An-Nasr Vendredi #158 (Abraham, la fête, le sacrifice / Fin de l'année, une pensée)
- Title
- An-Nasr Vendredi #158 (Abraham, la fête, le sacrifice / Fin de l'année, une pensée)
- Creator
- Tariq Ramadan
- Publisher
-
An-Nasr Vendredi
- Date
- 10 February 2006
- issue
- 158
- number of pages
- 4
- Subject
- Tariq Ramadan
-
Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Aïd al-Adha (Tabaski)
- Aïd el-Fitr
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Wikidata QID
- Q116190697
- content
-
Dans un peu plus d'une semaine, les musulmans du monde entier vivront la plus grande de toutes leurs fêtes : Tabaski (Aïd el Kabir) encore appelé fête du Mouton. Si l’origine de cette fête est bien connue de l’écrasante majorité des musulmans. ses enseignements spirituels ne sont pas, quant à
beaucoup d’attention à la forme extérieure des actes d’adoration (...). Tout comme la force physique ne peut être obtenue à partir du pain jusqu'à ce qu’il soit entièrement digéré, la puissance spirituelle ne peut-elle être obtenue à partir de la vie des prophètes ou des évènements qui se sont produits dans l'histoire de l'islam jusqu'à ce que l'on
eux, bien appréhendés par bon nombre de musulmans. Or,
ABRAHAM
La fête, le sacrifice
permette à ceux-ci d’imprégner son cœur, son esprit et de
tes musulmans pour faire face aux exigences d'un monde de plus en plus hostile à leur foi, doivent aller au-delà de la su-pefïcialité et lire les évènements d leurs références avec un élan te spiritualité. La plus grande erreur que nous commettons souvent, consiste à donner
dominer sa pensée, son intention ainsi que ses faits et gestes. • le professeur Tariq Ramadan, nous propose une analyse spirituelle de la fête de Tabaski après avoir rappelé ce que beaucoup de nous savent déjà c'est-à -dire l’origine de fête.
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P. 191
^-nasf vendredi n*158 du 22 décembre 2006
Prix 50 fcfâ
Un jour le Prophète Muhammad (BSL) se tourna vers ses compagnons et dit :
" Ne vous enseignerais-je pas ce pourquoi Dieu a appelé Abraham, Son ami qui fut fidèle ? Parce qu’il répétait constamment au moment de se lever et de se coucher : Gloire à Dieu quand vous parvenez au soir et lorsque vous accueillez le matin et à Lui la louange dans les cieux et sur la terre au cœur de la nuit et de la journée (ar-Rûm, 17-18). "Abraham réunissait, en son cœur et en son être, l’équilibre et l’harmonie d’une communauté entière" : il fut l’exemple de ceux qui portent la foi, "votre père Abraham", l’ami de Dieu" choisi, élevé, rapproché.
C’est à lui que Dieu fera vivre l’épreuve la plus difficile qui soit : sacrifier son fils au nom de sa foi et de son témoignage. C’est bien plus que sacrifier son temps, son argent, voire soi-même ; c’est davantage que de vivre une épreuve de la vie, un échec, un drame, voire un accident ; c’est autrement plus difficile qu’une séparation, une absence, ou le vide.
De Son ami Dieu exige tout : sacrifie celui que tu as contribué à faire naître en reconnaissance à Celui qui t’a fait être, de tes propres mains tue ton amour au nom de Mon Amour. Sols pour Dieu jusqu’à la plus terrifiante des épreuves, accède à la certitude au-delà de tous les tremblements de terre qui naissent de tes doutes. Sois pour Dieu. Le Prophète Muhammad (BSL) nous l’a appris : " Dieu met à l’épreuve ceux qu’Il aime ”... mais avons-nous pris l’exacte mesure de l’épreuve de Son ami Abraham, paix soit Sur lui. Sacrifier son fils, de ses propres mains le mettre à mort et accepter de vivre l’absence de son premier-né pour vivre dans la présence du Premier et du Dernier. Son amour fut au prix de cette épreuve, son élévation fut dans la nature de sa soumission, sa force fut son humilité.
