o:id 12158 url https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/12158 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue o:item_set/o:id 2198 o:media/o:id 12178 18631 18632 18633 18634 o:media/file https://iwac.frederickmadore.com/files/original/1501c2a7e5803fcc0bae62f8b0f4f92b2d346cd2.pdf https://iwac.frederickmadore.com/files/original/466ccc24e278ddffc979e4e3a8508c31f6e40853.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/e3acbbd73e43df0aa08b9f2e40e548e8b36b78a0.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/4c3ac5bb428674b5dd569ffcf6ef59e3e2e19bef.jp2 https://iwac.frederickmadore.com/files/original/f63f9ca2cecdca50683a5c90ddde87fc67aa9120.jp2 dcterms:title An-Nasr Vendredi #128 (L'imam Aboû Hamid Al Ghazali : «l'argument de l'islam») dcterms:creator https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/15620 Daoud dcterms:subject https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/569 Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/87 Sunnah https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/89 Fiqh dcterms:publisher https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item-set/2198 An-Nasr Vendredi dcterms:contributor https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/858 Frédérick Madore dcterms:date 2006-02-10 dcterms:identifier https://www.wikidata.org/wiki/Q116190629 Q116190629 dcterms:source https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/569 Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina dcterms:language https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/8355 Français dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:spatial https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/443 Médine dcterms:rightsHolder Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina bibo:content ANH-NASR SX & i^cA ^& C* C n128 du 10 Fév. 2006 Lorsque vient le secourt d'Allah siui que la victoire, célèbre 1M louanges de ton Seigneur et l^lore ton pardon le le ï K K « t- ■■ i- 5: E je lt a: ï > 1 S'il est une grande figure du monde islamique qui continue à abreuver la Oummah actuelle de la richesse de sa personne mais surtout de sa science, c'est bien l'Imam Abou Hamid Al- Ghazali. Cet illustre homme de science a, par la profusion de ses enseignements, la richesse de ses paroles, la pertinence et la profondeur de ses réflexions qui lui ont valu le surnom de « L'argument de l'i- L’Imam Aboû Hamid Al Ghazali « L’argument de l’islam » Par DAOUD slam » (HADJAT Al-islam), bouleversé de nombreuses théories incompatibles avec le tawhid faussement adoptées et développées par certains savants tant dans le domaine de la philosophie que du soufisme. Il alla jusqu'à confondre d'illustres philosophes tels que Aristote en révélant la superficialité de leur réflexion. Sa vie L'Imam Ghazali, également surnommé le deuxième Shafiî, naquit dans la ville de Tûs à Khorasan, l’actuel Iran en 450 après l'hégire soit en 1058 de l'ère chrétienne. Encore très jeune et déjà orphelin de père, il s'installa dans la ville de Jordôme à la recherche du savoir. L'une de ses spécialisations fut l'apprentissage « des sciences fondamentales en islam » (Usûl Ad-din) . De retour dans sa ville natale, il regagna la cité de Naysabûr où il devient un disciple d'un compagnon de l'Imam Al Djuwayni et ce jusqu'en 477 après l'hégire, date de décès de ce dernier. Assez ins- truit et déjà connu et respecté par les savants, Ghazali partit pour l'Iraq. Là, le souverain Nadhâm AlMulk qui ne resta pas inattentif aux éloges faites à ce savant de renom et à sa réputation, l'accueillit et lui confia l'enseignement dans une école à Bagdad en 484 après l'hégire, Université très réputée à l'époque. Après y avoir passé 4 ans à enseigner et à écrire de précieux ouvrages, l'Imam ressentit le besoin de se détourner des intérêts terrestres. C'était le début d'une quête mystique et d'un long voyage qui 1'amena tour à tour en Arabie notamment à Al-Hidjaz An-nasr vendredi n*128 du 02 juin 2006 P. 75 puis à la Mecque et à Médine où il accomplit le pèlerinage en ces lieux saints et rencontra d'éminents savants. Il se rendit également en Palestine où il vécu 2 ans à Jérusalem, puis en Egypte notamment à Alexandrie d'où il partira après y avoir passé un