours de nombreux cadeaux, quand réellement pour son bonheur et son bien-être il n’a besoin de nous que d’un petit sourire, un câlin ou une toute petite marque d’attention. Ignorer ou faire fi de ce que l’autre attend effective- ment de nous, contribue à ouvrir la porte de notre union à toutes les incompréhensions et à toutes les frustrations. Ainsi notre vie de couple se transformera en un cauchemar qui va nous précipiter dans les bras de la séparation. Aimer « l’autre », C’est décidé de lui procurer le maximum de joie et de bonheur dans les limites de nos possibilités. Vouloir vivre heureux en couple c’est accepter, pour le bonheur de notre union, de nous départir de ce qui irritent, choquent ou contrarie notre partenaire. Quand dans les liens du mariage chacun reste arebouté à scs petits interets égoïstes et égocentriques, le bonheur de la vie en couple restera à jamais pour nous une illusion □ El Hadj SANOGO Mamadou (Correspondance particulière) L’Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 Page 3 Culture LE FONDAMENTALISTE L’INTEGRISTE ET L'ISLAM Quelle frontière 9 S’il est deux termes qu’on a pris l’habitude d’employer à tort et à travers, ce sont bien «intégriste» et «fondamentaliste». Leur emploi à propos de musulmans est devenu tellement courant que leur sens ne soit aussi apparent. Il serait peut-être temps de s’interroger : que signifient vraiment les mots «fondamentaliste» et «intégriste» ? Sont-ils applicables a des courants musulmans ? Origine des ternies «intégrisme» et fondamentalisme» : Au XVHcmc siècle, dans le droit fil du cortège de co"ni[s. d'actions et de réactions que, depuis :a Renaissance en Europe occidentale, humanistes puis libres penseurs d’une part et clergé catholique d'autre pan entretiennent - les premiers au nom d'une certaine vision de l’homme et au nom de la raison, les autres au nom de la foi -, un mouvement voit le jour qui entend vouloir passer au crible de la raison chaque donnée de la foi chrétienne et de la Bible et critiquer tout ce qui apparaît irrationnel. C'est le «rationalisme», et certains penseurs occidentaux nommeront la période qui s’ouvre : «l’âge de la raison». Lord Herbert et I lobbes sont quelques-uns des leaders de ce mouvement de pensée. On dira de Voltaire (XVlIlcmc siècle) qu’il appartient à la même tendance. Les idées rationalistes seront reçues différemment dans les milieux croyants du christianisme. Parmi les deux grandes tendances qui se dessinent figurent d'un côte le «modernisme», de l’autre le «renouveau catholique». La tendance «moderniste» entend allier la foi chrétienne-à laquelle elle est attachée-et les arguments des rationalistes - aux idées desquels elle est egalement sensible. Elle reste convaincue de la véracité de la Bible dans son essence mais pense que l’interprétation en a été faite par l’Eglise d’une façon qui est discutable et qu’une révision complète des dogmes de la foi chrétienne s'impose à la lumière de la rationalité moderne ; certaines parties non importantes du texte biblique peuvent également en cas de nécessité, être considérées comme non authentiques. Ernest Renan appartient à ce courant de pensée. Pour le «renouveau catholique», en revanche, il est hors de question de remettre en cause les dogmes de la foi chrétienne professés depuis tous ces siècles ; ce mouvement refuse donc aussi bien les idées rationalistes-qui sont d’ailleurs souvent édictées sur le ton du scepticisme votre de l’ironie-que les idées modernistes. Les idées «modernistes» sont condamnées par l’Eglise en 1907. Pour cette dernière, tous les dogmes adoptés par les chrétiens depuis des siècles sont valables, et le renouveau consiste à les affirmer de nouveau. C’est dans ce contexte que naît le terme «intégrisme». Critiquant les «modernistes» et leurs revendications de faire des choix dans les éléments de la foi chrétienne en fonction de leur confonnité ou non-conformité avec les principes de la raison, des catholiques entendent défendre l’intégrité de la foi. Ils sont alors décriés par des modernistes comme étant des «intégristes». C’est à propos d’une pj oblématique tics voisine, mais cette fuis dans la tradition protestante, que naît le terme «fondamentalisme» : certains pasteurs rejettent les théories darw iniennes relatives à l’évolution des espèces, car ils pensent qu’elles contredisent la lettre du récit biblique de la création du monde en six jours ; ces pasteurs fondent alors la World s Christian hundumenta! Association, pour défendre les points de la foi qui sont fondamentaux à leurs yeux. 1 Is sont alors décrits par leurs opposants comme étant des «fondamentalistes». Ces deux dernières explications proviennent d'un article du Monde écrit par Xavier Ternis ion cl publié le 8 octobre 2001. Intégrisme et fondamentalisme ont donc tous deux comme point commun que, face aux affirmations ou aux critiques fomwlécs sur la base de la raison, ils réaffirment la véracité des données chrétiennes. Intégrisme et fondamentalisme dif-Icrcnt cependant quant aux sources de ces données : dans le cas de l’intégrisme, ces données sont issues non pus seulement des Ecritures mais des Ecritures perçues au travers de la Tradition, c’est-à-dire de l'interprétation de ces Ecritures telle qu’elle a été fixée au cours des siècles par les différents Conciles, les Pères de l’Eglise et les Papes. Dans le cas du fondamentalisme, en revanche, les données à réaffirmer sont issues directement des Ecritures - conformément à la tradition protestante de retour aux sources («sola scriptural) -, mais ccs Ecritures sont considérées dans leur stricte littéralité. 11 y a donc dans l’integrisme l'idée d’un refus de reconsidérer la Tradition par rapport à la rationalité, et dans le fondamentalisme l’idée d’un refus d’adopter une interprétation allégorique de certains passages des Ecritures par rapport à la rationalité. D’apres une seconde définition du terme «intégrisme», celui-ci remonterait au XVlIIeme siècle, quand un prêtre en Espagne tente de nouveau l’intégration de la structure étatique à la structure religieuse catholique. L’objectif est donc d’intégrer l’une à l’autre ; de là le terme « intégriste» pour décrire ce genre de personnes. Ccs deux termes sont-ils applicables aux écoles de pensée musulmanes ? Dans l’espace de la civilisation musulmane, différentes tendances existent quant au champ à donner à la raison par rapport aux textes de la révélation. La tentation était forte d’appliquer les tenues «fondamentalistes» et «intégristes», issus de la civilisation chrétienne, à certaines de ces tendances musulmanes, et certaines personnes n’y ont pas résisté : on s’est donc mis à qualifier d’»intégristes» les musulmans qui désirent rester fidèles à la Tradition, c’est-à-dire à l’interprétation des Ecritures héritée des ulémas de siècles passés ; de «fondamentalistes» ceux qui entendent, pour l’orientation de leur pensée et la conduite de leurs affaires, revenir aux Ecritures (Coran et Sunna), considérant prioritairement celles-ci et secondairement la Tradition, c’est-à-dire l’interprétai ions des écoles ; enfin d’»inté-gristes» tous ceux qui n’entendent pas séparer le religieux du social dans les pays musulmans, l'out cela par analogie avec l'histoire des actions et réactions, réformes et contre-réformes que la civilisation occidentale a connues dans scs rapports avec le religieux. Mais la question que lout musulman est en droit de poser à ceux qui font ccs analogies et emploient ccs termes à son sujet est : Qu’entendez-vous par «fondamentalistes» et «intégristes» ? Car tout est-il semblable entre les courants chrétiens portant ccs noms et les courants musulmans? - Sont-ils comme les «intégristes» chrétiens, les musulmans qui n’entendent pas faine de coupure entre les textes des sources et la gestion de la cité ? Selon la seconde définition du terme «intégriste», les «intégristes catholiques» furent des personnes qui désiraient intégrer le religieux à l’institution étatique des pays chrétiens, mais qui désiraient le faire par le biais d’un clergé ; en effet, dans le catholicisme, c’est le clergé qui est le moyen d’exprimer le religieux, et le sacre est la solution pour montrer que Dieu est du côté de l’autorité civile. Or en islam il n’y a pas de clergé : pas d'intermédiaire entre Dieu et la conscience et pas de hiérarchie institutionnalisée et infaillible. Chaque musulman est à la fois civil efteligieux et il n’y a ni classe sacerdotale ni sacre. En islam il y a certes la Loi, mais la Loi n'est pas donnée de façon détaillée en ce qui concerne le domaine des affaires sociales. Le terme d'origine espagnol «intégriste» n’est donc pas applicable à des musulmans simplement parce qu’ils ne font pas de coupure entre sources de nature religieuse et société majoritairement musulmane. - Sont-ils comme les «fondamentalistes» chrétiens, ccs musulmans qui sont de la tendance réformiste ? Non, car si les musulmans de la tendance réformiste y compris - entendent revenir aux Ecritures tout en tenant compte de la Tradition, c’est avec l'idée de pouvoir