An-Nasr Vendredi #278 (Spécial 8 Mars 2009 : comprendre le Hijab en Islam)
- Classe de ressource
- Issue
- Collections
- An-Nasr Vendredi
- Titre
- An-Nasr Vendredi #278 (Spécial 8 Mars 2009 : comprendre le Hijab en Islam)
- Créateur
- A. H.
- Editeur
-
An-Nasr Vendredi
- Date
- 8 mars 2009
- numéro
- 278
- nombre de pages
- 4
- Couverture spatiale
- Médine
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Wikidata QID
- Q116190808
- contenu
-
i - nasr red î n° 278 spécial OSmart 2009
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et imploré son pardon
Pour parler de la tenue vestimentaire de la femme musulmane, il faut revenir à sa sour ce : la Révélation coranique et la tradition prophétique. Dans le verset 31 de la sourate An Nour (La lumière), le coran parle de • khimar ■ qui est une sorte de foulard qui couvre les cheveux et qui couvre en même temps le cou et la poitnne : • Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et
de ne
Spécial 8 Mars 2009 Comprendre le Hijab en Islam
montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leurs foulards sur leurs poitrines (...) ».
Dans le verset 59 de la sourate Al-Ahzab (Les coalisés), le coran parle du « Jilbab » qui est une sorte d’habit am pie que doit mettre la femme : « ô prophète t Dis à tes épouses, à tes filles et aux épouses des croyants, de ramener sur elle leurs “jilbab”, ainsi elles seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Dieu est Pardonneur et miséricordieux».
La tradition prophétique définit clairement dans un hadith authentique ce qu’est la tenue vestimentaire de la femme : Aïcha (ra), l’épouse du Prophète (SAW), a raconté que sa sœur Asma (la sœur ainée de Aïcha) était entrée chez le Prophète (SAW) portant des vêtements très fins. Alors, le Prophète (SAW) dé-
tourna la tête et dit : • Asma, à partir du moment où elle est pubère, il ne convient plus qu’on voit de la femme autre chose que ceci »(en montrant son visage et ses mains). Rapporté par Abou Daoud et Al-Bayhaqi. Le port du foulard puise ses sources dans le noble coran, parole de Dieu pour tous les musul mans, ainsi que dans la sunna, tradi lion du prophète Mohammad (SAW).
C’est un acte de foi, qui fait partir intégrante du culte musulman, de l’islam. En société, il est prescrit devant
les personnes avec lesquelles la femme peut contracter un mariage durant sa vie. Les versets concernant la prcscrip tion du port du hijab dans l’histoire de la révélation sont descendus à Médine, après treize année de prêche à la Mec que par le prophète Mohammad (SAW) pour enraciner la foi en Dieu l’Unique, dans le cœur des croyants.il faut com prendre de cela que l’essentiel est d’abord une compréhension profonde, la pratique découlant de cette compréhen sion du sens de la soumission au Créateur. Peut-on être voilée et libre Pou celui qui est en paix avec lui-méme, avec sa conscience, parce qu’il est en paix avec son Créateur auquel il obéit et qu’il connait. Et qu’il sait qu’au fond de lui même, il existe un besoin de spiritualité qui ne peut être comblé s’il n’y a pas cette connaissance.
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Et la connaissance de Dieu se conçoit Ce choix consiste a, soit reconnaître Dieu et se soumettre, fondamentale qui nous lie à notre créateur, soit se rebeller et rejeter l’idée de Dieu comme créateur, ainsi la soumission de Dieu n'a de sens qu’à partir du moment où l’être humain est li bre. Se soumettre à Dieu, prier ou porter la tenue prescrite, que si l'être humain le fait de sa propre volonté. C’est pour quoi la parole coranique dit « Nulle contrainte en religion »S2V2S5 En se sens, nulle ne peut contraindre quel qu’un à la foi islamique ni au port du foulard. Et nous avons condamné à plusieurs reprises dans les médias la contrainte au port du voile, comme nous condamnons la contrainte à l’enlever, les deux attitudes provenant de la même injustice. Une femme voilée est-elle plus pudique que les autres ? I.a foi, la pratique et le comportement ou la morale sont indispensable en islam. Cette notion de la pudeur en islam est essentielle à la compréhension de la dimension éthique de la tenue vestimentaire. • Im pudeur est une branche de la foi en islam » selon un hadith authentique (Boukhari et Mouslim). Il est essentiel que la pudeur à un sens très général, c'est un état d es prit d'humilité et de crainte devant Dieu, le pudique n'ose pas être à l'aise tout en commettant des interdits ou des actes déconseillés par la religion. En s'habil lant, le croyant ou la croyante essaie de se conformer tant qu’il peut et ceci concerne autant l’homme que la femme, la partie du corps à couvrir en société chez l’homme s'étand du nombril jus qu’au dessous des genoux. Nombreux se demandent pourquoi l’homme ne doit-il pas couvrir son corps en entier ; afin de comprendre ce fait, il est nécessaire de revenir aux réalités corporelles qui diffé rendent l’homme à la femme cl de com prendre que la différence ne fait pas l’i négalité, mais qu’elle reste une différence tout simplement. Avant d’aborder la question de la pudeur, il est essentiel de soulignér qu’une femme ne portant pas
le foulard ne signifie pas que cette der nicre n’ait aucun sens de la pudeur ni aucun principe moral. Notre démarche à pour objectif d'expliquer et donner à comprendre la dimension éthique du hi-jab, et en aucun cas de porter un juge ment sur les personnes nous entourant. Nous refusons les analyses simplistes et binaires insinuant qu'une femme ne por tant pas un foulard serait dénuée de valeurs profondes, de pudeur et de respect de soi, tandis que la femme le portant aurait saisie entièrement la dimension éthique de lislam. Nous respectons le cheminement intérieur de chacune. Un point important mérite d’étre traité : por ter le hijab ne signifie pas que celui-ci doive être laid, au contraire, l’islam aie la propreté, la beauté mais il s’agit d'une beauté décente, c’est à dire qui n’est destiné à séduire ;la dimension de la sé duction étant réservée au cadre du cou pie.