certain temps pour sa ville natale Tûi. Il consacra sa vie ainsi à la prière, à l'adoration de Dieu, aux actions pieuses. Cependant, il sera de nouveau solliciter par le roi Fakhr Al Mulk, le fils de Nidham Al Mulk pour dispenser son savoir dans la même école, Al Madrasat Naysa-bûr. Mais la oummah n'aura pas pour longtemps l'imam à ses côtés puisqu'il quitta ce monde en 503 après l'Hégire (1111 de l'ère chrétienne) à l'âge de 53 ans non sans avoir laissé de précieux ouvrages. Ses nombreux enseignements restent un témoignage de sa vie pieuse ‘non seulement mais surtout un océan de savoir d'où les"générations futures pourront s'abreuver. On océan da savoir L'imam Al- Ghazali constituait à lui seul un océan de' savoir. Très tôt chez lui à Tûs, il étudia la jurisprudence islamique et ne manqua point de se perfectionner sous d'autres cieux notamment à Naysabûr. Etoile brillante parmi ses contemporains, l'imam, bien qu'élève rédigea de nombreux ouvrages et épîtres de jurisprudence dont la qualité fit dire à l'un de ses professeurs : « Tu nous a enterré de notre vivant, n'eus-tu pas attendu notre mort pour le faire ?» Il devient très vite une ------------------ -----------^ référence en fiqh, si bien qu'en rentrant à l'école Nizj-miyyah, il était l'imam du Kho-rasan, une référence sunnitî des plus grandes, le maître incontestable des juristes de l'école shafi'ites, un théologien au savoir abondant et à l'esprit limpide, le philosophe encyclopédique. Il réfuta certaines théories philosophique! pour s ' ériger non seulement comme imam du Khorasan, puis le plus brillant professeur maie aussi comme un argument de l’islam et l'imam de. Bagdad. Ecoutons plutôt 1 ' imam Muhammad Mustafa Al_Marâghi, grand imar d'Al-Azhar (1935-1945) faire l'éloge du cheick. « Si l'or cite des noms de savants, l'esprit va tout droit aux branches de la science et aux sections du savoir où ils se sont distingués ; si l'on cite Avicenne et Al- Farâbi, on pense tout de suite à deux grands philosophes. Si l'on cite Ibn Arabi on pense à un soufi mystique ayant fait du mysticisme des opinions de poids. Si l'on cite Al-Boukhari, Musilm et Ahmad, on pense à des hommes jouissant d'une grande valeur dans le domaine de la mémorisation, de la sincérité, de la précision, et de la connaissance des hommes Mais si l'on cite Al Ghazali' l'idée de la ramification s'impose, si bien que l'on ne pense plus à un seul homme, mais à plusieurs, ayant chacun son propre poids et sa propre valeur. On pense À Al Ghazali' l'adroit fondamentaliste, i Al Ghazali, le libre Faqih, à A. Ghazali l'orateur, imam de la sunnah et son protecteur, A Al Ghazali, le sociologue avisé. An-nasr vendredi n*128 du 02 juin 2006 P. 76 expert dans les Etats du monde et en pensée et aspirations secrètes, à Al Ghazali le philosophe ou l'anti-philosophe qui a dévoilé ce que la philosophie avait cachée sous de belles apparences, à Al Ghazali l'édificateur et le pédagogue, Al Ghazali le soufi mystique. Si vous voulez dites que l'on pense à l’homme qui est une encyclopédie pour son époque, . un homme qui a la soif de tout connaître, avide de toutes les branches du savoir ». L'imam Al-Iraqi dit de lui : « Lorsque son mot fit suivi, que sa renommée se répandit fort loin, 1'on voyagea pour le rencontrer, qu'il fut obéi des gens, son âme se détourna de ce bas monde et eut la nostalgie de l’autre. Il rejeta alors le premier et s'efforça de gagner le second, moins éphémère ainsi que les âmes pures comme l'a si bien dit Omar Ibn Abd Al Aziz : j'ai une âme qui, lorsqu'elle y gagnait ce bas monde, eut la nostalgie de l'autre » Sa pensée Par ses ouvrages, l'Imam contribua énormément à la promotion de la littérature islamique. Il fut sans doute parmi ceux qui contribuèrent le plus dans les débats épineux autour du soufisme et de la philosophie. En effet, un certain nombre de philosophes musulmans avaient développé des thèses inspirées de la philosophie grecque et notamment de la philosophie néoplatonicienne en contradiction avec de nombreux enseignements islamiques. D'autres part, certains qui se disaient injustement, adeptes du courant soufi avaient manifesté des excès et des abus en négligeant des piliers de l'Islam comme la prière. Grâce à son savoir incontestable en credo