justement adopter une dynamique permettant de tenir compte des découvertes et du contexte. — Sont-ils comme les «fondamentalistes» chrétiens, ces musulmans qui sont de h tendance littéraliste (zâhiritc) ? Non, car chez eux le littéralisme revêt un tout autre aspect que celui qu’ il possède chez les courants protestants dont nous avons parlé plus haut On peut prendre la mesure de ces différences en étudiant la méthodologie et les avis de Ibn Hazm, un des savants les plus connus de la tendance littéraliste zâhiritc. Si le protestantisme a lancé comme mot d’ordre «l’Ecriture seule» («sola scriptura»). force est de constater - et c’est la première différence d’avcc le zâhirisme -qu’il n’a pas fait un retour aux Ecritures seules comme le prône le zâhirisme. Celte tendance musulmane considère que tout ce qui ne relève pas strictement des textes des Ecritures ne s'impose pas à elle. On pourrait objecter à cela que Calvin ne fit que suivre le consensus dégagé lôrt des Conciles de bllêée (325) et Chalcédoilie (451), et que le zâhirisme considère lui aüssî le consensus des ulémas (yma ) comme étant loi formelle. Mais en fait, déjà il faudrait établir que lors des conciles de Nicée et de Chalcédoine il y a bien eu consensus de l’ensemble des docteurs chrétiens. D’un autre côté, pour la majorité des ulémas - zâhirites y compris - le consensus n’est possible que s'il se fonde sur un texte du Coran ou de la Sunna (voir Ussûl ul-fiqh al-islâmî. Az-Zuhaylî, tome 1 pp. 558-560). De plus, la tradition zâhirile considère quant à elle que le consensus des ulémas (ÿwd) sur un avis donné n’a force de loi abso- lue que si auparavant il n’y a pas eu à son sujet des avis divergents chez les ulémas ; sinon clic pense que le consensus n’a pas force de loi formelle (voir Ussûl ul-jiqh al-islamî. tome 1 p. 591). Enfin, au cas où deux avis ont été formulés par des savants de par le passe, la tradition zâhiritc pense que les ulémas compétents ont l’entière possibilité de penser un troisième ou un quatrième avis, en tant que nouvelle façon de concilier les différents textes existant (voir Ussùl ul-fiqh al islâmk tome I p. 492). Deux principes essentiels découlent également de la conception zâhiritc et régissent les obligations et les interdictions en islam : l’homme bénéficie de l’absence d’obligation (harâ'at udh-dhimma ou al-barà'a al-asliyya) et de la permission originelle concernant l’ensemble des choses terrestres (al-ibâha al-asliyya) tant qu’un texte du Coran ou de la Sunna ne vient pas nuancer cet état des choses. Tous les ulémas sont d’accord sur ccs deux principes ; mais la tradition littéraliste zâhirile les a pousses à leur paroxysme en enseignant d’une part que le texte en question doit être parfaitement authentique (s’il relève de la Sunna) et d’autre part qu’il n’y ait pas d’analogie possible (qiyâs) entre le cas spécifié dans un texte comme étant interdit et un cas passé sous silence dans les textes ; or, le terme présent dans le texte est pris dans sa stricte littéralité (zâhir ul-lafz). ce qui aboutit parfois et paradoxalement à des permissions plus larges que dans d’autres traditions. La règle première étant l’absence d'obligalion, l’école zâhiritc, considérant que le 1 ladîth rendant obligatoires les petites ablutions avant de toucher une copie coranique n’est pas parfaitement authentique et que le verset du Coran («Là yamassuhû Ulad-mutahharûn», 56/78-79) n’est pas explicite sur le sujet (car il peut n’évoquer que les anges), dit que les petites ablutions ne sont pas obl igatoires avant de toucher une copie coranique. On le voit, la tradition littéraliste zâhirite est différente des courants liltéralistes issus de la tradition protestante. Conclusion La Raison est la facultâqui permet à l’homme d’analyser et de critiquer les données intellectuelles qui lui parviennent. La Modernité consiste à accepter l’idée du changement et du progrès et à pouvoir adopter la nouveauté. Les Fondements de l’Islam, c’est-à-dire ses Ecritures, sont le Coran (parole de Dieu) et la Sunna (paroles, actes et approbations du Prophète) ; la dimension d’Ecriture du texte coranique est évidente car ce texte a été transcrit intégralement du vivant même du Prophète ; quant à la Sunna elle était certes, du vivant du Prophète, pour une petite partie, rédigée et pour la plus grande partie transmise oralement ; cependant, depuis sa transcription systématique aux premiers siècles de l’Islam, elle n’est désormais plus disponible que sous forme écrite, dans les recueils de Hadîlhs. La Tradition est quant à elle formée de l’ensemble des interprétations faites par les savants nous ayant précédés : les Compagnons du Prophète, leurs élèves, les élèves de leurs élèves, ensuite tous les savants s'étant réclamés de leur voie jusqu’aujourd'hui. 11 faut aussi rappeler qu'en langue française, le suffixe «Asie» exprime souvent l'idée d'excès dans rattachement à un élément donné par rapport à un autre élément, cet autre élément étant susceptible de concurrencer le premier élément et d'établir une perspective d'équilibre. Ainsi, «moderne» désigne «celui qui est favorable à la f3ge4 L’Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 Culture PREDICATION AUJOURD’HUI Comment parler intelligemment des choses de l’islam ? Le discours de nos prédicateurs s’il n’est pas en déphasage avec les réalités, est soit précipité ou lassant. On ne prend pas toujours en compte les priorités de l’auditoire. Pourtant ces ratés ne sont pas à faciliter l’essence du message véhiculé. Esquisse sur la manière dont le prophète abordait les gens. A) Les priorités à établir pour en parler: Un point qu’il est important de noter est qu’il s’agit de privilégier, parmi les enseignements de l’islam, les éléments les plus importants pour en parler. Et il est pour cela nécessaire de tenir compte de la réalité dans laquelle on se trouve et de sc préserver de raisonner avec devant soi l’idée d’une réalité d’autres temps et/ou d’autres lieux. Parce que nul ne •peut nier que certains jeunes sont loin, très loin des réalités spirituelles. Alors si on parle seulement ou principalement du rituel, sans jamais ou presque jamais tenir de paroles qui sont à meme de toucher le coeur (jamais on ne parle de Dieu selon Son Attribut correspondant à Son Nom «al-Wadûd», «Celui qui Aime») ; si on focalise son rappel et son action sur des choses qui ne sont que recommandées alors même que des choses obligatoires sont délaissées de façon générale ; si on insiste sur le fait de se préserver d’actes qui ne sont que légèrement déconseillés en ne réalisant pas que le public à qui on s’adresse est plongé dans ce qui constitue des kabâ’ïr on se trompe de priorités. Et ce n’est pas là la façon de faire du Prophète (sur lui la paix). B) Le moment pour en parler Pour ce qui est du rappel concernant un point qui est erroné, on peut parfois être amené à parler immédiatement, parfois choisir d’intervenir plus tard. Par contre, pour ce qui est du rappel général, il s’agit de ne pas être lassant. Abdullâh ibn Abbâs avait ainsi fait cette sage recommandation à son élève * Ik’ rima : «Fais aux gens le rappel chaque vendredi, ou deux fois par semaine, ou trois fois par semaine, et ne les amène pas à être lassés de ce Coran. Et que je ne te voie jamais te rendre auprès de gens occupés à parler, te mettre alors à leur faire le rappel après avoir interrompu leur conversation ; tu les fatiguerais [de l'islam et de ses enseignements]. modernité et qui en prend une part conséquente» ; par contre, «moderniste» désigne «celui qui ne considère que le nouveau, se projette dans le futur et rejette tout ce qui vient du passé». Ces deux rappels effectués, voici ce que nous pouvons dire... Nous musulmans sommes attachés aux Écritures (Coran et Sunna), que nous considérons comme des Sources (masdar) et des Fondements (ussûl) qui intéressent la globalité de la vie. Mais nous ne sommes pas fondamentalistes car la structure meme des textes de ces Ecritures permet la contextualisation de leur contenu par le biais de l'ijtihâd (effort de réflexion à propos des silences des textes mais Dans pareil cas, reste silencieux. S'ils te le demandent, fais-leur le rappel, qu ‘ils auront alors l"envie d'écouter » (al-Bukhârî, 5978). Ibn Abbâs ne faisait qu'exprimer là ce qu’ il avait appris du Prophète (sur lui la paix). En effet, Abdullâh ibn Mas’ûd raconte : «Le Prophète choisissait des jours pour nous faire le rappel («al-maw'iza»), de crainte que nous éprouvions ensuite de la lassitude» (rapporté par al-Bukhârî, 68, et Mus-lim, 2821). Le Prophète savait parler des choses de la spiritualité et de l’au-delà sans oublier les choses de la vie quotidienne. Et il savait être un ami, un compagnon des discussions des gens qui l’entouraient. Alors qu’on demanda un jour à Jâbir ibn Samura : «T'asseyais-tu en compagnie du Messager de Dieu ?», il répondit : «Oui, souvent. Il se levait rarement du lieu où il avait accompli la prière de l'aube avant que le soleil se lève. U s'en levait après que le soleil se fut levé. Les (Compagnons) se