id 7037 Url https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/7037 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Article Id de collection 2189 Id du média 7049 26378 Fichier média https://iwac.frederickmadore.com/files/original/5d0f448d1edba0f9f40322e4100348205616137a.pdf https://iwac.frederickmadore.com/files/original/735c96a10972805e581d4871be9eb00f585a8146.tiff Titre Tribune libre : les musulmans face au double défi de la démocratie et du développement Créateur https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/1991 Yacouba Fassassi Sujet https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/13 Citoyenneté https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/800 Conférence Nationale des Associations Islamiques du Bénin https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/105 Coran https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/83 Démocratie https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/17 Développement économique https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/59 Intégrisme https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/5 Laïcité https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/2013 Mahomet https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/33 Terrorisme et radicalisation https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/104 Théologie islamique https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/115 Violence Editeur https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item-set/2189 La Nation Contributeur https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/858 Frédérick Madore https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/1681 Vincent Favier Date 1993-01-14 Langue https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/8355 Français Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé En Occident, des voix s’entendent encore, affirmant que I'Islam est contraire au progrès économique, social et politique. L’Islam continue d’être perçu comme une religion militante, à vrai dire comme une religion militaire, et ses adeptes comme des guerriers fanatiques, enrôlés pour propager leur foi et leur loi par la force armée. Il faut reconnaître que des musulmans intégristes sont à la base de cette image négative que l’Occident retient aujourd’hui de l’Islam. Ces groupes intégristes minoritaires, mais déterminés, la haine dans le coeur et l’insulte à la bouche, continuent de ternir l’image de l’Islam face à l’impuissance de l’écrasante majorité de plus d’un milliard de musulmans pacifiques et épris de justice et de concorde avec les non musulmans. Couverture spatiale https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/310 États-Unis https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/443 Médine Détenteur des droits https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item-set/2189 La Nation Contenu (Par Dr Yacouba Fassassi, président du Bureau exécutif de la Conférence nationale des associations islamiques du Bénin CONAIB-SHOURA) En Occident, des voix s’entendent encore, affirmant que I'Islam est contraire au progrès économique, social et politique. L’Islam continue d’être perçu comme une religion militante, à vrai dire comme une religion militaire, et ses adeptes comme des guerriers fanatiques, enrôlés pour propager leur foi et leur loi par la force armée. Il faut reconnaître que des musulmans intégristes sont à la base de cette image négative que l’Occident retient aujourd’hui de l’Islam. Ces groupes intégristes minoritaires, mais déterminés, la haine dans le coeur et l’insulte à la bouche, continuent de ternir l’image de l’Islam face à l’impuissance de l’écrasante majorité de plus d’un milliard de musulmans pacifiques et épris de justice et de concorde avec les non musulmans. Aux Etats-Unis, on qualifie d’intégristes ou de fondamentalistes, les groupes de chrétiens qui décident de se retirer de la société pour vivre la vie communautaire et primitive des premiers chrétiens, en ce sens qu’ils retournent aux fondements du christianisme originel. Sous l’influence de cette terminologie anglo-saxonne, certains auteurs arabes qualifient de fondamentalisme ou d’intégrisme (usûliyya) islamique, le courant de pensée extrémiste qui s'attache à certains aspects formels et marginaux de l’Islam, qu’il cherche à imposer par la violence. Cette transposition pure et simple en contexte arabo-islamiquc d’une expression empruntée au contexte intellectuel et social nord-américain évacue les différences importantes entre le christianisme originel et l’Islam tel que le vivaient et le pratiquaient les premiers musulmans. Comme le montre la lecture des évangiles (notamment les actes des apôtres), les premiers chrétiens vivaient une vie primitive et communautaire, séparée de la civilisation romaine, qu’ils considéraient comme païenne et impure, et de la société israélite, à laquelle ils reprochaient son application littéraliste de la loi mosaïque, au détriment de sa dimension spirituelle. Cette situation