An-Nasr Vendredi #047 (Le Sida : histoire d'une pandémie)
- Classe de ressource
- Issue
- Collections
- An-Nasr Vendredi
- Titre
- An-Nasr Vendredi #047 (Le Sida : histoire d'une pandémie)
- Créateur
- Mouaz
- Editeur
-
An-Nasr Vendredi
- Date
- 3 décembre 2004
- numéro
- 47
- nombre de pages
- 4
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Wikidata QID
- Q116190567
- contenu
-
nasr
{ L- n*O47 du 03 Déc. 2004
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon
Le mercredi 1" décembre, la communauté internationale a commémoré la journée mondiale de lutte contre le SIDA. A cette occasion, votre bulletin ANNASR Vendredi, à travers les lignes qui vont suivre, revient sur cette pandémie qui n’a fait que trop duré, endeuillant des milliers de familles dans le monde.
Dans le domaine de la santé, l’humanité retiendra du xx' siècle quelques découvertes importantes, mais elle gardera surtout en mé-
Le SIDA : histoire d’une pandémie
moire l’apparition du Syndrome d’Im-muno Déficience Acquise (SIDA). Parmi ces découvertes, on retiendra celle des antibiotiques ; d’abord la pénicilline en 1929 par le Pr écossais, Sir Alexander FLEMING. Cet antibiotique a révolutionné la thérapeutique en contribuant à la réduction de la mortalité due aux maladies bactériennes surtout chez l’enfant et la personne âgée. A partir de la pénicilline, d’autres antibiotiques furent mis au point, notamment les dérivés d’hémisynthèse et
les céphalosporines. Ensuite, il y a la découverte de la streptomycine en 1943 qui a transformé favorablement le pronostic de la méningite tuberculeuse qui était mortelle à 100%.
Malheureusement au terme ces exploits, le 5 juin 1981 à Atlanta fût découverte, une infection virale, due au virus de l’immuno déficience humaine (VIH): le SIDA.
Historique de la maladie
En décembre 1980, ont été découverts les premiers signes cliniques au Centre Hospitalier Uni-
versitaire de Los Angeles par le Dr Michael Gottlieb d’une infection à cytomégalovirus chez trois homosexuels. La première annonce de la maladie a été faite à Atlanta le 05 juin 1981 au CDC(Central Deasease Control) L’identification du virus responsable de la maladie futLe SIDA : histoire d’une pandémie faite à l’Institut Pasteur de Paris en janvier 1983 par l’équipe du Pr Jean Luc Montagnier sur un prélèvement de ganglions lymphatiques d’un jeune homosexuel. D’autres
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qui infectent tous les lymphocytes CD4. On les regroupe sous le nom de VIH. Puisqu’il s’agit des premiers types, on leur donna le nom de VIH1.
En 1985, l’équipe du Pr Souleymane MBOUP de Dakar préleva sur les prostituées de Guinée Bissau et de Cap Vert, du matériel biologique pour l’Institut Pasteur où l’équipe du Pr. Montagnier identifia un virus différent qu’il nomma VIH2. Ce virus est surtout fréquent en Afrique de l’Ouest. D’après les premiers travaux, le VIH1 entraîne une évolution plus rapide de la maladie et est beaucoup plus sensible aux traitements actuels que le VIH2.
Les modes d’infections
L’infection du SIDA se fait selon différents modes :
1-La transmission par voie sexuelle. C’est le mode de transmission le plus fréquent (85%) et le plus connu. Le risque de transmission est multiplié par 5 dans les pratiques sexuelles contre nature telle que la sodomie chez les homosexuels. Lorsqu’il a été prouvé que par les rapports sexuels, des individus pouvaient s’infecter, on a tout de suite pensé à combattre cette pandémie par l’emploi du préservatif, du spermicide et du virulicide. Alors qu’il n’en était rien dans la mesure où la maladie continue sa progression malgré les gigantesques campagnes de promotion du préservatif.
2-La transmission par voie sanguine. C’est un mode qui est aussi répandu dans la mesure où dans les premiers moments de la maladie, il existait très peu
de précaution en matière de transfusion sanguine. Mais, depuis 1985, les règles de « sécurité transfusionnelle » permettent d’écarter les donneurs à risques dans les structures sanitaires par le dépistage systématique de toutes les poches de sang collectées.
3- la transmission par contamination professionnelle en milieu de soins ou laboratoire biologique appelé accident d’exposition au sang. Ce risque est estimé à 0,4%.
4- la transmission mère-enfant, appelée transmission verticale ou périnatale : Le taux est de 20%. C’est donc la méthode la plus courante de l’infection chez l’enfant.
5- Les transmissions par les objets souillés, la scarification (tatouage), le lavage de cadavre sans protection, le cas des accouchés récentes, la toxicomanie (24% en France)
Comment se manifeste le SIDA
Le SIDA est un ensemble de symptômes dû à une atteinte du système immunitaire (système de défense de l’organisme) qui expose le malade à des infections opportunistes (diarrhée, tuberculose, herpes...) et à des cancers généralisés. Ces infections opportunistes conduisent le malade à la phase ultime de SIDA maladie. Le SIDA est caractérisé par un amaigrissement, une diarrhée chronique, une asthénie (fatigue) prolongée, une fièvre permanente a répétition, une toux constante de plus d’un mois, des dermatoses généralisées, une candidose bucco-pharyngée ... puis
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la mort.