parlaient et évoquaient la période de l'Ignorance ; ils riaient alors et le Prophète souriait» (Mus-lim 670, 2322). Zayd ibn Thâbit relate : «Quand nous parlions des affaires de ce monde, il parlait de cela avec nous. Quand nous parlions des choses de l'au-delà, il parlait de cela avec nous. Et quand nous parlions de nourriture, il parlait de cela avec nous» (at-Tirmidhî dans Ash-Shamâ "fl, 328 , la chaîne de cette parole n’est cependant pas correcte, à cause de la présence de Sulaymân ibn Khârija). C) La façon d’en parler La façon de dire quelque chose compte également, à côté de ce que l’on dit. Primo il s’agit de parier aux gens de ce qu’ils sont à même de comprendre. Ainsi, en Inde on aime les histoires qui sortent de l’ordinaire ; en Europe, on est plus cartésien. Récemment Cheikh Abdullâh Patel, ancien directeur de la Darul Ulûm Falâh-é Dârayn du Gujerat, de passage dans notre aussi à propos de l’interprétation de nombreux textes), donc par un effort de Raison. Ceci entraîne, de l’autre côté, que nous sommes rationnels car nous considérons positivement la Raison et lui accordons son droit, mais que nous ne sommes pas rationalistes car ce que la raison a découvert dans le monde, nous en orientons la perception et l’application par les principes issus des Sources. Nous musulmans sommes attachés à la Tradition (la somme des interprétations faites par les savants prédécesseurs : aqwâl ul-fuqahâ ). Cependant nous ne sommes pas traditionalistes car dans le domaine des ‘âdât la règle première est la permission et nous pouvons donc le prati- île, me disait que, à certains jeunes ulémas de Plndc qui sont scs anciens élèves et qui sont invités à faire des discours en Angleterre ou dans d’autres pays occidentaux, il a recommandé d’éviter de bâtir des discours sur les histoires dont on est si friand en Inde, arguant que les deux publics n’ont pas la meme mentalité. Je lui dis alors : «Ici aussi certains frères ne comprennent pas ce point ; voyez : un jour quelqu'un racontait comme histoire qu 'un jour en Inde une tombe s'étant ouverte à cause d'une crue de la rivère voisine, on y vit un scorpion anormal, on chercha à le tuer mais aucun coup ne lui faisait rien, jusqu'à ce qu'un grand savant présent récite telle sourate dit Coran, et le scorpion diminua de volume jusqu'à disparaître». Je n’avais pas plutôt fini de lui relater l’histoire qu’il me dit en substance : «Comment s'attendre à ce que les jeunes d'ici croient en cela ?» Puis il me raconta que quelqu’un de sa connaissance, établi dans un pays occidental et biologiste de formation, parlait aux musulmans des merveilles de la création en reliant à chaque fois cela à la Puissance du Créateur, et que cela enchantait son public (fin de citation). Tout cela rejoint le contenu d'une parole de Alî, qui disait : «Relatez aux gens ce qu'ils sont à mêmes de comprendre. Aimeriez-vous que l'on dise de Dieu et de Son Messager qu'ils sont des menteurs ?» (al-Bukhârî 127 ; «wa-l-murâd bi «ma y a 'rifùn» : ay yafhamûn» : Fath ’ ul-bârî 1/297). Ce n’est pas à dire qu’il y a des choses qu’il faille dissimuler ; c’est à dire qu’il faut choisir ses sujets en fonction de la mentalité de son auditoire. Secundo il s’agit de faire appel non pas seulement à la raison de son interlocuteur et / ou de son auditoire, mais aussi à leurs sentiments. Car le Prophète savait, lui, émouvoir son auditoire : un Compagnon rapporte de lui et des autres que c’était comme s’ils voyaient le paradis et la géhenne (Muslim 2750), un autre rapporte que lui et les autres rapportent avaient «eu le coeur touché quer même si les prédécesseurs ne l’ont pas connu ; de plus, parmi les règles ta’abbudî, donc les interprétations elles-mêmes, une partie conséquente fait l'objet de divergences chez les prédécesseurs eux-mêmes et peut donc connaître une contextualisation par rapport à la Modernité. Ccci entraîne, de l'autre côte, que nous sommes modernes mais non pas modernistes car nous orientons la concrétisation de la modernité par les interprétations faisant l’objet d'un consensus (ijmâ) au sein de la Tradition (aqwâl ul-fu-qahà ). Il n’est pas en soi impossible d'employer les ternies d'une civilisation donnée pour décrire les concepts d’une autre civilisation. La démarche $ et les yeux ruisselant» de larmes (at-Tirmidhî 2676, Abû Dâoûd 4607). Faut-il parler avec douceur ou dureté ? Il est vrai que parfois le Prophète a fait des sermons sur un ton de colère (voir par exemple al-Bukhârî 672 ; voir aussi Muslim 867) ; il est vrai aussi que, s'adressant directement à des personnes, il lui est aussi arrivé de leur parler avec colère (voir al-Bukhârî 5761) : al-Bukhârî a meme titré : « Al-ghadhabft-l-maw 'iza wa-t-ta 'lîm idhâ ra 'â ma yak 'rah» («Le fait de se mettre en colère dans le conseil ou dans l'enseignement, quand on voit ce qui ne va pas») (Al-Jâmi'us-sahih, kitâb ul-'ilm, tarjama n° 28). Mais peut-on nier que généralement, aux personnes à qui il s’adressait directemenMe Prophète expliquait avec douceur (&r par exemple Muslim 537) ? Dieu ne lui a-t-il pas dit dans le Coran : «C'estpar une miséricorde de la part de Dieu que tu as été si doux envers eux. Et si tu avais été rude, au coeur dur, ils se seraient enfuis de ion entourage» (Coran 3/159). En fait il faut prendre en compte la réalité dans laquelle on se trouve : en certains lieux / certaines occasions, «pousser un coup de gueule» (mais qui constitue vraiment «un cri du coeur») n'est pas le malvenu, bien au contraire ; mais en règle générale ce n’est pas ainsi qu’il s'agit de procéder : «La douceur ne se trouve en quelque chose qu'elle l'embellit» (Muslim 2594). Lire notre article au sujet du nah’y ‘an il-munkar. Tertio : le Prophète parlait de façon très claire : Aïcha raconte que, dans le propos du Prophète, chaque mot était prononcé de façon claire (al-Bukhârî 3375, Muslim 2493) et qu ’ i I «n 'enchaînait pas propos sur propos mais tenait un propos au milieu duquel se trouvaient des pauses («baynahù fasl»), en sorte que chaque personne assise auprès de lui mémorisait (facilement)» (at-Tirmidhî 3639). Wallàhu A ‘lam (Dieu sait mieux) □ Par Anas demande cependant un minimum de méthodologie. Quand on sait qu’on ne peut pas «exporter» tels quels des outils adaptés au réseau électrique d’un continent donné vers un autre continent sous peine de causer de graves problèmes, on se demande pourquoi on n’adopte pas la même démarche à propos des ternies et des concepts. Il faudrait donc avant tout faire l'effort de comprendre ce que les termes désignent ici et ce que les concepts sont là avant de les appliquer tels quels à d’autres traditions religieuses, là où les catégories, les problématiques et les dynamiques sont totalement différentes □ Par Anas L’Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 Page 5 [ Entretien CHEIKH ISMAELDERRA « Beaucoup de responsables musulmans ne méritent pas leur place » Nous savons qtf aujourd'hui la question de la bonne gouvernance pose problème en Afrique. Chez nous, cela s'est traduit par les évènements que nous avons tous vécus qui ont conduit au départ du président Biaise Compaoré après 27 ans de pouvoir. Y-a-t-il une conception islamique de la bonne gouvernance ? C’est ce que nous avons tenu à savoir par cet entretien que nous avons eu avec le Cheikh Ismacl Dcrra. La Question de la gouvernance a-t-cllc une trace dans la religion islamique ? Louange à Allah seigneur des mondes, le meilleur gouvernant de tous les temps. Nous prions sur le prophète (psi) sur sa famille et sur scs compagnons. Nous vous remercions pour Poccasion’que vous nous offrez encore une fois pour que nous apportions des éclaircissements sur un sujet aussi important. La question que vous posez est d’actualité et elle nous préoccupe tous vu son importance et sa pertinence. L’Islam se veut religion une réaliste qui est en conformité avec les valeurs humaines. Pour cela, il a institué des bases de gouvernance pour l’homme et pour toute la société où les hommes peuvent vivre en toute haimonie cl dans la paix. La gouvernance en Islam tire sa source du Coran cl de la Sunna du prophète (psi). A titre illustratif, c’est le prophète qui fut le premier gouvernant quand il installa scs bases à Médine après l’Hégire. Pour assoir une gouvernance équitable, Pacte 1 du prophète a été la rédaction d’une constitution pour régir les Mcdinois Arabes et Juifs. Cette constitution servait de code de conduite en matière de gestion des pouvoir par le prophète (psi). Ensuite, Il a mis l’accent sur certains aspects comme la justice, la solidarité, la cohésion sociale, la sécurité territoriale, l’éducation, la santé, la finance. Cette forme de gouvernance instituée par le prophète (psi) et ses compagnons englobait les deux dimensions notamment religieuse et mondaine. Par exemple, la constitution reconnaissait la place des Juifs dans la société médinoise. Dans la philosophie musulmane, il n’y a pas une dichotomie entre le spirituel et le mondain. Ce n’est pas en se cloîtrant à la Mosquée ou en se clouant à la maison à réciter des