d’isolement des premiers chrétiens prévalut jusqu’à ce que Constantin décida, en 325, de faire du Christianisme la religion de l’Empire. En Islam, la situation est bien différente : dès l’époque de Médine, les premiers musulmans, sous le gouvernement du Prophète, loin de se soumettre aux polythéistes, les combattent et oeuvrent à répandre la foi nouvelle et donner une forme nouvelle au monde qui les entoure. C’est ainsi que s'est constituée une nouvelle civilisation, la civilisation islamique. Autrement dit, si l’on peut à juste titre qualifier d’intégristes ou de fondamentalistes les chrétiens nord-américains qui cherchent à revivre la vie des premiers chrétiens, l’expression ne peut être appliquée aux extrémistes musulmans qui aujourd’hui imposent par la violence des manières de penser et d’agir qui n’ont rien à voir avec celles des premiers musulmans. Néanmoins l’on pouvait parler d’un intégrisme rationaliste et spiritualiste qui, revenant à l’Islam du Prophète (Paix sur lui) et des premiers musulmans, suit les enseignements du Coran et de la Sunna (la Tradition du Prophète) et les utilise pour renouveler la vie spirituelle des musulmans, réévaluer les valeurs du travail et de l’amour et retrouver un rôle actif dans la civilisation mondiale. Cet intégrisme est positif et ne saurait être assimilé à l’intégrisme activiste et politique qui, loin de proposer un authentique renouvellement de la pensée religieuse, se bat uniquement sur le terrain et avec les armes de la politique, rabaissant l’Islam au niveau d’une vulgate politique. Allah voulait que l’Islam fût une religion mais les intégristes activistes ont voulu en faire une politique. L’Islam est une religion de progrès. Allah ne dit-il pas dans le Coran, «Allah ne modifie rien en un peuple avant que celui-ci ne change ce qui est en lui» (XIII,11) : les premiers musulmans comprenant le sens véritable de ce verset, surent que le changement authentique est celui qui commence par s’opérer à l’intérieur de soi, puis se poursuit dans l’action constructive et le travail créateur et que ceux-ci pour être efficaces, ne peuvent s’arrêter à la surface des choses, mais doivent les toucher dans leur essence. C’est pourquoi ils s’ouvrirent à toutes les civilisations de leur temps, étudièrent toutes les sciences et travaillèrent dans tous les domaines ; une génération après la mort du Prophète, (Paix sur lui) ils avaient abandonné la bédouinité et, grâce à leur foi dans l’Islam, ils étaient devenus les acteurs de leur histoire. C’est un des compagnons du Prophète qui définissait ainsi le parfait musulman : il serait «arabe dans sa religion, hébreu par son expérience des choses, chrétien par sa méthode, grec par sa science, hindou par sa clairvoyance, soufi dans sa conduite, soufi dans sa moralité, soufi dans sa réflexion et dans ses connaissances». Autrement dit, le véritable musulman est humaniste et universaliste : ouvert à toutes les cultures, à toutes les formes de connaissance, il sait être tolérant vis-à-vis de toutes les lois divines, et sait prendre dans chaque voie ce qu’elle a de meilleur. Jusqu’au XVè siècle, le monde chrétien n’était guère different du mondé musulman, en ce sens qu’il était, comme lui, dominé par le fait religieux. Mais dans les siècles suivants, il a été le théâtre d’une révolution capitale, sans doute l’événement le plus important de son histoire : s’émancipant du cadre chrétien traditionnel, il a inventé un paradigme nouveau, dans lequel ce n’est plus la religion, mais la connaissance scientifique et technique qui est le domaine privilégié de l’activité humaine. La démocratie occidentale et son corollaire de développement économique ne sont au fond, qu’une réaction longue de trois siècles aux maux provoqués par le fanatisme religieux au Moyen-Age. Les intellectuels européens, profondément écoeurés par les conflits religieux qui avaient ravagé tout le continent, contestaient en même temps qu’ils ne pouvaient se contenter de l'explication biblique traditionnelle du monde. Aussi, mieux valait qu’ils détournent leurs énergies intellectuelles des querelles religieuses stériles et les consacrent à accroître, par le biais de leur nouvel intérêt pour les sciences leur bien-être et leurs richesses. Pour les élites dirigeantes musulmanes, dans un premier temps, elles ont voulu tirer profit du savoir-faire technique de l’Occident. Mais elles devaient réaliser bientôt qu'elles ne pouvaient emprunter à l'Europe son système scientifique et technique sans accepter tout le reste. Une culture est un tout indivisible. Si l’Occident s’est laïcisé en réaction, comme je l'ai dit, aux horreurs des conflits religieux du Moyen Age, il était inévitable qu’il connût, tôt ou tard, un mouvement en sens contraire car le sacré, élément essentiel de la vie humaine, ne peut être ignoré ou réprimé indéfiniment. Les musulmans ont alors constaté qu'en important l’Occident temporel, ils avaient en même temps importé chez eux sa crise spirituelle. D’où un sentiment d’amertume vis-à-vis de l’Occident