id 7057 Url https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/7057 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Article Id de collection 2189 Id du média 7073 26388 Fichier média https://iwac.frederickmadore.com/files/original/0044b5adfe5335b8e4170c376fd8a1c4c5937dea.pdf https://iwac.frederickmadore.com/files/original/d0512db55d9966e7a7193944457bcafa9fb040f2.tiff Titre La libération de la femme musulmane : une lutte conforme au Coran Créateur https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/1538 Gisèle Adissoda Sujet https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/12828 Bio Tchané Modoukpè Aïcha https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/105 Coran https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/13908 Éducation https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/36 Femme en islam https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/59 Intégrisme https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/2013 Mahomet https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/13690 Raliatou Akankè Gbadamassi https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/15327 Souradjatou Amari da Silva https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/14266 union des femmes musulmanes du Bénin Editeur https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item-set/2189 La Nation Contributeur https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/858 Frédérick Madore https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/1681 Vincent Favier Date 1991-05-08 Source https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item-set/2189 La Nation Langue https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/8355 Français Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Le 21 mars dernier, à la mosquée de Cotonou, deux fidèles de sexe féminin se sont vues confier des responsabilités importantes sur le plan religieux. Les deux élues El-Hadja Souradjatou Amari da Silva et Raliatou Akankè Gbadamassi sont respectivement mère spirituelle de l’Islam et mère de la Communauté musulmane de Cotonou. Des récompenses pour leur dévouement pour les affaires spirituelles. Un acte posé nulle part au monde et qui suscite un certain nombre d'interrogations au regard de la place réservée à la femme dans cette religion. S'agit-il de la concrétisation de la lutte des femmes mu- sulmanes pour plus de justice entre l’homme et la femme, de l'application effective des principes de l’Islam conformément aux prescriptions du prophète ou d’un simple encouragement aux femmes musulmanes pour qu’elles s'investissent davantage dans les questions religieuses ? Pour en savoir plus sur le statut de la femme musulmane, et le sens à donner à cet acte lisez plutôt cet interview avec El-Hadja Bio Tchané Modoukpè Aïcha institutrice retraitée et présidente du bureau provisoire de l'union des femmes musulmanes du Bénin (UFMB). Couverture spatiale https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/277 Arabie saoudite https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/299 Cotonou https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item/443 Médine Détenteur des droits https://iwac.frederickmadore.com/s/afrique_ouest/item-set/2189 La Nation Contenu Le 21 mars dernier, à la mosquée de Cotonou, deux fidèles de sexe féminin se sont vues confier des responsabilités importantes sur le plan religieux. Les deux élues El-Hadja Souradjatou Amari da Silva et Raliatou Akankè Gbadamassi sont respectivement mère spirituelle de l’Islam et mère de la Communauté musulmane de Cotonou. Des récompenses pour leur dévouement pour les affaires spirituelles. Un acte posé nulle part au monde et qui suscite un certain nombre d'interrogations au regard de la place réservée à la femme dans cette religion. S'agit-il de la concrétisation de la lutte des femmes musulmanes pour plus de justice entre l’homme et la femme, de l'application effective des principes de l’Islam conformément aux prescriptions du prophète ou d’un simple encouragement aux femmes musulmanes pour qu’elles s'investissent davantage dans les questions religieuses ? Pour en savoir plus sur le statut de la femme musulmane, et le sens à donner à cet acte lisez plutôt cet interview avec El-Hadja Bio Tchané Modoukpè Aïcha institutrice retraitée et présidente du bureau provisoire de l'union des femmes musulmanes du Bénin (UFMB). Question : L'Islam dit-on a effectué certains progrès pour la condition féminine. Comment ? Réponse — On ne saura répondre à cette question sans se replacer dans le contexte historique de la naissance de l’Islam. Dans la Péninsule Arabique avant l’avènement de la nouvelle religion, la naissance