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Title
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L'intégrisme musulman en question
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Date
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18 March 1992
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Abstract
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Le succès du Front islamique de salut (FIS) aux élections législatives et le début de la crise en Algérie a projeté le phénomène intégriste sous les feux de l'actualité, dans une polémique opposant adversaires et partisans de ce mouvement, dont bien de Burkinabè ignorent les aspects. Mais c'est justement pour mieux cerner tous les contours divers de ce phénomène, que le Club d'histoire de l'Université de Ouagadougou (CHUO) a organisé une conférence sur le thème : "La montée de l'intégrisme musulman dans le monde".
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Rights
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content
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Le succès du Front islamique de salut (FIS) aux élections législatives et le début de la crise en Algérie a projeté le phénomène intégriste sous les feux de l'actualité, dans une polémique opposant adversaires et partisans de ce mouvement, dont bien de Burkinabè ignorent les aspects. Mais c'est justement pour mieux cerner tous les contours divers de ce phénomène, que le Club d'histoire de l'Université de Ouagadougou (CHUO) a organisé une conférence sur le thème : "La montée de l'intégrisme musulman dans le monde".
Animée par Monsieur Hamidou Diallo, maître assistant au Département d'Histoire et d'Archéologie de la FLASHS de l'Université, la conférence a été suivie par un auditoire intéressé et surtout attentif.
Prôner le retour aux valeurs islamiques
Selon le Larousse, l'intégrisme est une disposition d'esprit de certains croyants qui, se réclament de la tradition, et se refusent à toute évolution. Cette définition loin de faire l'unanimité, a néamoins engendré d'autres terminologies pour désigner ce phénomène que nous vivons.
C'est pourquoi par exemple, ont été qualifiés de fondamentalistes, d'islamistes radicaux ou de radicaux islamistes et d'islamiste, tout mouvement, dont l'objectif est de faire des préceptes de l'Islam, les . fondements du pouvoir politique, économique et social.
Cependant, le concept politique intégriste bannit toute idée d'autocratie. Ainsi, les fondamentalistes, tout en jouant le retour aux valeurs islamiques, ouvrent une porte sur les aspects positifs que l'Occident leur a apportés, nonobstant toute imitation servile.
Le phénomène intégriste ne relève pas d'évènements récents, mais trouve sa source depuis la naissance de l'Islam au Vllè siècle après Jésus Christ. Il prend surtout forme en situation de crise.
C'est ainsi que la nomination du Khalife Ali ou l'avènement de la dynastie Abbasside est apperçu comme un mouvement tendant à raffermir les fondements d'un Islam en pleine déviation. Plus près de notre époque, la percée du Wahhabisme en Arabie Saoudite est vécue comme une renaissance de l'Islam, affaibli par l'empire Ottoman en pleine décadence. De ce fait, dit Monsieur Diallo "Quand il y a crise, les musulmans croient qu'il y a déviation par rapport à l'Islam". Et c'est pour sauvegarder les acquis de celui-ci qu'ils suggèrent le retour à leurs valeurs originelles.
Ainsi, à partir des années 60-70 naquit le concept de nationalisme arabe que les Etats mettent en exergue dans le cadre de la lutte contre Israel. La défaite arabe est alors pensée et imputée à l'élite occidentalisée. La solution provient alors de la regénérescence de l'Islam comme une alternative aux théories importées d'Occident.
Favorisés à cette période par les gouvernements arabes, qui les utilisaient contre les mouvements marxistes et communistes, les intégristes se retrouvent aujourd'hui face aux anciens protecteurs. Ceux-ci leur avaient laissé une grande marge de manœuvre qui leur avait permis de s'organiser et de pénétrer dans toutes les couches sociales notamment dans les pays ou l'Islam représente quelque chose de profond.
Mais ce fut la révolution islamique d'Iran en 1980 qui contribua considérablement au développement contemporain de l'intégrisme. Il a profité d'un certain nombre de facteurs favorables au sein de la société où il s'était implanté.
Contrairement à ce que l'on a pu imaginer, l'intégrisme n'a pas contenu de classe, au sens marxiste du terme. Aussi, y retrouve-t-on toutes les composantes de la société, dont les déshérités qui n'ont pas récolté les fruits de l'occidentalisation, les chômeurs, les jeunes et surtout les étudiants, victimes le plus souvent de la cupidité d'enseignants peu scrupuleux. C'est pourquoi la plupart des responsables intégristes issus de ce corps dont ils ne manquent pas de dénoncer les actes pervers et contraires à l'éthique musulmane, qu'ils prônent dans leur programme.
Intégrisme = PHD + Barbe
Ils proposent alors, un projet de société en rapport avec les valeurs inhérentes à la société arabe. Hassan El Banna, un des dirigeants du XIXè, d'un mouvement intégriste égyptien, a esquissé le schéma de ce que doit être un Etat islamique : "L'Etat à construire est islamique, dirigé par des croyants, selon les règles de la croyance religieuse. La citoyenneté, le droit à la participation aux affaires publiques, se mesurent à l'islamite ... La loi religieuse devant être appliquée rigoureusement selon les termes de la révélation et des traditions ... La mission de l'Etat, ayant pour objet l'application de plan divin dont la sagesse dépasse infiniment le désir des hommes, l'Etat doit être fort; sa mission essentielle est moralisatrice ... La nation musulmane supervise les Etats-nations que l'histoire a façonné..."
Sur le plan juridique, économique et social, affirme le penseur intégriste, tout doit être accompli conformément à l'esprit de l'Islam.
L'exposé de Monsieur hamidou Diallo a été suivi d'une série de questions, qui a permis à l'auditoire d'avoir une vision réelle de ce mouvement en plein dynamisme aujourd'hui.
Adoumi Zager
Le Pays
Frédérick Madore