versets en oubliant les choses de la vie terrestre qu’on peut avoir le paradis. C’est plutôt la conciliation des deux dimensions qui fait de nous de vrais musulmans. C’est pour cette raison que la gestion du pouvoir par les Califes après le prophète englobait ccs deux aspects. La bonne gouvernance est-elle nommément citée dans le Coran ? Tout à fait, le Coran trace des directives de la bonne gouvernance. Il y a plusieurs passages qui interdisent la corruption sur terre, l’injustice, le racisme, l’équité cl prônent la solidarité. Le Coran donne des exemples sur des prophètes antérieurs qui furent justes dans leur gouvernance à I ’ instar de David, du Roi Salomon, de Joseph cl d’autres personnes illustres. Il prend également exemple sur des gouvernants qui ont semé la division dans leur peuple, le racisme, l’injustice, la corrup- tion comme le roi Pharaon et d’autres hommes de pouvoir. Revenons au prophète (psi) et à scs compagnons qui furent de meilleurs exemples en matière de bonne gouvernance. Cela est-il valable pour nos gouvernants actuels, politiques comme leaders religieux ? La bonne gouvernance n’est pas forcément spirituelle ou religieuse. Elle répond à des valeurs universelles notamment la dignité de Pctrc humain, l’intégrité des hommes, l’amour de la vérité, de la justice, de la solidarité. Ccs valeurs sont humainement et universellement partagées par tout le monde depuis la création du monde. Il en est de meme que les hommes ont horreur et repoussent le mensonge, l’immoralité, l’injustice, la cupidité, la corruption et bien d’autres maux similaires a ccux-ci. Par conséquent, la bonne gouvernance, qu’elle soit religieuse ou politique, doit répondre à ccs valeurs. Que peut-on retenir d’un bon gouvernant notamment president d’une république, ministre, chef d’entreprise, chef religieux ? En définitive, ce que l’on peut retenir d’un président en matière de gouvernance, c’est qu’il sache qu’il est au service du peuple. Ce n’est pas un dépôt de prestige et d’égocentrisme, c’est plutôt de la responsabilité. En matière de bonne gouvernance, nous pouvons nous référer à la gestion du deuxième Calife de l’Islam, Omar, qui occupait scs nuits cl scs journées aux affaires de l’Etat. Les gens lui demandaient ce qui le motivait à cela ? Sa réponse était que s’il dormait la nuit il ne pour- rait pas accomplir d’actes surcrogatoircs. Quant à la journée, il sillonnait la ville et veillait aux droits des citoyens ; il prêtait oreille aux critiques et revendications des gens. De Médine, il pensait aux provinces de l’Etat musulman, notamment l’Irak et bien d’autres. C’est dire qu’un gouverneur ou un président se doit d’être responsable et prendre à bras-le-corps la question du bien-être des populations. Malheureusement aujourd’hui, nos gouvernants ne connaissent pas les besoins de leurs peuples encore qu’ils n’en font pas un problème. Nos gouvernants sont éloignés de leurs gouvernés, raison pour laquelle ils ne sont pas préoccupés par leurs réalités. Il est impératif pour tout dirigeant de s’entourer de gens compétents, que ce soit scs conseillers, ses ministres. Rompre avec le favoritisme, le népotisme et la corruption, choses qui mettent en péril la gestion d’un Etat. La question de la justice fait souvent défaut dans la gouvernance ! Tout dirigeant doit cire juste cl équitable. Il doit être l’artisan de la justice et s’astreindre à faire la promotion de celle-ci. Il faut que la justice s’applique sur lui-meme s’il en est coupable ainsi que sur sa famille. Il faut qu’il mette tous les citoyens sur un pied d’égalité. La loi doit s’appliquer sur toutes les personnes et sur toutes les couches sociales. La corruption est également une gangrène pour la bonne gouvernance. Je l’ai dit haut, de la meme manière qu’il nous faut un président capable et honnête, cela suppose que ceux qui doivent l’accompagner soient loin de toute injustice à l’instar de scs ministres. A titre illustratif, il faut que les fonctionnaires de l’Etat comprennent qu’ils travaillent pour les populations. Il faut que les pots de vin cl autres soient punis. Le prophète (psi) a dit : « Que Dieu maudisse le corrup-' leur el le corrompu... ». Au vu de votre explication, nous sommes exaspérés de voir que les musulmans manquent à cette éthique musulmane, pourtant bien structurée du président au citoyen. Maintenant, comment doit se présenter la gouvernance des musulmans au sein d’un pays comme le nôtre ? -Avant de tomber sur la gestion de l’Islam, je rappelle que la gouvernance classique a été évoquée par la toi musulmane. En cela, comprenons que l’Islam c’est la vie, cela suppose qu’il faut élaborer des directives permettant aux hommes de vivre dignement, d’où l'élaboration des lois, des institutions et autres règles régissant la vie politique, socio-économique des gens vivant dans une . contrée donnée. A l’avènement idem l’Islam ; avec Muhammad (psi), la meme politique de gouvernance fut instituée et perpétuée par les successeurs des Califes jusqu’en 1924 avec pour dernier calife Abdul ! lamid Sani et la Turquie comme la capitale de l’Islam. Il avait en gestion plusieurs nations musulmanes comme l’Arabie Saoudite, la Syrie,. l’Egypte, et meme la Tunisie, le Maroc. Pour la gouvernance des affaires musulmanes au Burkina Faso, il faut revoir les associations qui se veulent les responsables des musulmans. Que ccs leaders comprennent que l’on est responsable au vu de scs mérites et parlant de mérite cela suppose des conditions à respecter : Primo : il faut une connaissance suffisante de la religion musulmane. Du simple fait, que l’on ne peut pas donner la gestion d’un mi- • nistère à un profane, c’est à cause de la meme rigueur qu’on ne devrait pas non plus donner la gestion des affaires islamiques à des profanes. Sccondo : il faut de l’efficacité ; qui fait mention de cet aspect, tient compte des ressources et des relations qui permettront aux respon- I sables d’atteindre leurs objectifs. Les responsables musulmans doivent cire competents et * efficaces. Tertio : les responsables de la gouvernance musulmane doivent être intègres et probes. Ils doivent se débarrasser de l’égoïsme el de la cupidité et avoir un sens élevé de l’intérêt des masses musulmanes. Page 6 L’Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 Entretien Quel constat faites-vous de la gouvernance actuelle des leaders musulmans ? lin toute sincérité, la gestion actuelle n’est pas conforme à renseignement islamique et beaucoup ne méritent pas la place qu’ils occupent actuellement. Dans notre pays, nous a\ ons besoin de réformes afin que Ton puisse faire un renouvellement pour un changement tenant compte des aspirations spirituelles des musulmans et de leur positionnement dans les affaires politiques, économiques, sociales ; tout ce qui est en concordance avec la réalité de la gouvernance classique dans un monde capitaliste. Malheureusement, dans les deux cas, notamment religieux et mondains, les musulmans sont à côté de la plaque. Les musulmans sont victimes de leur propre ignorance cl de leurs actes. Est-ce que cela n’est pas lie aux débats incessants des courants musulmans notamment sur la question de l’innovation et autres sujets de la foi, qui freinent notre clan dans la participation aux affaires ? La question de l’innovation est cultuelle. Il n'y a aucun lien avec la participation à la gestion des affaires de la société. L’Islam s'adapte au temps et aux réalités auxquelles il doit y faire face. Dire que faire face à des réalités politiques, économiques et sociales relève de l’innovation, ce serait une mauvaise lecture de l’Islam. Le Bid-a (innovation) en exemple, c’est de faire un rajout ou une omission à une loi déjà inscrite par le Coran ou le prophète (psi). Le Coran dit clairement, que Dieu nous a créés pour que nous bâtissions le monde. Pas de se contenter des actes cultuels et spirituels seulement. Mais les divergences et conceptions de la loi ne seraient-elles pas pour quelque chose dans le sous-dcvcloppcmcnt des musulmans ou dans leur isolement par rapport aux affaires de la vie ? Pour vous répondre, il y a deux lectures à observer ; La première, ce s^nt les interprétations et autres analyses poyf converger dans un meme sens, pour le bien^tre spirituel du musulman. Les musulmans ont le loisir de varier dans leur compréhension afin de concilier les positions. Cette attitude est encouragée par la loi du Coran. La divergence objective des pensées en Islam est une richesse et une force invincible pouf les musulmans à l’instar des quatre écoles de pensée notamment Malikile, Hanbalitc, Cha-fiitc, Hanafite ...Elles se divergent dans les interprétations et ont un but commun, l’accession à la compréhension des masses musulmanes. Imam Châfi fut élève auprès de Malik, et Imam Ahmad priait à tout moment pour l'Imam Châfi tant et si bien que son fils l'interrogea un jour sur la cause d’un tel respect : « Imam Châfi est comme le soleil pour les hommes, comme le soleil est pour la terre », répondit Imam Ahmad. Du vivant du prophète (psi), ses compagnons