id 2517 Url https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/2517 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Article Id de collection 2207 Titre Ablassé Ouédraogo, candidat à la présidentielle : « Etre moagha et musulman ne sont pas des atouts » Créateur https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/964 Adama Sigue Sujet https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/860 Ablassé Ouédraogo https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/44 Pluralisme religieux https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/122 Élection présidentielle de 2015 au Burkina Faso Editeur https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item-set/2207 Le Pays Contributeur https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/858 Frédérick Madore Date 2015-06-11 Langue https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/8355 Français Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé « Je suis Moagha du Plateau central, et les Mossi sont une forte composante du Burkina Faso. Je suis aussi musulman, ce qui n'est pas rien dans un pays où 70% des gens le sont également. Contenu « Je suis Moagha du Plateau central, et les Mossi sont une forte composante du Burkina Faso. Je suis aussi musulman, ce qui n'est pas rien dans un pays où 70% des gens le sont également. Enfin, comme je vous l'ai dit, j'ai un vaste réseau de relations utiles dans le cadre de la diplomatie de développement que nous souhaitons mettre en place » ; Telle a été la réaction, dans Jeune Afrique, de Ablassé Ouédraogo, président de « Le Faso Autrement », à la question de savoir quels sont ses atouts pour la présidentielle à venir. Cette réaction du président de « Le Faso Autrement », a vite été décriée sur la toile et dans les médias. Mais, très vite, l'homme a démenti et a affirmé que l'erreur proviendrait du journaliste qui a « mal » retranscrit ses propos. Nous avons décidé de lui donner la parole. Et voilà ce qu'il nous a confié. Vous venez d'être investi candidat pour la présidentielle de 2015 ; quels sont vos atouts ? Il n'y a pas de candidat sortant et toutes les candidatures sont portées par de nouvelles personnalités qui se lancent à la conquête du pouvoir. Il n'y a pas de prime au sortant et personne d'entre les candidats ne contrôle le système électoral pour pouvoir organiser de grosses fraudes. J'ai, par conséquent, toutes les chances de devancer, au soir du 11 octobre 2015, mes concurrents à cette présidentielle. Je considère que j'ai trois atouts qui peuvent faire la différence avec les autres. D'abord, j'ai une connaissance approfondie de mon pays et surtout du monde rural qui représente près de 80% de la population. Je suis moi-même fils de paysan et je peux dire que je connais les difficultés des paysans dans notre pays, de même que leurs aspirations. L'élection présidentielle est une appréciation et un choix d'un individu par la population à laquelle il appartient. Sociologiquement, je suis un Moagha du Plateau central et musulman. Cela veut tout simplement dire que je suis un croyant et que j'ai une origine. Et quand l'on sait d'où l'on vient, l'on sait où on va. Et c'est important de le savoir. J'ai une expérience professionnelle très large et solide et au-dessus du lot, comme l'illustre ma carrière dans la fonction publique internationale, notamment aux Nations Unies, à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ou dans les institutions interafricaines comme la Banque Africaine de développement, la CEDEAO et l'Union africaine. Après plus de trente ans passés dans la fonction publique internationale, je dispose d'une expérience solide sur les questions de développement et dans la diplomatie et bien sûr d'un carnet d'adresses fourni et d'un réseau extérieur d'amis qui peuvent être utiles pour mon pays. J'ai été aussi ministre des Affaires étrangères de mon pays de 1994 à 1999, et nous avions mis en œuvre la diplomatie de développement qui a certainement contribué à booster le développement économique et social du Burkina Faso. Dans la fonction publique internationale, l'intégrité et la probité sont la règle. Ce qui fait que nous sommes un homme propre n'ayant été mêlé ni de loin, ni de près à quoi que ce soit de répréhensible. Je suis un « homme sans frontière », avec un esprit ouvert et évolue dans tous les milieux. J'ai besoin de tous les burkinabè parce que je pense être l'incarnation de la cristallisation de l'unanimité des Burkinabè. Je veux être pour eux le conciliateur, le rassembleur, l'homme qui sait les entendre et les écouter pour répondre à leurs aspirations. Je ne suis pas sectaire et je vis bien avec tout le monde, quelle que soit l'ethnie, la race et la religion. De surcroît, notre parti a adopté un programme de société qui s'intitule « Ensemble, construisons le Burkina Faso autrement». Ce programme, qui est réaliste et conforme à la réalité du terrain, met l'homme au centre des préoccupations dans les efforts de développement. Faire le développement pour l'homme et par l'homme. « La faute que j'ai commise, c'est de ne pas avoir demandé à lire et valider la retranscription de l'interview avant sa publication » Votre récente sortie dans Jeune Afrique fait polémique et a suscité beaucoup de débats ; quels commentaires cela vous inspire-t-il ? J'assume et reconnais avoir accordé cette interview qui s'est déroulée par téléphone le lundi 8 juin 2015 dans la matinée. Ce que je regrette, c'est que tout ce que j'ai pu dire n'a pas été rendu. La faute que j'ai commise, c'est de ne pas avoir demandé à lire et valider la retranscription de l'interview avant sa publication. J'aurai ainsi évité cette situation déplorable. Je comprends les frustrations des uns et des autres qui ont pu être blessés ou choqués par ce qui a été présenté et je leur présente mes excuses pour ce malentendu. Dans les faits, être Moagha et musulman ne sont pas des atouts, mais c'est ce que je suis et cela est insuffisant pour conquérir le pouvoir d'Etat. Pour gagner les élections, il vous faut rassurer les électeurs que vous avez les capacités et les moyens de résoudre leurs préoccupations. Je pense que, sans le vouloir, j'ai mis le doigt sur un sujet sensible et difficile que tout le monde n'ose pas aborder. Mais ne craignez vous pas que vos adversaires utilisent cet argument contre vous ? Nous sommes en politique et tous les coups bas sont possibles. Je suis préparé à toutes les éventualités et saurai trouver les réponses idoines. Et puis, je n'ai pas que des adversaires. Un certain nombre de responsables de partis m'ont appelé au téléphone pour m'encourager et me soutenir et même me prodiguer des conseils. C'est très appréciable, surtout en des moments aussi critiques. Au Burkina Faso, il y a encore des Hommes intègres et honnêtes. --