Dieu l’a aimé tellement, et tellement éprouvé... aujourd’hui, au travers des siècles, l'issue de l’épreuve marque la plus grande fête de l’islam et des musulmans. La fête du Sacrifice. Un signe, un souvenir, un rappel...
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An-nasr vendredi n*158 du 22 décembre 2006
.......... Prix50fda P-^2
ce serviteur, cet ami de Dieu, cet humble qui a accepté et n'a eu de cesse de dire, de protéger et de lutter pour Dieu, pour la Lumière. pour la Vérité. Jusqu'au bout de l’insulte, du rejet, de la haine : jusqu'au bout de son amour. A l’horizon de sa certitude confiante. Dieu l’a épargné : le rêve était vrai et son fils ne fut pas tué. L’épreuve est devenue
un signe pour qui aime, accepte, supporte, patiente, persévère et s'engage... après l’épreuve, il y a la liberté ; la fête est au terme d'une épreuve assumée. Tel est, au fond, le message de l'islam : après un mois de jeûne, après l'épreuve du sacrifice. Profond enseignement.
C’est l'école de la vie que Dieu nous enseigne par les Messagers, ou au travers de la prière, de la zakat, du jeûne, du pèleri-
au fil du temps et des tremblements de cœur. C'est protéger Son amour, quotidiennement, simplement. Souvenons-nous, Dieu l'a pris pour ami grâce à quelques mots inlassablement dits et redits : Gloire à Dieu quand vous parvenez au soir et lorsque vous accueillez le matin et à Lui la louange dans les deux et sur la terre au cœur de
la nuit et de la journée. 11 les a répétés chaque jour avec conscience et amour. Sa force et son courage trouvaient là leur source : il savait dormir avec le souvenir de Dieu et se réveiller dans Sa lumière. Don de soi et sacrifice quotidien pour trouver l’énergie du terrible sacrifice. Ce chemin est à la portée de tous, tous les jours. Béni alors qui comprend le Sens de la fête, à l’horizon de cette année, au terme de
nage, ou encore à la lumière de nos blessures, de nos tristesses et de nos espoirs. La vie est une épreuve elle-même emplie d'épreuves et de peines : aimer ^eu, respecter la vie exige un ^our infini, une foi profonde, la Patience et la persévérance... Cest façonner son être intérieur
sa vie.
Être proche du très Doux et le voir, pour l’Éternité.
par Tariq Ramadan
Source: tariqramadan.com
^nasr vendredi n’157 du 22 décembre 2006
Prix 50 f cfâ P. 193
1 toi A
Fin de l’année, une pensée
as-tu partagé du temps et travaillé
soeur, mon frère en humanité, Où que tu sois sur la terre, tu as dû, comme ce fut mon cas, faire face à la peur, aux peurs des gens qui t’entourent, à ta propre peur. Peur de la mort, peur de la guerre, peur du lendemain...
Mais c’est peut-être la peur de l’autre qui colonise le plus nos cœurs et nos esprits aujourd'hui. Nous sommes dans un monde de la communication globale mais nous dialoguons de moins en moins, nous écoutons peu et nous nous enfermons dans nos ghettos intellectuels. Nos peurs me font peur pour notre avenir commun.
Que fais-tu, toi, pour dépasser tes peurs ? Écouter, connaître, sortir de ton ghetto mental. Avec combien de femmes et d'hommes d’une autre culture ou d’une autre religion
pendant les dernières semaines ou même durant cette année ?
Parler d'ouverture et de respect et rester dans nos prisons virtuelles ne changera pas nos quotidiens, ni nos sociétés, ni notre monde. Cela commence par soi, au fond... se libérer de la prison de ses peurs et s’ouvrir à la connaissance de l'autre et à la confiance mutuelle.
Il n’est pas besoin d’argent ou de diplôme, simplement un peu de bonne volonté, de la détermination et un peu de courage pour prendre le risque d’aller à la rencontre de l’inhabituel. C’est un beau miroir, sais-tu, où tu apprends que tu as de multiples Identités et que l’humilité est ta dignité.
par Tariq Ramadan Source: tariqramadan.com
An-nasrvendredi n*158 du 22 décembre 2006......
Prix50fc6 P. 194
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