n’avaient pas la meme compréhension des questions de la religion mais ils ne se battaient pas cl ne se divisaient pas et le prophète (psi) a toujours respecté leur choix. Par contre, au Burkina, nos divergences sont celles que l’Islam condamne, elles ne sont pas objectives parce qu’elles ne relèvent pas de la connaissance- musulmane. C’est un manque de savoir. Quand un musulman ou un groupe de musulmans se situe dans la voie de la vérité et met le reste sur celle du mensonge, cela n’est pas islamique. L’Islam n’est pas une propriété privée ou celle d’un groupe de personnes donné. Il est pour tous ceux qui se reconnaissent dans l’Unicité d’Allah et la prophétie de Muhammad (psi). La religion musulmane a pour objectif de guider les gens. Ce qui nous incombe en premier, c’est le souci de pouvoir guider ces personnes ; ce n'est pas le rejet, la haine de ces personnes qui doivent nous admirer. Sinon au Burkina Faso, les positions et les divergences des musulmans les ont affaiblis ; raison pour laquelle, ils ne peuvent pas s’entendre pour de grandes réalisations religieuses ou mondaines. Les autres confessions se divergent mais quand il s’agit des affaires mondaines resserrent leurs rangs et voilà qu’elles sont dans toutes les sphères de la vie de la nation. Sur ce sujet notamment, il y a encore des efforts à faire. Est-cc que rattachement exclusif à l’au-delà n’est pas une explication à cette faiblesse des musulmans ? C’est Dieu qui dit aux musulmans de chercher la vie d'ici-bas et celle de l’au-delà. Les deux mondes méritent qu’on s’engage. Nous sommes un pays où la majorité des commerçants sont musulmans, les intellectuels musulmans sont considérables et dans tous les domaines, la présence musulmane est significative. Ce qui nous manque, c’est l’organisation. Quelles prières faites-vous pour les autorités de la transition ? Elles ont pris un accord avec le peuple et la communauté internationale pour une transition d'une année afin de pouvoir organiser., des élections libres et transparentes en resà? pédant la charte de la transition. Le peuple a foi en ces autorités. En 2015, les partis iront à la conquête du pouvoir, c’est de les interpeller déjà, qu’ils doivent comprendre le message du peuple, qui a besoin de mesures sociales qui vont booster l'économie. Le peuple a ses aspirations c’est de les respecter une fois au pouvoir. Pour finir, c’est de lancer un appel à ce peuple d’être patriote et intègre. De ne plus donner sa voix pour des choses insignifiantes qui ne servent pas du tout. Choisissez les candidats en fonction de leur programme. Nous prions pour nos nouvelles autorités pour la transition et pour le pays afin que la démocratie véritable s’installe et que nous puissions prospérer O Entretien réalisé par Arouna Guigma '^^Ï’/QUE . BUfÆ^ Tel. ; 50 41 80 21 Siège et boutique 11 BP 1720 CMS Ouagadougou Tél. : 50 30 54 24 / Fax : SO 33 26 52 Email : llpao^fasonet.bf lipaoQojgmail.com httpZ/www.lipao.bf Lexmark, epson Leader Informatique - bureautique. Produits - Assistance et Outillage INFORMATIQUE L’Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 Page 7 Société 15= CONGRES NATIONAL DE L’AEEMB Une nouvelle équipe pour de nouvelles missions L’Association des élèves et etudiants musulmans au Burkina (AEEMB) a tenu son 15e congrès les 25, 26, 2 7 et 28 décembre 2014 â Ouagadougou. Le clou des activités a eu lieu dans la matinée du dimanche au sein de l’Université de Ouagadougou. Le fait majeur de ce congres, c’cst bien le renouvellement du bureau de la plus grande association musulmane de jeunesse. Un parterre de personnalités religieuses ont honoré de leur présence cette cérémonie. L'Association des élèves et etudiants musulmans au Burkina Faso a convie les musulmans le dimanche 28 décembre 2014 à l’Université de Ouagadougou. Objectif, présenter les nouveaux membres qui vont présider aux destinées de l'association les deux prochaines années. Le président sortant, Issaka Ôucdraogo a dans son allocution d'au revoir, salué tous ceux qui ont aidé l’^EEMB à écrire scs lettres de noblesses. Pour lui, si l’AEEMB est ce qu’elle est aujourd'hui, « c'est grâce au soutien moral, financier et technique des différentes associations islamiques du pays, à la bienveillance de l'administra-tion, aux conseils de généreuses personnes et à la contribution de ses partenaires ». Il a également porté à la connaissance de l’assistance que ce congres est une instance de prise de grandes décisions pour la vie de FAEEMB. Le président sorti n'a pas manqué de prodiguer des conseils à la toute nouvelle équipe. Il a notamment attiré l’attention de la nouvelle équipe sur les diffi- cultés auxquelles elle sera confrontée. « Vous réussirez cette mission si vous placez Allah au centre de vos affaires », a-t-il conseillé. Issaka Oucdraogo a témoigné son admiration pour le dynamisme et le résultat auxquels ils sont parvenus. Le-tout est à la tête d'une équipe de 17 membres pour un mandat de deux ans O nouveau président est le frère Ali Sawa-dogo, étudiant en 3e année de géographie. Il Par Arounan Guigma SERMON DU 7 NOVEMBRE 2014 Comment se prémunir des calamités 9 Au nom d'Allah, le Tout Clément et le Miséricordieux. Nous le louons, nous implorons son secours. Que Sa Paix et Son salut se déversent sur le Prophète Mohammad (SAW), sa famille, scs compagnons et sur tous ceux qui emboîteront leurs pas jusqu'au jour dernier. Chers frères et sœurs dans la foi, comment sc prémunir des calamités ?, tel est le sujet de notre sermon du jour. zMInh (SWA), dans sa sagesse, a promis d’éprouver scs créatures et surtout celles qui portent la foi. Il Ta dit dans le Coran 2, je cite : * Nous vous éprouverons par des dwses comme la peur, la famine, la réduction de vos hiens et de personnes et par la instruction de vos récoltes. Mais annonce lu bonne nouvelle aux patients ». Ainsi, pour le musulman, tout ce qui l’atteint comme épreuves heureuses ou douloureuses est l’accomplissement de la volonté d'Allah. A lui nous appartenons et vers lui nous retournerons. Cela dit, Allah (SWA), dans sa justice et dans sa volonté de protéger scs créatures, nous a enseigné des voies et moyens pour nous aider à nous prémunir des calamités. Si nous faisons nôtres idem, par sa volonté, nous arriverons à éviter nombre de calamites sur nos biens et sur nos personnes. Il faut souligner d’ores et déjà, que les actes d’adoration que le musulman accomplit dans la recherche de l’agrément d’Allah (SWA), constituent également des causes de préservation contre les épreuves douloureuses. Dans un hadith authentique, le prophète (SAW) nous a fait cas de ces trois individus qui s’étaient retrouvés coinces dans une grotte. Aucune solution ne sc présentait à eux. Alors, ils curent la présence d'esprit d’évoquer les bonnes actions que chacun d’eux a eu à accomplir de par le passé avec l’espoir que cela constituera une solution à leur problème. L’un d’eux s’est fondé sur le respect qu’il avait pour scs parents. L’autre a évoqué le fait qu’il a été juste envers son employé. Le troisième a évoqué le fait qu’il était en mesure de commettre l’adultère mais a renoncé par crainte d’Allah: C’est alors que la pierre qui les avait enfermées dans la grotte fut écartée pour leur permettre de sortir. Ainsi, déjà ccs trois moyens constituent des causes de préservation contre une épreuve. Du fait de leurs bonnes actions, Allah a remplacé la difficulté à la quelle ils étaient confrontés par une issue favorable. Chers frères dans la foi, la crainte d’Allah en tout temps et en tout lieu, est un moyen efficace contre les calamités. Allah (SWA) a dit dans le Coran, je cite : « Quiconque craint Allah, il lui trouve une porte de sor-, tie ». Ce verset a un sens global. Il s’agit d’une porte de sortie dans toutes les difficultés. Le prophète a ajouté à cela ; dans un hadith authentique, je cite : « Préserve Allah et il te préservera. Préserve Allah, et fit le trouveras à tes côtés ». Préservez Allah, signifie, éviter de commettre ce qu’il déteste et sc conformer à scs injonctions. Ensuite, un autre moyen d’échapper aux calamités, c’est de sc confier et de placer entièrement sa confiance en Allah seul. II a dit dans le Coran, je cite : « Quiconque se confie à Allah, Allah lui suffira ». Il y a aussi comme moyen, le fait de s’ac- crochcr aux invocations du matin et du soir. Elles sont certes, nombreuses mais chacun selon scs capacités, peut s’accrocher à certaines d’entre clics et les réciter quotidiennement. Il y a également le fait d’être en permanence dans les évocations. On sc rappelle l’exemple du prophète Younouss quand il était dans le ventre de la baleine. Allah nous confie dans le Coran que s’il n’avait pas été du nombre des évocateurs, il y serait reste jusqu’au jour dernier. A cela, on peut ajouter le fait d’accomplir les prières en groupe, et surtout celle du matin. Le prophète (SAW) a dit que celui qui accomplit la prière de fadjr en groupe, il sera sous la protection d’Allah. La liste est longue. On retiendra, l’accomplissement du bien, l’entraide, l’aumône dans le