Ensuite, nous pouvons nous demander ce que veut l’islam de la pudeur : une intimité des corps réservée au couple et préservée. Les liens entre les époux sont ainsi renforcés. C’est une protection du couple afin que la famille soit protégée, que la société (ayant pour cœur la famii le) rayonne et que l’humanité puisse s’e panouir.
Aujourd’hui, beaucoup de maux, affec lant les sociétés modernes, sont dus au manque de pudeur qui est devenue une vertu délaissée el rare. Face à cette ac tualilé, nous pouvons apprécier combien le prophète de l’islam est universel et intemporel, et combien il serait fructueux pour les hommes et les femmes de méditer sur les paroles suivantes de notre prophète bien aimé Mohammad(SAW) : « Chaque fois que l'impudeur se môle à quelque chose, elle l'enlaidit ; mais chaque fois que la pudeur se môle à quelque chose, elle ne fait que l'embellir •.
1-a pudeur donne à la société toute son humanité. Manquer de pudeur, c’est manquer d’humanité. Priver le monde de pudeur, c’est conduire le monde vers une
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déshumanisation évidente. L’islam nous conseille et nous prescrit la pudeur pour des raisons profondément philosophi ques et pour le bien de l’humanité.
Une féminité assumée :
En islam il n’y a ni tabou, ni honte, ni timidité. La femme musulmane portant le hijab assume pleinement sa féminité, elle n’a pas honte de son corps, bien au contraire : elle le préserve et le respecte dans la totalité de son être.
Une femme, bien avant d’être une fille, une épouse, une mère, est une femme avant tout, avec ses besoins spirituels, intellectuels, affectifs, physiques. L’islam reconnaît cette dimension là et la femme musulmane est, avant toutes scs fonctions familiales, une croyante, un être doté d’un corps, qu’elle essaiera de préserver pour Dieu et d’une âme, qu’elle s’efforcera de nourrir par le rappel de son créateur et par son adoration. C’est un être qui se vit pas dans la négation de ce qui, compose sa personne, mais qui se vit dans la maîtrise de soi ; et il n’y a pas de maîtrise de soi sans l’acceptation de ce que l’on est. C'est ce qui fonde la spi ritualité musulmane, et qui concerne aussi l’homme que la femme : ne pas nier la dimension du corps, la dimension des sentiments, mais apprendre à se maitriser pour se libérer.
Dimension philosophique et sociale : Au delà des apparences, un être, une femme : le hijab possède une dimension profonde. Porter le hijab signifie • Couvrir son corps pour révéler son être ». Appréhendé dans son être profond plutôt que dans la superficialité de ses apparences, la femme peut donc rayonner librement dans la société.
Dans sa dimension philosiphico sociale, le hijab offre à la femme qui le porte de s’émanciper, le droit de jouissance sensuel. La femme s’affirme alors comme un être de profondeur, révèle sa richesse intérieure, son être et revendique son droit de décence.
II est essentiel de souligner qu’il n’existe pas qu’un seul model de femmes. Au
jourdîiui il existe des jeunes filles et des femmes qui ont d’autres références que les mannequins ou les chanteuses loli tas. Et il faut que le monde entende cela. Ce sont les femmes qui ne veulent répon dre au dictât de la mode, ni à la dictatu re du culte du corps et qui résistent à un modèle dominant qui ne répond pas à leur valeurs. Nous faisons partie de scs femmes.
Face à la réalité
lorsque l’on a compris les dimensions profondes du hijab de la femme musulmane, nous pouvons alors les confronter aux réalités actuelles.
A l’heure où la nudité de la femme, affichée en toutes occasions, réduit cette dernière à un simple objet exploité à des fin marchandes. Paradoxalement l’émancipation de femme est évoquée alors que celle-ci est restée un objet pour les hommes.
