An-Nasr Vendredi #245 (Jeunesse et développement au Burkina Faso)
- Title
- An-Nasr Vendredi #245 (Jeunesse et développement au Burkina Faso)
- Creator
- S. Coulibaly
- Publisher
-
An-Nasr Vendredi
- Date
- 8 August 2008
- issue
- 245
- number of pages
- 4
- Subject
- Jeunesse musulmane
-
Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Prostitution
- Pauvreté
- Analphabétisme
- Rights Holder
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Wikidata QID
- Q116190727
- content
-
Lorsque vient te secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre tes louanges de ton Seigneuret implore son pardon
Le 12 août .dernier la communauté internationale a célébré la journée mondiale de la
jeunesse. En rappel c’est lors de la première conférence mondiale de la jeunesse, tenue à Lisbonne du 08-12 Août 1998,
que les Nations Unis ont retenu cette date afin de se pencher sur la question de la jeunesse. L’objectif de cette journée internationale est de promouvoir l’épanouissement de la jeunesse à travers dix domaines prioritaires : éducation, emploi, toxicomanie, la délinquance juvénile, loisirs petites filles et jeunes femmes, santé, environnement, malnutrition et pauvreté ainsi que la pleine et entière participation à la vie de société et à la prise de décisions. D’où le thème : «jeunesse et changement climatique » retenu cette année pour la célébration de la jour-
Jeunesse et développement au Burkina Faso
née internationale de la jeunesse 2008. Il n’est point besoin de rappeler que cette tranche de la population qui est pleine d’énergie, constitue un facteur de changement tout comme elle constitue le fer de lance du développement. Pour un dévelop-
pement durable et efficace, les programmes de développement doivent nécessairement prendre en compte les besoins de la jeunesse.
Problème de la jeunesse burkinabé particulièrement musulmane, et quelques perspectives seront les axes de cette réflexion.
Les difficultés de la jeunesse au Burkina Faso Burkina Faso, pays sahélien à ressources limitées, dont la population vie dans un contexte de pauvreté généralisée accentuée de plus par le phénomène de la vie chère, la jeunesse subie aussi les mêmes dures
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réalités que tous les autres couches. Elle souffre non seulement de l’insuffisance des infrastructures scolaires encore non équipées et du personnel enseignement mais aussi du système éducatif qui ne permet pas une insertion professionnelle. De ce fait, elle fait face au problème de chômage et sous-emploi en milieu rural où le taux d’analphabétisme est très élevé. Cette triste réalité crée dans la société des fléaux sociaux et des problèmes d’organisation de la jeunesse.
Dans les quartiers les jeunes se réunissent en petits groupes dits « grin » autour du thé et dans une ambiance musicale en longueur de journée. A leur poser la question sur l’objectif du « grin », ils vous répondront que c’est un cadre d’expression et d’inspiration. De quoi s’inspirent-t-ils réellement ? Peut être de musique ou du thé ; sinon rien du tout. A force d’écouter la musique les jeunes se laissent emporter par la mélodie oubliant ainsi leur rôle dans l’édification du pays. Aucun temps n’est réservé à Dieu, pourtant chaque seconde qui passe est un témoin pour ou contre nous le jour dernier.
Pire les jeunes voient en la musique la voie facile de réussite ou le canal par lequel ils peuvent avoir une aventure occidentale. Il se multiplie donc sur le plan
national des projets musicaux et de danse. Même si la musique concours à l’épanouissement physique et intellectuelle, elle peut être fatale en endormant la jeunesse et en la détournant de ses prérogatives. L’expérience du Congo Zair doit inspirer une leçon à la jeunesse. Un pays où la musique était au centre de tout si bien que les jeunes étaient des professionnelles de la musique et de la danse devenant ainsi une référence internationale. Aujourd’hui qu’est-il devenu sur le plan socio-économique malgré ses immenses ressources naturelles ?
Dans cette ambiance festive au quotidien, les jeunes burkinabés sont éculés par le tabagisme, l’alcoolisme, la banalisation de la sexualité, la prostitution compromettant ainsi toute tentative de développement. La santé de cette jeunesse se fragilise donc par la pandémie du VIH/SIDA et des maladies sexuellement transmissibles. La jeunesse burkinabé connaît en son sein des regains de violences et de délinquances caractérisées par des actes de brigandage, de meurtre et d’intolérance. Ces comportements sont favorisés pat des facteurs internes ci-dessus cités et aux images venues d’ailleurs et véhiculées par les médias qui sont la chose la plus partagée dans notre village planétaire. .