licite et tout ce qui est agréé par Allah de façon générale. Le prophète (SAW) a dit, je cite : « L'accomplissement éloigne l'homme des calamités. L'aumône anéantit la colère d'Allah. L'accomplissement de la piété filiale est une source de longévité ». Retenons que la protection dont il est fait cas englobe même les membres de la famille de celui qui accomplit les actes que nous venons de citer. Nous en voulohs pour preuve l’exemple cité dans la sourate Kahf lorsque Moussa et Aïdara ont construit le mûr des orphelins. La raison évoquée, était que leurs parents étaient des gens bien. C’est dire que tous ceux qui sont sous notre protection peuvent bénéficier par ricochet de nos bonnes actions. Ajoutons aussi le fait d’enjoindre le bien et de s’interdire le blâmable. Si dans une communauté cela n’existe pas, quand il y a une calamité, elle s'abat surtout le monde. Qu’Allah nous en préserve. Qu’il nous éloigne des calamités. Qu’il nous pardonne nos fautes et nous guide sans cesse sur le droit chemin. Imam Mahmoud Ouédraogo La liste des membres du Comité executif du mandat 2014-2016. Porter Nom Prcno in Niveau d'Etude Contact President Savvado^o Ali C» éo ^ra ph ic 3 70878011 lv vice-president 1 Iboudo Mahamady SEC 3 72845972 2e vice-président Dama V aya Anglais 2 75367533 Secrétaire général Sa ko Abdoulay e SVT2 71821567 Secrétaire général, adjoint Savvadogo Boubacar SEC. 1 78077014 Trésorier général Sawadogo Karim SEG2 73612439 70460657 Trésorier général adjoint Mandé I lamadc SIKH Secrétaire à l'Organisation a la Communication K A EGA SaYdou Génie Civile 2 71652511 SOC adjoint BARRY I lassane Psycho 1 60706092 Secrétaire aux ÀTluircs Culturelles NI K IBM A A lassane SJP4 71095646^ SAC adjoint SANA DAOUDA Histoire 1 70757562 Secrétaire à la Mobilisation et à la l-ormation des sœurs KABORE Eatoumata Anglais 4 t 76672711 SMFS adjoint * * nnei>rJ’ :^ J - \.\V\^ ;. wWJ&L . iA^^^WA^'^ ijW^Mi^® dépendantes et non de candidatures individuelles. D’aucuns pensent même qu’il faut donc arriver aux candidatures uninominales. De plus en plus, la jeunesse a un interet pour le champ politique, et on devrait travailler à lui donner la possibilité de participer à la gestion de» affaires publiques. C’est pourquoi, une opinion prône la limitation de la duree de mandats pour les élections législatives et municipales. Pour cette opinion, après avoir été élu trois fois (un mandat de cinq ans), c’est-à-dire apres avoir été Député pendant quinze ans, on ne doit plus être éligible au poste de Député afin de mettre fin à des députations de carrière. La même opinion est valable pour les élus locaux (Maires, Conseillers municipaux). Certes, l’inconvénient pourrait être l’instabilité des partis politiques, car celui qui sait qu’il n’a plus de possibilité d’être élu Député, Maire ou Conseiller, ne trouverait | pas intérêt à continuer dans les partis po-| litiques. La constitutionnalisation de la ( CENI est jugée importante afin de faire de I la CENI une institution républicaine en ■ lieu et place de l’institution démocratique qu’elle est actuellement. Sur cette question, une même opinion semble également se dégager au sein des OSC, surtout qu’elle ne présente pas d’inconvénient. Toujours par rapport à la CENI, faut-il garder la CENI actuelle ou y apporter des ajustements voire même la dissoudre. Les OSC ont des opinions divergentes sur , cette question. Pour les unes, l’organisation des élections est un impératif pour la Transition et mettre en place ce que certains appellent CENI de transition entraînerait d’autres types de difficultés qui ne permettront pas de tenir les élections dans les délais au regard du temps qui reste. Cette première opinion prône donc le maintien de la CENI actuelle pour bénéficier de l’expérience qu’elle à déjà pour permettre d’aller plus vite. Toutefois, cette opinion est pour des réformes mais applicables aux élections qui viendront après la phase de la transition. La deuxième opinion soutient le contraire et veut la professionnalisation de la CENI qui passerait par un recrutement de compétences qui seront formées à la gouvernance élccto- raie et qui sc chargeront d’organiser les élections de cette année et des autres années. La désignation de nouveaux membres de la CENI, la mise en place des démembrements, leur formation prend du temps cl une opinion le relève comme inconvénient majeur s’il faut bouleverser la CENI actuelle et vouloir tenir les élections dans les délais voulus par la Transition. Excellence, Monsieur le Président, Il s’agissait là de vous donner des orientations sur les opinions au sein des OSC sur la question des élections qui vont certainement contribuer à alimenter les discussions afin de sortir des solutions qui permettent d’atteindre les objectifs de la transition en matière' des élections. Compte tenu du temps de cette rencontre, quelques interventions des participantes et participants ici présents viendront renforcer la synthèse des opinions que je viens de vous exposer. Après les OSC, place a été faite pour les responsables et membres des partis politiques. Le contenu du message à eux livrer par le PF n’est pas aussi différents de celui des OSC. Après les salamalek, le PF a laissé entendre pour ce qui est du bilan qu’on peut faire à l’heure actuelle, que « ça va. Le Gouvernement a été mis en place, le CNT également, même si c’est avec quelques couacs. La Commission réconciliation, vérité et justice est déjà là. Sur le plan diplomatique aussi, ça va. Au départ, nous avons eu quelques difficultés. Certains pays n’ont pas accepté la prise de conscience du peuple burkinabè. Nous avons travaillé à leur faire comprendre que la situation du Burkina Faso est spécifique. Dans notre cas, contrairement à d’autres pays, c’est tout un peuple qui a dit non à un système qu’il ne voulait plus. A l’heure actuelle, nous avons réussi à leur faire accepter notre situation particulière. Le Canada était l’un des pays qui refusaient de comprendre, mais tout dernièrement, le Canada l’a accepté. Nous n’avons plus de problème à ce niveau. Tout le monde a compris que c’est la voie et la volonté du peuple. Au niveau des pays voisins aussi, ça va. La Côte d’Ivoire n’a pas compris les choses au début comme nous l’aurions souhaité. Mais j’ai dit au président ivoirien « je comprends votre gêne parce que notre ancien président est chez vous. C’est un problème délicat pour vous... Mais nous avons fini par nous retrouver. A la réunion de Nouakchott, c’est le président ivoirien qui est venu lui-même me dire qu’il veut qu’on se rencontre. Nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes expliqués et nous nous sommes compris. Pour ce qui est de la transition, vous conviendrez avec moi que nous abordons désormais la phase la plus cruciale qui démarre avec ce mois de janvier. ... Nous avons rencontré la CENI pour arrêter les Politique échéances et la question des couplages est revenue sur la table. Mais nous avons quand même trouvé un point commun. C’est que pour des raisons budgétaires, il nous faut opter pour le couplage. Cependant nous pensons que si on veut tout coupler, nous risquons de perdre l’essentiel, c’est-à-dire que nous n’aurons pas des élections transparentes telles que nous le souhaitons. Alors le schéma qui sc dessine, c’est de coupler la présidentielle et les législatives et d’organiser par la suite les municipales ou même qu’on laisse le soin au prochain exécutif de le faire. Le problème difficile du vote de l'étranger ; Je vote de l’étranger donne l’air d’être simple mais dans la réalité, c’est plus difficile que cela. Nous n’avons plus que 9 mois... Il faut noter que le vote des Burkinabè de Côte d’Ivoire risque d’être assez difficile. D’abord, c’est la plus grande communauté que nous avons à l’étranger et c’est le pays où nous n’avons pas beaucoup d’amis. Il y a aussi que certaines opérations qui auraient dû être faites ne l’ont pas été. La question paraît difficile. El nous avons peur aussi que le danger ne vienne de là-bas. Nous ^vons peur que les choses se gâtent ici pav^ que là-bas, on n’aurait manigancé quelque chose. ... Toutefois, vous devez y réfléchir aussi. 13 janvier, réunion avec le Groupe international de contact ; Le groupe international de contact est composé de la CEDE AO, de l’U A, des Nations-Unies et de certains bailleurs de fonds. Son objectif, suivre la situation au Burkina Faso, évaluer ce que nous avons fait et ce que nous devons faire. ... Je crois que trois chefs d’Etat viendront voir ce que nous avons pu faire : Ce sont les; présidents Sénégalais, Togolais et Ghanéen. Nous aurons besoins de votre concours, vos conseils et de votre assistance. C’est extrêmement important si nous voulons réussir la transition. C’est pour cela que j’ai pensé qu’il faut que nous ayons un contact, d’autres contacts viendront □ . Par Abu Waqâss L'Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 Page 13 Les avantages tirés du rappel d’Allah h Ad-Dhikr » Il y a dans le Dhikr plus de cent avantages (parmi lesquelles) : 1 - Il chasse Satan, le réprime çt le brise. 