et une schizophrénie individuelle et collective, dont nous ne nous sommes toujours pas remis : comme le corbeau de la fable qui voulut apprendre à marcher comme le paon, mais n’y parvint pas et oublia en chemin sa propre façon de marcher. Cette situation de confusion religieuse a donné naissance à travers le monde musulman à des mouvements fondamentalistes. Tous ceux qui rejoignent ces groupes ne le font pas par zèle religieux. Souvent, la religiosité, surtout chez les cadres intégristes dissimule une impuissance à se défendre, à se faire une place dans la vie, et répond au besoin d’appartenance à un groupe soudé qui donne sens et force à l’individu, face à un milieu qui le rejette ou le méprise. C’est dire la bombe sociale que peut constituer une communauté islamique non éduquée dans sa culture et mal dirigée. Il faut que les musulmans comprennent que Dieu n’est intéressé avant tout que par la bonté, la générosité et l’amour et non par le fait de se dire «musulmans». Car comme dit le Coran : «Etre Musulman ne consiste point à tourner vos visages du côté du levant ou du couchant. Un musulman. pieux est celui qui croit en Dieu et au jour dernier, aux anges et au livre, aux Prophètes, qui pour l’amour de Dieu donne son avoir à ses proches, aux orphelins, aux pauvres, aux voyageurs et à ceux qui demandent ; qui rachète les captifs, qui observe la prière, qui fuit l’animisme, remplit les engagements qu’il contracte, qui est patient dans l’adversité, dans les temps durs et dans les temps de violences. Ceux-là sont justes et craignent le Seigneur (U : 177). «C’est le Calife Umar qui écrivait à un de ses Lieutenants Sa’d ibn Abi Waquas, qui se préparait à combattre les années sassanides, ceci : «Je t’ordonne à toi et à tes compagnons d’être plus vigilants vis-à-vis de vous mêmes que vis-à-vis de l’ennemi. Les musulmans ne sont secourus par Dieu que parce que leurs ennemis lui (Dieu) désobéissent Sans cela, nous ne pourrions rien contre eux, car ils nous sont supérieurs en nombre et en équipement. Aussi, si nous sommes aussi pécheurs qu’eux, c’est eux qui l’emporteront, grâce à leur supériorité matérielle». Il n’est donc de l’intérêt de personne, musulmans ou non musulmans d’abandonner les musulmans à cette perte d’orientation qu’un leadership totalement moyenâgeux ne peut pas leur procurer. Violence, terrorisme, intolérance n’est-ce pas la seule image que retient aujourd’hui de l’Islam une certaine opinion publique inquiétée par les manifestations multiples et sans cesse renaissantes des «intégristes» musulmans. Mais la grande majorité des musulmans a de la peine à comprendre comment leur religion qui tire son nom du mot paix (assalam) peut être aujourd’hui menacée par des intégristes, minoritaires mais résolus, et quelle doit être leur position dans un monde qui va inexorablement vers une société plus démocratique. La pensée politique et le gouvernement islamique prêtent le flanc à deux malentendus très fréquents. Le premier, les percevant comme théocratiques, l’autre comme despotiques ou meme dictatoriaux. Ces jugements se fondent sur une double méprise. La question de savoir si le régime islamique est ou n’est pas théocratique, est plus sémantique que substantielle, et la réponse dépend largement de la définition qu’on adopte de la théocratie. Si, par théocratie, on entend un Etat gouverné par l’Eglise, c’est-à-dire par les prêtres, l’Islam n’est évidemment pas, et jusqu’à une époque récente, ne pouvait pas être une théocratie. Il n’y a ni Eglise, ni sacerdoce dans l’Islam, pas plus théologiquement, - puisqu’il n’y a ni fonction écclésiastique ni médiation entre Dieu et le croyant - qu’institutionnellement, puisqu’il n’y a ni prélats, ni hiérarchie. Dans la plupart des pays musulmans, il n’était pas d’usage, pour les professionnels de la religion, d’occuper des charges publiques. Il n’y a pas de papauté en Islam, et dans l’histoire musulmane, il n’y a pas d’équivalents des cardinaux Wolsey ou Richelieu, Mazarin ou Alberoni. A cet égard aussi, le régime des mollahs dans l’Iran d’aujourd’hui s’écarte radicalement de tout précédent islamique. Selon le Coran, la souveraineté appartient à tous les hommes. Chacun a reçu en dépôt la responsabilité de direction (Imamah) et il a l’obligation morale de mettre en pratique ce dépôt. Imamah, la charge ou la fonction de l’Imam provient d’une racine signifiant «devant». Le mot imam signifie celui qui dirige la prière et, de là, par extension, le chef politico-religieux de toute la communauté islamique, à qui Dieu a dévolu la tâche d’amener celle-ci à accomplir Ses commandements. Il est remarquable que les juristes aient choisi ce mot plutôt que celui, plus évident de Califat, pour formuler les qualifications, fonctions et devoirs du souverain supérieur. Dieu a fait de l’homme son représentant (Calife) sur terre et lui a donné la charge et la responsabilité (amanat) d’agir en son nom dans ce monde. Cette notion est très coranique. Cette notion est centrale à l’Islam et Dieu la justifie dans le Coran