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De ce qui précède, on peut affirmer que la jeunesse musulmane est la plus vulnérable de tous ces maux car la population faut-il le signaler est majoritairement musulmane. Pourtant l’avenir de ce pays, de l’islam dépend donc de cette même jeunesse. Si rien n’est fait de façon conscience et efficiente le pays en souffrira, l’islam aussi. C’est qui est certain Dieu nous a interpellé dans son saint coran en ces termes : « Formez une communauté qui convie au bien, qui ordonne le licite et interdit ce qui est répréhensible. » C4 VI04
Que devraient-on faire pour améliorer la situation de cette jeunesse.
« Le meilleur cadeau qu’un père puisse faire à son, enfant est de lui assurer une bonne éducation » a dit le prophète (saw). C’est dire que c’est bien de mettre tous à la disposition de vos enfants, de bien remplir leur tete mais tant que son coeur est vide vous lui avez rien donné. Car si son coeur est plein il se rappelera de vous apres votre mort et priera pour vous. C’est pourquoi tout jeune, pour être un bon acteur du développement doit nécessairement passer par le canal de l’éducation et de la formation.
Dans ce sens la famille, cellule de base de la société a un rôle très portant à jouer dans l’éducation
morale, éducation qui doit s’inspirer des valeurs islamiques, de sorte à préparer le jeune à entretenir des bons rapports humains. Au cours de sa formation il doit être soustrait à tout scène de violence. Il doit être cultiver d’esprit de tolérance, de dialogue et l’acceptation de l’autre. Il doit agir par esprit de solidarité et éviter d’attendre toujours de son prochain quand il lui rend un service, en vue d’éviter la corruption sur toutes ses formes. Le jeune dans son comportement doit être noble et pudique c'est-à-dire avoir une vertu qui l’incite à délaisser ce qui est mauvais et interdire de se montrer négligeant dans l’accomplissement de ses devoirs : « la pudeur ne peut avoir que de bonne conséquences.» Muslim La jeunesse a besoin d’une bonne éducation et formation qui lui facilite son insertion socioprofessionnelle. Consciente de cette situation, Justin KOUTABA Ministre de la jeunesse et de l’emploi, invité de SIDWAYA a reconnu lui même les défaillances du système éducatif du Burkina Faso. Il a souligné un certain nombre de limites, de difficultés, d’impasses qui entravent son efficacité et l’atteinte de résultats encourageants tout en faisant savoir qu’une reforme s’impose. Il a lassé entendre que sur le plan quantitatif il faut aller vers plus
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d’infrastructures scolaires pour la scolarisation d’un maximum d’enfants Burkinabé. Cela suppose aussi des enseignants en nombre suffisants et pédagogiquement bien formés et bien motivés. Sur le plan qualitatif, il faut améliorer le système éducatif en assurant sa cohérence à tous les niveaux d’enseignement, en lui définissant des objectifs clairs en créant des passes réelles entre enseignement général enseignement technique et formation professionnelle, en établissant l’adéquation entre formation et emploi.
Nous disons aussi avec le Ministre que des efforts doivent être davantage déployés au niveau supérieur de l’enseignement. Les universités et les écoles supérieures doivent être équipées en matérielles technologiques performants car la mondialisation demande que les jeunes soient compétitifs dans tous les domaines. De la pauvreté du Burkina Faso même si il n’a pas les moyens de s’équiper, il doit saisir les opportunités de coopérations, demander des bourses d’études et des transferts de technologies dans ses universités.
Le gouvernement doit, avec la collaboration de la communauté musulmane, reformer et adapter les écoles Medersa aux réalités socio-économiques du Burkina Faso. Aussi doivent —elles être reconnues et
prises en compte dans le système éducatif. De même des efforts doivent être déployés pour l’amélioration des conditions de vie et d’études des foyers coraniques. Des initiatives doivent être prises pour inclure des modules de formations professionnelles dans leur programme afin de permettre leur insertion socio- professionnelle après leur formation. Pour ce qui est des enfants de la rue, phénomène de plus en plus grandissant et non encore maîtrisé l’Etat doit redoubler d’efforts dans la mise en place des centres d’éducation et de réinsertion sociales ou négocier des parrainages pour l’épanouissement de ces enfants.
De nos jours la jeunesse ne doit pas chaque fois attendre des dirigeants une solution au chômage. L’heure de l’état providence est révolue. La jeunesse doit mettre en évidence son génie créateur, en montant des projets d’auto emploi, de lutte contre la pauvreté. Le gouvernement pouf sa part doit mettre à leur disposition des mécanismes de financement souples. De telles initiatives peuvent stoppa un temps soit peu la question de l’exode rurale et de la migration. Et surtout celle clandestine qui fait subir à la jeunesse africaine l’humiliation, la spoliation et la noyade.
S. COULIBALY
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