2-11 entraîne l’agrément de Dieu. 3 - Il dissipe les soucis et les angoisses du coeur.’ 4-11 procure au coeur la joie et l’allégresse. 5 - Il illumine le visage et le coeur. 6 -11 fortifie le coeur et le corps. 7 « Il attire la subsistance. 8-11 revêt l’invocateur de respect, de douceur et d'aspect agréable. 9 -51 fait acquérir l’amour qui est l’esprit de P Islam, le moteur de la religion et l'axe du bonheur et du salut. Dieu a suscité une cause à chaque chose et celle de l'amour (de Dieu) est inscrite dans la continuité de la pratique du Dhikr. Celui qui veut gagner l'Amour de Dieu doit Le mentionner souvent. C’est que le Dhikr est la porte de l'amour, son plus grand symbole et sa voie la plus droite. 10-11 fait acquérir à l’invocateur qu’AI-lah l’observe et le fait de s'introduire dans la porte qui mène au degré de l'ihssan (la perfection dans l’adoration). Ainsi, il adorera Dieu comme s’il Le voyait. Il n’y a donc à l’insouciant aucune autre issue vers le rang de l’ihssan que celle du Dhikr, de la même manière que celui qui demeure assis ne pourra jamais rejoindre sa maison (qu’en marchant). 11-11 fait obtenir la qualité de « la remise confiante à Dieu dans toutes ses affaires » c’est-à dire le retour à Dieu. Et celui qui sc retourne souvent vers Dieu au moyen du dhikr, verra son coeur se tourner vers Dieu en toutes circonstances. Dieu devient ainsi son refuge et son asile, son Protecteur contre les calamités et les malheurs de la vie. 12 - 11 héritera une place rapprochée de Dieu. Ainsi en fonction de l’ampleur de son Dhikr se situe sa position par rapport à Dieu. C’est dire que plus son Dhikr est abondant, plus il sc trouve dans la proximité de Dieu et plus son insouciance s’accroît (en ne sc rappelant pas Dieu), plus son éloignement s’accentue. 13 - Il lui ouvre une des plus grandes portes de la connaissance. C'cst-à-dirc que son savoirgrandira au fur et à mesure que scs évocations se multiplieront. 14-11 lui procure le respect mêlé de crainte envers son Seigneur, Sa magnificence en raison de l'emprise que le Dhikr a sur son coeur, cl de sa présence constante avec Dieu. C’est le contraire de l’insouciant dont le voile du respect mêlé de crainte est trop épais dans son coeur. 15 - Il lui procure la mention que Dieu fera de lui, comme l’indique ce verset : « Souvenez-vous de Moi et je Mc souviendrai de vous » (Sourate 2, verset 152). S'il n'y avait que cela comme bienfaits du Dhikr, cela suffirait comme mérite et noblesse. Le Prophète -salla AUahou 'alayhi wa salant- a rapporté ce que son Seigneur a dit : « Celui qui se souvient de Moi en lui-même, Je Me souviendrai de lui en Moi-Même. Celui qui me mentionne dans une assemblée, Je le mentionnerai dans une assemblée meilleure. » [Rapporté par Bukhârî] 16-11 réconforte la vie du coeur. J'ai entendu le chaykh al-islâm Ibn Taymiyya -qu "Allah lui fasse Miséricorde- dire : « Le Dhikr est au coeur ce que Peau est au poisson. Quel serait Pétât du poisson s'il venait à quitter Peau ? » 17-11 évacue la rouille du coeur. Chaque chose a sa rouille et celle du coeur, c’est l’insouciance et les passions irréfléchies ; et son polissage sc fait par le Dhikr, le repentir cl la demande du pardon à Dieu. 18-11 efface les fautes et les élimine complètement. Il compte au nombre des plus grandes œuvres et celles-ci chassent inévitablement les mauvaises actions. 19-11 détruit l’appréhension {al waheha-tou) qui sépare l’adorateur de son Seigneur. C’est qu’entre l’insouciant et Dieu, il y a une cloison (appréhension) qui ne peut être effacée que par le Dhikr. 20 - Lorsque le serviteur fait la connaissance de Dieu à travers son Dhikr pendant les jours heureux, il le connaîtra aussi pendant les jours sombres. En effet, lorsque le serviteur obéissant, qui invoque Dieu, est gagné par l’adversité ou demande à Dieu de satisfaire un de ses besoins, les anges disent : « Ô Seigneur ! C’est une voix connue d’un serviteur connu. » Par contre, quand l’insouciant appelle Dieu et lui demande quelque chose, les anges disent : « O Seigneur ! C’est une voix inconnue qui provient d’un serviteur inconnu. » 21 - Il sauve du châtiment de Dieu, comme l’a indiqué Mu’âdh -qu'Allah l'agrée* : « Il n’y pas meilleur salut vis-à-vis du châtiment de Dieu que le Dhikr de Dieu. » [Rapporté par Tirmidhi.] -C’est la cause qui fait descendre la sérénité (sakina), celle de la manifestation de la miséricorde et le regroupement des anges autour des invocateurs, comme nous en a informé l’Envoyé de Dieu -qu 'Allah lui fasse Miser icorde-.\„,\ 23 - Il occupe la langue, et de ce fait celle-ci ne commet pas de calomnie et médisance, ni de mensonge, ni turpitude ni de vaincs choses. C’est que l’homme est obligé de parler. Donc s’il n’occupe pas sa langue à invoquer Dieu et à rappeler Scs prescriptions qu'il met en pratique, il lui donne toute la latitude pour verser dans le langage prohibé. Or, il n'y a pas de voie plus salutaire pour sc débarrasser de toutes les formes d’insanité, que le Dhikr. Les témoignages et les expériences le prouvent. En effet, celui qui habitue sa langue à invoquer Dieu, il la protège dès lors de ce qui est vain et des propos malsains. Par contre, celui dont la langue omet le Dhikr, il sc laisse aller à la malfaisance et à l’immoralité. 11 n'y a de force cl de puissance qu’en Dieu. 24 - Les assemblées du Dhikr sont aussi celles des anges. Quant à celles des paroles oiseuses et de la dissipation d’esprit, elles relèvent du domaine des démons. Que le serviteur opte pour ce qui lui convient. Son choix l’accompagnera toute sa vie et ira avec lui dans la vie dernière. 25 - L’invocateur éprouvera du bonheur avec son Dhikr. La meme sensation sera ressentie par celui qui prendra place à scs côtés. C’est là l’homme béni, là où il sc trouvera. Quant à l’insouciant, son absence d’esprit et scs paroles inutiles le rendront malheureux. Celui qui le côtoiera ‘souffrira des mêmes effets. 26 - Le Dhikr préserve le Dhakir des regrets du jour du jugement. C’est parce que la participation à toute assemblée, où le Seigneur n’est pas invoqué, sera source de regret et de désolation dans le jour du jugement. 27 - Pour les larmes versées, (lors du Dhikr) à l’abri de tous les regards, Dieu mettra son serviteur à l’ombre de Son Trône pendant la grosse chaleur du Jour de la résurrection. 28 - Sc préoccuper du Dhikr procure à l’évocateur une faveur de la part de Dieu, meilleure que celle qu’Il donne aux demandeurs. Selon Omar Ibn al-Khaltâb -qu 'Allah l'agrée-, l’Envoyé de Dieu -salla AUahou 'alayhi wa salam- a dit : « Dieu dit : A celui qui est occupe par la lecture du Coran et par Mon Dhikr, Je lui donne plus que ce que Je donne aux demandeurs. » 29 - Le Dhikr est la plus facile des pratiques cultuelles mais il compte au nombre des plus magnifiques et des plus profitables. C’est que le mouvement des lèvres est plus aisé que celui des mem- bres. Alors que si quelqu’un sc met à bouger un de ccs membres nuit et jour comme le Dhakir (l’invocateur) bouge sa langue, cela l'épuiserait et le fatiguerait, et il lui sérail impossible de continuer. 30 - Il constitue la pépinière du Paradis. Tirmidhi -qu 'Allah lui fasse Miséricorde-a rapporté ce bon témoignage de ‘Abd Allah Ibn Mas'ûd -qu'Allah l'agrée- : « L’Envoyé de Dieu -salla AUahou 'alayhi wa salant- a dit : « J’ai rencontré, au cours de mon ascension nocturne, Ibrâhîm al-khalîl qui m’a dit : « Ô Mohammad ! » Transmet mon Salam (mes salutations) à ta Communauté. Apprcnd-lcurs que la terre du Paradis est pure (tayyibah), que son eau est d’une agréable saveur, qu’elle est formée de terrains encaissés et que les plantes de sa pépinière sont : Gloire à Dieu ! (subhana Allah) Louange à Dieu ! (alhamdou lillah) Il n’y a de dieu que Dieu (la ilaha ilia allah) et Dieu est le plus grand (Alla-houakbar). » » 31 - Les dons et les faveurs de Dieu correspondant au Dhikr ne sont égalés par aucune autre pratique de piété. Bukhârî cl Muslim -qu 'Allah leur fasse Miser icorde-ont rapporté ce hadîth d’Abu Hurayra -qu’Allah l'agrée- : « Celui qui Vit cent fois par jour : « Il n’y a de dieu que Dieu, Unique et sans associé, à Lui le Royaume, à Lui la louange, et en, toute chose, Il est omnipotent » aura une récompense égale à l’affranchissement de dix esclaves ; il lui sera inscrit cent bonnes oeuvres et cent mauvaises oeuvres lui seront effacées. 