de deux façons. D’une part parce que tout sur cette terre a été créé pour servir l’homme, «C’est lui Allah qui a créé pour vous tout ce qui est sur la terre». (Coran II : 29) et d’autre part que l’homme est supérieur aux anges, «Lorsque nous avons dit aux anges : «prosternez-vous devant Adam ! Ils se prosternèrent...» (Coran II : 34). Par ailleurs, lorsque le poste de responsabilité (Califat) était proposé aux autres créatures, elles ont refusé, seul l’homme avait accepté. «Oui, nous avions proposé là responsabilité aux cieux, à la terre et aux montagnes. Ceux-ci ont refusé de s’en charger, ils en ont été effrayés. Seul, l’homme s’en est chargé, mais il est injuste et ignorant.» (33:72). Cette ignorance et cette ingratitude s’expliquent par le fait que l’homme oublie parfois que ce pouvoir, cette responsabilité lui sont accordés par Dieu, et qu’il n’est qu’un simple représentant qui doit donc rendre compte au détenteur exclusif du pouvoir qu’est Dieu Lui-même. Selon le Coran, l’homme sera également ingrat s’il refuse d’assumer cette responsabilité. Chacun a donc reçu en dépôt la responsabilité de direction, la responsabilité d’être imam, dirigeant, et il a l’obligation morale de mettre en pratique ce dépôt. Comment alors l’homme peut-il être considéré comme responsable, s’il se tient à l’écart de la plus importante des responsabilités : celle d’administrer les affaires de la société dans laquelle il vit ? Chacun a le droit et le devoir de partager la direction de la société dans laquelle il vit ; il a aussi le devoir d’empêcher qu’une règle soit instaurée par la force ou par l’oppression. Donc la démocratie d’un point de vue islamique est, une exigence divine. Cette democratic qui en Islam s'appelle SHOURA, c’est-à-dire la consultation mutuelle dans la prise de toute décision concernant la cité est une partie intégrante de l’Islam. Les musulmans qui connaissent leur religion devront donc être en principe ’d’ardents défenseurs de la démocratie. C’est des musulmans-démocrates, c’est ceux que le Coran définit comme «Ceux qui ne portent pas de faux témoignages, et qui, passent près de la jactance, passent noblement, (...) ceux qui disent «Seigneur ! (...) fais de nous un imam (un dirigeant) pour les pieux !» (25 : 71-74). Cette responsabilité doit être comprise dans le sens que Jésus (Issa Ibn Mariam, que la paix soit sur lui) a donné dans l’Evangile selon Saint Marc : 10:35-44. «Celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l’esclave de tous». Puisque participer aux devoirs de direction est la plus importante des responsabilités qui incombent à l’homme, que c’est l’aspect essentiel de sa personnalité et de sa dignité d’homme, et le plus puissant facteur de son évolution, chaque être humain a le droit et le devoir de se préparer à prendre part à cette direction. Tous les hommes, riches ou pauvres, noirs ou blancs sont candidats au partage de la responsabilité. Assumer cette responsabilité ne peut pas être héréditaire. Lorsque Abraham demanda à Dieu d’accorder la Direction (Imamah) à sa famille par héritage, Dieu répondit que cela se mérite : «Mon pacte ne vaudra point pour les injustes» (II 118/124). La Direction se mérite par la justice, la noblesse de caractère et la sagesse. L’absence de biens ou de position sociale éminente ne doivent constituer des obstacles pour arriver à la Direction. Dieu dit en réponse aux Israélites qui se plaignent que Saul ne soit pas d’ascendance réputée et qu’il n’ait pas de biens. «Il lui a été donné plus de grandeur et de capacité pour ce qui touche la science et le physique» (II/248/247) En conclusion, la démocratie telle qu’elle existe en Occident n’est pas contraire à ce qui est prévu dans le Coran, bien que la pratique démocratique occidentale soit parfois bien éloignée de ce que prévoyaient les auteurs des premières institutions démocratiques à cause du pouvoir des puissances d’argent. Il y a beaucoup d’éléments utiles et bénéfiques dans le système démocratique occidental : la stabilité politique, le transfert pacifique du pouvoir, l'alternance politique, les élections libres et justes, l’Etat de droit, la liberté d’expression et d’opinion. Il s’agit là d’éléments essentiels pour toute société civilisée, et qu’on retrouve dans le Coran mais malheureusement pas dans les sociétés arabes et islamiques. En effet dans le Coran, il y a le célèbre verset : «Pas de contraintes en matière de religion» (Coran II 256 Lâ Ikrah Fil Dih), ce qui suppose la liberté d’opinion dans toutes les autres sphères de la vie sociale. En effet, l’unicité (Tawhid) ne signifie pas uniformité mais perpétuel dépassement des antagonistes et des conflits pour les transformer en accord. Car en effet : «Si ton Seigneur avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre, en totalité, auraient cru... Eh quoi, veux-tu contraindre les hommes à être des Croyants (X 99 et 100) ♦ LA CONAIB-SHOURA est l’organisation islamique regroupant plus d’une trentaine d’associations islamiques sur toute l'étendue du territoire. Pages 5 --