d’une fille était considérée comme un malheur et les bébés de sexe féminin étaient enterrés vivants dans certaines classes sociales. C’est l'Islam qui a interdit une telle pratique et conféré un nouveau statut d’être humain à part entière à la femme, avec ses devoirs et ses droits. C’est ainsi qu’une sourate entière a été dédiée à la femme dans le Saint Coran. Sourate 4 intitulée « Les Femmes » et que lors de son discours d’adieu à Arafat le Prophète Mohammad (SWS) invita encore une fois à la bienveillance envers les femmes. Aux Hommes, il dit « le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur envers sa femme. Q. : La femme selon le Coran apparaît comme une éternelle assistée ; de ce point de vue, elle ne peut défendre ses intérêts parce que influençable par ses sentiments. Ne pensez-vous pas aujourd’hui que dans notre pays cette thèse est en retard vu le dynamisme des femmes musulmanes ? R. — Nous aimerions souligner ici qu'à travers tout le Coran, la femme est considérée comme un être responsable au même titre que l'homme. Elle est responsable de tous ses actes et en répond devant Dieu. Il n'est pas juste de dire que selon le Coran, la femme apparaît, comme une éternelle assistée. La loi Islamique stipule plutôt que la femme a des droits inaliénables qu’elle peut défendre sans recourir à qui que ce soit (Père, Frère, Mari, Fils). S’agissant de notre pays, même si cette thèse était vérifiée à tort ailleurs, elle n’a pas du tout sa raison d'être dans notre communauté où l'on observe chez les femmes musulmanes un certain dynamisme qui fait d’elles des éternelles assistantes plutôt que des assistés. Q. : Pourquoi alors c’est le père qui choisit à sa fille un mari ? Ainsi sous le couvert de la protection à apporter à la femme la domination continue ? R. — Au début de l'Islam, les parents observaient les familles afin de trouver celle où il y a le meilleur homme pour leur fille afin de garantir son bonheur. Les parents proposent un mari à leur fille mais ne la lui imposent pas. Aucun verset du Coran ne prescrit de donner sa fille en mariage à un homme contre son gré. Ce sont les traditions des arabes que certains musulmans appliquent à tort. Q. : On dit souvent qu’il y a inadéquation flagrante entre les prescriptions et les traditions dites islamiques. Donnez quelques exemples et pourquoi ce hyatus ? R. — Vous savez, quand il y a inadéquation entre prescriptions et traditions, on parle de l'hypocrisie et l'Islam condamne fortement l’hypocrisie sous toutes ses formes. Ce serait vraiment étonnant que les prescriptions et les traditions ne s'accordent pas. Vous voulez peut-être parler des prescriptions islamiques et des traditions ethniques de certaines communautés musulmanes ? Car voyez-vous certaines traditions que les prescriptions islamiques sont venues combattre persistent encore du fait de l’hypocrisie des hommes qui n’entendent pas abandonner les privilèges que l’époque de l’ignorance leur a concédés. Pour donner une légitimité à la chose, ils font un amalgame de cette tradition pré-islamique et les prescriptions islamiques. L'exemple le plus frappant de ce hyatus est cette farouche volonté des hommes dans certaines communautés musulmanes à vouloir confiner la femme hors société pour pouvoir continuer de jouir des prérogatives qui font d’eux les maîtres. Déjà du vivant du Prophète Muhammad (SWS), ces erreurs furent relevées et corrigées par le Prophète (exemple de la dispute entre Omar et sa fille Hafsa, l’épouse du Prophète). Q. : L'Islam n'est pas une religion figée ; mais face à cette ouverture en faveur de la femme n’y-a-t-il pas le risque de la montée de l'intégrisme chez nous comme on le note dans beaucoup de pays arabes ? R. — Il est à noter que cette ouverture en faveur de la femme dont vous parlez est aussi vieille que l’Islam même, puisque c’est par l’avènement de l'Islam que Dieu a chassé l'ignorance. Si l’on constate cette ouverture aujourd'hui, c'est du fait de la lutte quotidienne des femmes pour faire respecter la loi islamique. Cela ne peut en aucun cas favoriser la montée de l'intégrisme chez nous quand on sait, et l'homme le sait, le rôle combien important que joue la femme dans notre communauté. On ne peut attribuer la montée de l'intégrisme dans certains pays qu'à l'ignorance pure, l’égoïsme et à l'intolérance de la part de ces partisans. Dans ces pays aussi la lutte que mènent les femmes ne peut aboutir qu'en leur faveur. Tout intégriste s'écarte de la voie islamique telle tracée par le Prophète Muhammad (SWS). Q. : A cette allure, ne voyez-vous pas une réduction effective du pouvoir de l'homme sur la femme ? Exemple : voyez les femmes ne sont pas toujours acceptées dans les