11 sera, cc jour là, préservé de Satan du matin jusqu’au soir. Personne n’obtiendra une telle faveur, sauf l’homme dont -l’oeuvre sera supérieure à la sienne. » L'Envoyé de Dieu -salla AUahou ‘alayhi wa salam- a dit aussi dans le meme ordre : « Celui qui dit un jour cent fois : Gloire à Dieu et Louange à Dieu, verra ccs pochés effacés, même s’ils sont plus nombreux que l’écume de la mer. » 32 - La continuité de l’invocation du Seigneur, Béni cl Très-Haut, sécurise l’homme contre l’oubli, celui-ci clam une cause des peines endurées par le serviteur dans sa vie présente cl sa vie future. Oublier le Seigneur, Glorieux et Très-Haut entraîne l'oubli de soi-meme cl de scs intérêts. Dieu dit : « Ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Allah ; (Allah) leur a fait alors oublier leurs propres personnes ; ceux-là sont les pervers. » (Sourate 59, verset 19) Ibnul Quayim Page 14 L’Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 Interview DR. SAID MUHAMMAD OUEDRAOGO, RESPONSABLE D'UNE ASSOCIATION DE SOLIDARITE h La solidarité en islam fait partie de la foi » Le Cheikh Dr. Said Muhammad Ouedraogo revient dans cet entretien qu’il nous a accorde pour parler de l’importance de la solidarité. Pour ce Savant de l’Université d’Al Azar, la plus grande Université Sunnite, les prêches et autres interpellations doivent aller aussi dans le sens de la solidarité à l’instar des premières sociétés musulmanes où l’individu était au centre des préoccupations des responsables. Nous avons passé en revue les réalisations de Vassociation qu’il dirige, ses perspectives et les difficultés qu’il rencontre. Qu’cst-cc qui a constitué le déclic et qui vous a motivé à créer cette association qui fait dans la solidarité ? Le prophète (psi) nous recommande de donner un bon nom à nos enfants, cela est valable pour toute initiative. C’est pour celte raison que noire structure porte le nom « Association du message Islamique ». C’est en 2003 que nous avons lance nos ac-liviiés apres que nous ayons tiré leçon de l’exemple d’un pays comme l’Egypte. Chose qui nous a motive à créer une telle association. En Egypte, la solidarité existe dans tous les domaines. Les gens s’entraident dans tous les sens notamment au niveau social. En tant qu’étudiant, nous avions de l’habillement gratuit, des fournitures offertes, la question de l’alimcnlalion était assurée. En tant qu’étranger, les gens nous venaient en aide avec toutes sortes de nourriture. Les orphelins, veuves cl vieilles personnes touchent une pension. C’est cet élan de solidarité qui m’a incité à créer une association à même de faire comme les Egyptiens. Que peut-on comprendre par solidarité en Islam ? La solidarité en Islam relève de la bienfaisance (Ihssân). La miséricorde de Dieu est proche des bienfaiteurs, dit le Coran. Il renchérit par un autre verset, « nous faisons prof ter notre miséricorde à qui nous voulons ». El les bienfaiteurs ne sont jamais lésés. Est sur le sentier d’Allah, celui qui s’astreint à venir en aide aux veuves et aux orphelins. L’Islam encourage la solidarité, raison pour laquelle la zakât a été instituée Page 15 par la religion de Dieu. C’est le fondement meme de la foi. L’histoire retient que le prophète ainsi que ses compagnons furent des porte-flambeaux des grandes œuvres, qui ont par cet état de fait, marqué l’humanité ? Toute personne désireuse de ce bas monde et de l’au-delà do.il se mettre dans l’assistance des masses défavorables. Toutes les grandes personnes qui sont retenues par l’histoire de façon générale et celles de l’Islam en particulier ont été au secours de l’humanité. Le Calife Abu Bakr affranchis- sait des esclaves pour qu’ils recouvrent la liberté à l’instar de Bilal et beaucoup d’autres. Le prophète (ps!) fil un appel à soutien aux musulmans pour une de ses expéditions si bien que chacun fit un élan de solidarité que l’histoire retiendra à jamais. Le Calife Abu Bakr ordonna à sa famille de prendre tous scs biens pour le prophète. Le Calife Omar, lui, a fait don de la moitié de scs biens. Le troisième calife fit énormément d’œuvres sociales comme l’achat d’un puits au profit des musulmans. Ces personnes ont été réalistes et ont posé des actions claires auxquelles les gens se réfèrent. Par contre, nous avons des riches qui préfèrent investir leur fortune dans l’illicite et les oeuvres de moindre importance. Il faut que l’on se reconnaisse en nos prédécesseurs en matière de solidarité.' Souvent, il est porté de croire que la solidarité est réservée à une catégorie de personnes. L’élan de solidarité est multiforme ; tous les musulmans doivent cire solidaires, fonctionnaires, prédicateurs, commerçants, riches comme pauvres. Le nécessiteux peut cire solidaire par sa personne cl scs bons conseils. Les Savants pensent que la solidarité revient aux riches seuls, pourtant ils sont les premiers à mettre la main dans la poche. Revenez à vos réalisations. Vous avez deux grandes mosquées au Togo, une au Ghana et une autre au Tchad. Vos actions ne sont donc pas seulement limitées au plan national ? Le musulman doit comprendre que la terre appartient à tout le monde. La question des séparations des pays est l’œuvre de la politique et des aspirations de l’homme. Sinon, les musulmans ont une seule identité, qui est l’Islam. Ceci étant, notre association a pour vocation de toucher les besoins sensibles à travers l’Afrique raison pour laquelle, nous avons érigé des mosquées au Ghana, au Togo, au Tchad. Nous allons à la rencontre de ceux qui sont dans le besoin crucial. Au Burkina, nos constructions sont également faites en fonction des priorités Suite page 16 Interview en matière de zôric..Plusieurs personnes travaillent cependant pour le compte de l'association notamment des Burkinabé, des Emiratics, dgs Ghanéens et bien d'autres. Concernant les mosquées, ce sont de grandes constructions de 500, 300 places ... Entre autres lieux où ces mosquées ont etc érigées, il y à Téma-Bokin Song-naaba, Luyargo, Goulagou, Riga, Yaltcnga, Li, . Rambo, Nakolba, Tanghin-Dassouri, Koumbia, récemment nous avons réalisé une mosquée à Tampouy. Au total, c’cst 21 mosquées que nous avons construites au Burkina Faso. A l'extérieur, nous avons, comme je l'ai dit, une au Ghana, trois au Togo, une au Tchad. Y-a-t-il des réalisations en dehors des mosquées ? Nous érigeons dçs medersas et nous sommes à 42 réalisations dont la plus grande Medersa se trouve à Téma-Bokin avec 18 classes y çompris des bureaux cl des magasins ; c'est du primaire au lycée. En plus de cela, nous avons construit des dortoirs séparés pour hommes et femmes afin que les élèves qui veulent rester pour étudier puissent le faire. Ces dortoirs sont bien équipés. Nous organisons des formations annuelles pour les enseignants, les imams cl autres prêcheurs, ainsi que pour les femmes. Les gens ont besoin de soutien périodiquement comme lors des fêles ; c'est pour cette raison qu’à chaque ramadan, nous organisons des ruptures du jeûne dans 42 provinces. Ils ont de quoi rompre leurs jeûnes convenablement. Au meme moment, chaque année, nous distribuons 10 tonnes de riz aux jeûneurs cela en fonction de la taille des familles. Pendant la Ta-baski, nous immolons des bœufs et des bovins que nous mettons à la disposition des nécessiteux, des veuves et orphelins. Parmi nos activités, on note aussi la distribution des vêlements aux musulmans hommes, femmes et enfants en conformité avec les propos d’Allah. Cela se fait tous les ans. Nous avons réalisé des forages dans des villages où il n'y a pas d'eau potable. En plus de cela, nous avons offert plus 40 000 exemplaires du Coran aux élèves. Dans le domaine de la santé, nous avons constaté également que des femmes cl enfants ne partent pas aux centres de sanie pour des raisons de moyens. Un nuire volet, c’est de pouvoir fournir des médecins femmes pour s'occuper des patientes femmes. C'est dire que nous devons réagir face à ce besoin crucial afin de permettre la réalisation de centres de santé cl faire en sorte qu’il y ail des prises en charge gratuites. Croyez-vous que les musulmans sont prêts pour de telles initiatives ? C'est un manque de volonté. Les musulmans ont les moyens sans doute. C’est plutôt leur désunion qui les empêche d'avoir une action commune notamment pour la construction de centres de santé et autres. Par la grâce d’Allah, nous comptons réaliser des CSPS dans les villages. Car c’est une priorité. Dans la capitale, les musulmans se doivent de construire l’un des plus grands centres de santé en matière de superficie, d’équipement cl bien d’autres aspects. Cela y va du respect de notre religion dans la société. Par exemple, j’ai un ami Ghanéen qui, à lui seul, a réalise un centre de santé à Koumassi, doté de 36 chambres et très bien équipe avec scs travailleurs. Les musulmans parlent beaucoup avec moins d'action. L’Islam c'est le travail. Nous sommes une communauté qui regorge de personnes nanties. Vous êtes une association qui existe depuis plus de dix ans. Quelles sont les dif-’ Hcullcs que vous vivez ? La question est pertinente, nous avons des problèmes lies à l'acquisition des terrains et à la procedure administrative pour les dossiers. Nous avons construit des mosquées dans les villes de notre pays et meme ailleurs. Mais à Ouagadougou, on n'a pas encore réalise une seule Mosquée. Donc, on a un problème d'acquisition de terrain afin de réaliser des orphelinats, des centres de santé cl autres écoles et Medersa. Le deuxieme problème, c’est justement l'acquisition des papiers. 11 faut que les autorités soient regardantes à ce niveau et accordent des facilités pour ceux qui veulent investir pour tout le monde □ Par Arounan Guigma Page IG L'Autre Regard • N*022 du 05 Janvier au 05 février 2015 Numéro 22 Nombre de pages 16 --