islamique, en fiqh et son expérience spirituelle raffinée, l'argument de l'Islam voulu rectifier ces tendances parmi les philosophes musulmans et parmi ceux qui avaient dévié en attribuant abusivement leurs attitudes aux soufisme. En philosophie, l’Imam Abû Ha-mid manifesta son soutien à l'approche des mathématiques et des sciences dites exactes. Cependant, il utilisa avec rigueur et intelligence, les principes même de la logique aristotélicienne et les procédures néoplatoniciennes afin de révéler les failles et les imperfections de la philosophie néoplatonicienne et pour diminuer l'influence négative de l'approche aristotélicienne et d'un rationalisme excessif. Contrairement à certains philosophes musulmans qui suivirent aveuglement les enseignements des anciens, notamment Aristote sans pouvoir le corriger, Al Ghazali élabora un système de pensée nouvelle fondé sur le doute systématique. Il soutient l'incapacité de la raison humaine à cerner l'absolu et l'infini. La raison et l'entendement humains sont sans doute limités et ne peuvent transcender le fini. Ainsi, par la force de ses arguments et la rigueur de ses raisonnements, l'Imam mit le doigt sur un juste milieu où la religion coexiste harmonieusement avec la raison : la première (non contradictoire à la An-nast vendredi n'128 du 02 juin 2006 P. 77 raison), la religion par le biais de la foi accède aux sphères transcendantes de l'absolu et de l'infini ; la raison quant à elle ne peut dépasser la sphère du fini. Selon Frank Griffel, titulaire d'un doctorat en histoire de la philosophie et spécialiste en théologie et philosophie arabe, « Descartes a été fortement influencé par le philosophe arabe du Xllème siècle, Al Ghazali » plus précisément les premières « Méditations » seraient largement inspirées de l'autobiographie du penseur arabe, intitulée « La délivrance de l'erreur ». Toujours selon lui, les « Acharites » disciples de Al-Ghazâli et les cartésiens ont le rejet du système aristotélicienne en commun : « La notion de scepticisme ajoute le professeur, très présente dans la pensée arabe, a influencé la philosophie de Descartes » . Pour ce qui est du Tasawwuf (soufisme) authentique, l'imam fut un brillant modèle parmi les savants réunissant maîtrise du fiqh et beaucoup de raffinement dans sa gustation spirituelle soufie. Il souligna que tout écart par rapport aux deux sources primaires de l'Islam (le Coran et la Sunna) est étranger aux Tasawwuf. Il est, à vrai dire, celui qui donna au soufisme ses lettres de noblesse en le purifiant de tous ces courants extravagants et déviants qui voulaient, et qui veulent toujours, s’infiltrer dans le soufisme. Pour l'imam, le soufisme est la phase ultime dans le cheminement du fidèle vers Dieu. Mais pour lui, cette voie qui mène à la vérité absolue commence par le savoir, les actions pieuses, l'obéissance continu de Dieu et sa crainte révéré cielle. Ses oeuvres L'imam Al Ghazali fut un save: à la plume prolixe. Selon l'i» Fakh Ad-Din Ar-Razi: « Ce fa comme si Allah avait rasseob.-toutes ses sciences sous un dé me, et les montra à Al Ghazali > Parmi ces écrits qui reste: toujours comme des phares dres sés vers le ciel et éclairent b terre, on peut citer : « L'incohérence des philc-sophes », « Les épîtres d'A. Ghazali », «La pénitence après le péché », ainsi que de non-breux autres ouvrages dont ce: tains ont été traduits dans dit férentes langues. C'est notai-ment le cas de « La revivifia tion des sciences religieuses > Cette dernière œuvre qu'il : écrite à Tûs est certainement li plus noble et la plus importa: te. Elle aborde le sujet de À constante crainte révérenciels que l'on doit avoir dans ses re lations avec Allah (Taqéi l'illumination de l'âme à tra vers Son obéissance y compiles niveaux de l'acquisition i la science par les croyants L'œuvre montre comment perso: nellement Al Ghazali a perç-profondément ce qu'il a écrit et sa magistrale réponse à ph sieurs centaines de questions. Ainsi l'imam nous laissa-t-il des perles rares et des trésors inépuisables dans la littérature islamique avant d'aller auprès de Son Seigneur en 503 après l'Hégire (1111 ère chrétienne): l'âge de 53 ans. Que Dieu soit satisfait de lui. An-nasr vendredi n128 du 02 [uin 2006 P. 78 bibo:issue 128 bibo:numPages 4 --