Epidémiologie
La multiplication du virus dans l’organisme humain est extrêmement rapide (1 à 10 millions de virions infectés par jour) et continuelle. En outre, la pandémie du SIDA se propage très rapidement sur l’ensemble de la planète au point de devenir au bout de 23 ans, la maladie la plus dévastatrice que l’humanité ait jamais connu. Depuis son avènement en 1981 jusqu’à ce jour, on dénombre plus de 42 millions de sujets infectés à travers le monde, plus de 22 millions de décès dont 18 millions en Afrique Subsaharienne. 60% des malades en Afrique sont des femmes et plus du 1/3 sont des jeunes de 15 à 24 ans. Il y a cinq millions de nouveaux cas chaque année dans le monde dont 3 millions en Afrique Subsaharienne.
Au Burkina Faso, la découverte des premiers cas de SIDA a eu lieu en 1986 avec 10 cas. En 1990, on dénombrait 970 cas et en 2001, 800000 cas.
La séro-prévalence nationale en 1997 étant de 7,17% et « La communauté des musulmans, du fait de son importance numérique est probablement celle qui compte le plus de malades. En l’absence de chiffres, si le nombre de cas devrait être proportionnel au pourcentage de la population, la séroprevalence serait de 4,16% dans la communauté des musulmanes» selon la Coordination Islamique des Actions de Lutte contre les IST/SIDA (CIALIS).
Le taux national en 2003 était de 4,2%.
Les morts de SIDA laissent dans le monde des millions d’orphelins (12 millions en Afrique Subsaharienne), des veuves et des veufs.
Cette pandémie a réduit de 15 ans, l’espérance de vie en Afrique Subsaharienne (62 à 47 ans). C’est dire que la maladie est plus au Sud qu’au Nord où se trouvent malheureusement les moyens thérapeutiques.
Le traitement
Le traitement des malades se fait par les ARV ( anti- rétro viraux) qui sont les médicaments de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA. L’existence des ARV date de 1987 avec la zidovudine.
Cependant, les ARV ne guérissent pas le SIDA, mais réduisent seulement la morbidité et la mortalité en diminuant la multiplication des virus dans l’organisme. Ce qui permet d’améliorer la qualité de vie des malades et de prolonger de quelques années leur espérance de vie.
Les ARV ont transformé cette maladie irrémédiablement monelle en maladie chronique. Mais la condition sine qua non est de ne pas arrêter le traitement. Pourtant, ces médicaments sont trop chers et hors de porter des Africains, sans compter les contraintes de prises et les effets secondaires. Au regard de cette réalité, la maladie est au Sud et les médicaments au-Nord.
Grâce aux actions de l’ONU, les principales firmes pharmaceutiques qui fabriquent ces ARV ont consenti des réductions de 85 à 90% sur le prix à partir des
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années 2000-2001.
L’assemblée mondiale de la santé à mis en place un fond mondial destiné à l’achat des ARV. Ce fond devait prendre aussi en charge les médicaments du paludisme et de la tuberculose. L’OMS, a initié l’opération « three by fine » qui consiste à soigner trois (03) millions de personnes d’ici à 2005.
Au Burkina Faso, les associations islamiques, réunies au sein de la Coordination Islamique des Actions de Luttes contre le SIDA (CIALIS) ont entrepris des activités de sensibilisation à l’égard des populations des villes et des
campagnes. ne prennent gardent à ce qu’ils ont entre les
La prévention jambes, ils connaîtront des maladies que
Le Sida est une maladie incurable, donc la Jz leurs ancêtres n’ont pas connues ».
prévention reste le seul moyen efficace de • -lutte.
- Chez la femme enceinte, prise de médicaments notamment la Névirapine à 6 , mois puis à la 1"'semaine de vie.
Les précautions lors des transfusions et accouchements.
La fidélité et l’abstinence soutenues par l’ensemble des religieux et des musulmans paniculièrement dans le cadre de la CIALIS. Car il est apparu à la suite de nombreuses expériences l’inefficacité des préservatifs. En plus les multiples promotions sur les condoms ont parfois contribué à banaliser l’acte sexuel qui demeure pourtant la principale voie de transmission de la maladie. Du reste Dieu dit dans le Saint Coran : « Et n’approchez point la fornication. En vérité, c’est une turpitude et quel mauvais chemin ! » C17 V32 Le SIDA, pandémie du siècle, vide l’Afrique de ses bras valides car il touche la po-
pulation la plus active (15-45 ans). Il est devenu donc un problème de développement. Dépassant le simple cadre d’une maladie, le SIDA a crée un dysfonctionnement dans les rapports communautaires (suspicion, peur, honte...), une désintégration des structures de production (population active atteinte) intégrant ainsi à son équation une problématique démographique (nombreux décès), économique (baisse de la productivité), sociale (nombreux orphelins) et éducative, selon l’analyse de la CIALIS. Pourtant, il serait apparut à cause des comportements des hommes. Le prophète ne' disait-il pas ceci : « Si les gens
’ La communauté islamique, communauté religieuse majoritaire, ne doit cependant pas rester en dehors des nombreuses actions de lutte entreprises par toutes les couches de la société burkinabè. Car certains musulmans ont souvent des réactions extrêmes face à la pandémie. Le Coran, livre révélé pour servir de miséricorde, de guidance et de lumière pour le genre humain proclame : « Entraidez-vous dans le bien et la piété et ne vous entraidez pas dans la désobéissance et le péché » C5V2 C’est donc un impératif d’agir, de participer, de proposer et de lutter.
Mouaz
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