mosquées. R. — Evidemment, dans ces conditions, l'homme ne peut que reviser sa position. Il faut qu'il y ait harmonie et équilibre, c'est normal et évident que, quand la femme s'éveille et prend la place qui lui est attribuée dans le Saint Coran et que par ignorance elle n'occupait pas, l’homme revient à sa place jusqu'à ce que la juste mesure soif atteinte. Il ne peut s'en suivre qu'une réduction effective du désir de dominer, et ceci ce n'est pas seulement chez les musulmans mais dans toutes les communautés humaines ou le problème se pose. Pour cette affaire des femmes dans les mosquées, il n'y a ni interdiction, ni ségrégation. C'est tout simplement facultatif pour plusieurs raisons : de convenance, de chasteté, de concentration dans la mosquée. Ainsi dans les grandes mosquées, il y a un espace assigné aux femmes qui veulent bien s'y rendre. Q. : Ne pensez-vous pas que ce désir de domination lui est facilité par l’ignorance de la femme qui ne fait que perpétuer ce qui lui est présenté comme son rôle ? R. — Oui, bien sûr. C'est pourquoi l'ignorance est ici l'ennemi numéro 1 de la femme dans tous les domaines. Il faut la combattre. La meilleure arme contre l'ignorance c'est l'instruction, l'information et l'éducation. Nous devons œuvrer pour sortir toutes nos sœurs des ténèbres de l’ignorance et partant assurer un développement harmonieux pour notre Nation. Car on ne saura parler de développement effectif tant que plus de la moitié de la population demeurera dans l'ignorance. Raison pour laquelle l'Union des Femmes Musulmanes du Bénin se bat pour sensibiliser leurs sœurs et les amener à s'instruire à élever leur niveau d'éducation d'une manière générale, à chercher à s'imprégner des prescriptions islamiques : ce qui les dispenserait de se référer aux hommes pour en saisir la juste compréhension. Q. : Dans ce désir de domination de l'homme sur la femme ne pensez-vous pas que la mystification masculine reste une arme puissante quand on sait que certains hommes lettrés ont des hadiths vrais et faux qu'ils savent asséner en temps utiles sachant que personne ne peut leur apporter la contradiction ? R. — Dans son désir de domination quand l’homme rencontre une résistance, il n'hésite pas en effet à exhiber certains hadiths que l'on ne peut qualifier que de faux car les hadiths non truqués, les vrais mettent en relief l'importance de la femme, le respect et la considération dont elle doit faire l'objet en tant que fille, épouse et mère. Les hommes n'ont qu'à avoir le courage de suivre l'exemple du Prophète. Aux femmes aussi de s'armer de volonté de s’instruire, de s'informer pour distinguer le vrai hadith du faux et combattre ceux qui exhibent le faux pour sauver leurs prérogatives et par là maintenir les femmes sous domination. Q. : Muhammad a dit « on ne peut mener une vie heureuse sans une femme instruite, civilisée ayant un bon caractère ». Pourquoi alors dans le monde musulman les femmes sont cloîtrées à la maison et ce, au nom de la religion ? R. — Voyez-vous, les hommes seront plus heureux à suivre l'exemple du Prophète Muhammad (SWS), c'est-à-dire à se conformer aux enseignements islamiques quant l'importance de la femme dans la communauté. « On ne peut mener une vie heureuse sans une femme instruite et civilisée ayant un bon caractère » dit Muhammad (SWS). Il va plus loin en disant que « le Paradis même se trouve sous les pieds de vos mères ». Tout cela pour mettre en exergue la position de la Femme dans la tradition islamique. Dans l'histoire islamique, les femmes musulmanes exercent tous les métiers à leur convenance. A une époque le marché de Médine était dirigé par une femme et cette femme était . bien lettrée. Par conséquent, la femme n'est pas à confiner à la maison et nulle part dans le coran, la vie de réclusion n'est recommandée. Il est recommandé aux femmes des vertus, la descence et la bonne moralité pour mieux accomplir leur mission. Eu égard à cette tradition islamique et aux pratiques de Muhammad (SWS), comment comprendre que dans une partie du monde musulman, notamment dans certains pays arabes, les femmes soient cloîtrées à la maison ? II n'y a qu'une explication à cela. On a toujours tendance à confondre la tradition islamique et la tradition arabe alors qu'elles sont deux choses distinctes. Cette confusion se fait tout simplement parce que l'islam a été révélée en Arabie. Les traditions arabes comme d'autres traditions existaient des millénaires avant l'avènement de l'Islam. Cette religion est venue d'ailleurs en corriger les abus surtout en ce qui concerne les femmes. Cette distinction entre les deux traditions est très importante et indispensable pour saisir toutes les dimensions de l'Islam. Pages 4 --