Ce sont les publicités sexistes, la pornographie ou encore les clips musicaux où les femmes ne sont réduites qu’à des corps commercialisés et donc consom mablcs, qui sont à l’origine du sexisme ou du non respect de la femme et des jeunes filles en particulier. Des psychologues ont souligné ce fait. Ce n’est, certes pas. le voile le problème, comme certai nés et certains ont pu le clamer sans au cun fondement, mais bien le déferlement d’images dégradant l’image de la femme. Nous affirmons qu’il est nécessaire de proposer une culture alternative propo sant une vision respectueuse des fem mes de ce monde. La nudité de l’homme commence à être utilisée à des fins com mercialcs, ce qui révèle que, promouvoir l’humain en général (et non plus unique ment la femme) dans sa recherche d’âme plutôt que les contours de son corps, est une priorité aujourd’hui pour sauvegar der la dignité humamc. Dans la maîtrise de leurs apparences, l’islam invite les êtres à se vivre dans leur humanité qui ne se réduit pas qu’à un corps, mais qui se révèle également par une intériorité, dans un objectif d’harmonie avec euX-
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même et ce qui les entoure et entrer ain si dans l'harmonie de la création, soit rcs ter indiflcrcnt et vivre loin de cette rcla tion . Y a l-il une véritable émancipation de la femme aujourd’hui apres trente an nées de féminisme alors que des jeunes filles subissent la dictature des apparen ces depuis l'acquisition de certaines pou pécs aux mensurations irréalistes lorsqu’elles étaient enfants jusqu’aux mode les féminins erronés des chanteuses loli las ? Et les conséquences sont dramati ques lorsque l’on sait que des adolesccn tes deviennent anorexiques pour des rai sons lices à ce culte du corps , apres avoir entame maints régimes sans aucun suivit mcdical( nous ne faisons pas allusion bien évidemment à toutes les formes d’anorexie mentale).
A l’heure également où le harcellent sexuel des femmes au travail sevie et fait des ravages (perte de confiance en soit, dépression) et qui démontre que l’échec de la mixité ne résulte pas uniquement chez les jeunes à l’école comme l’ont martelé les médias, il est essentiel de souligner que l'étique de vie proposée par l'islam n'empêche pas la mixité des hommes et des femmes, mais qu’il permet la réussite de la mixité sur des bases rela tionnelles saines n’ayant pas précisé une forme spécifique de vêtement, mais uniquement les normes. Face aux discriminations que peuvent subir les femmes sur leur physique lors d’une recherche d’em plot, le hijab permet un rapport d’égalité sur le plan physique. Ce sont des conséquences qui priment sur l’aspect extérieur. Ainsi face à ces maux actuels le hijab propose une autre image de la fem me et de la féminité qui peut être révéle au-delà de la simple apparence, l'image de la femme musulmane. lorsque le hijab a été appréhendé dans cette définition qui puise sa source dans la révélation coranique et la tradition prophétique, nous comprenons que le port du hijab est un acte de foi, qui relève de la liberté de conscience devant être respecté et qu'il fait partie du culte de la femme musul-
mane qui réclame le droit quelle meme ^ scs filles puissent exercer librement et er^ tout lieu. Le débat sur le foulard a été profitable aux uns et aux autres, en a qu’il a suscité des questions fondamentales. Tout d'abord au niveau de la communauté musulmane, cela a permis de sus £ citer l’autocritique. 11 s'agit d’avoir un regard critique sur nous meme pour évoluer dans une meilleure compréhension de notre spiritualité et du contexte dans lequel nous vivons. 11 est essentiel, par exemple, que les femmes musulman» mènent une réflexion sur la manière de porter le hijab dans une société occidentale, l’islam n'ayant pas précise une for me spécifique de vêtement, mais uniquement les normes. Nous devons être à l'écoute des interrogations, des peurs, vos des sentiments de rejet qu’éprouve nos concitoyens face au port du voile. Etres l’écoute ne signifie pas accepter les nieca nismes de rejet de l'autre, mais adopte une position de réflexion, d’analyse « d’explication pour créer une ventablt culture du dialogue. Au niveau de la » ciété en général, cela a contribue à faut émerger des questions sociales fondamentales comme par exemple, la qucstiot de la crise des valeurs de nos sociétés modernes, la question de l’étique des médias, quand nous nous souvenons coin ment a été traité la question de l’islam et du foulard en particulier, avec les tous 1k préjugés et toutes les caricatures qui ont été étale sur les scènes publiques ; et u« question primordiale pour tous aujourd ’hui ; à savoir : dans quelle société voulons nous vivre ? Est-ce une société qu part à la connaissance de l’autre dans s diversité, dans les valeurs qu'il porte avec une véritable écoute, un véritable dialogue instaure ; ou bien, une société qui se bute sur la différence de l'auui sans réellement écouter ce qu’il a à dut ce qu’il porte en lui ? C’est une qucstiot que nous devons nous poser si nous voulons avancer vers un monde meilleur. AH
Fait partie de An-Nasr Vendredi #278 (Spécial 8 Mars 2009 : comprendre le Hijab en Islam)