o:id 10236 url https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/10236 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue dcterms:title La Preuve #37 dcterms:subject https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/855 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/861 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/10 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/170 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/175 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/179 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/54 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/670 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/70 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/898 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/1150 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/569 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/571 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/572 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/578 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/81 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/84 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/85 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/87 dcterms:publisher https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item-set/2205 dcterms:contributor https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/859 dcterms:date 2011-03 dcterms:identifier iwac-issue-0000013 dcterms:source https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/859 dcterms:language https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:spatial https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/376 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/404 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/408 https://iwac.frederickmadore.com/s/westafrica/item/351 bibo:content Omissions et réparations dans les ablutions P.4 La Preuve "... et voilà la religion de droiture... ” AUGMENTATION DES TARIFS DANS LES HÔPITAUX Journée internationale DE LA FEMME Quelle p.13 alternative? Un événement encore mal célébré Histoire d’une alliance stratégique Journée INTERNATIONALE DE LA FEMME Un événement encore mal célébré L'autre moitié du ciel (expression plutôt bizarre qui désigne les femmes) a célébré avec faste la journée qui lui est consacrée. D'un continent à l'autre, d'un pays à l'autre, d'une région à l'autre... on a magnifié la femme en sa façon. Mais il apparaît de façon évidente que l'on s'éloigne inexorablement de l’esprit de la commémoration. Il faut le dire tout net : le 8 mars est devenu une fête, un festin, une occasion de grande ripaille... Comment a-t-on pu transformer ce symbole de lutte en une simple foire d’exhibition ? C’est davantage sous les tropiques que cette tendance à la fête est plus perceptible. Cela est d’autant compréhensible que l’emprunt conduit souvent à des déviations de cette nature. Sans comprendre souvent le sens de cette commémoration, sans en mesurer les tenants et les aboutissants et sans même connaître l'histoire du 8 mars, nos femmes, nos mères et nos sœurs se sont lancées dans sa célébration. Au fil du temps, elles l’ont tropicalisé, transformé et même dénaturé. Notre tendance poussée à la fête nous a conduits à enlever au 8 mars toute sa substance réflexive et intellectuelle. Au Burkina Faso, cette année on a même poussé le ridicule jusqu’à faire une bagarre nationale sur la localité devant abriter la cérémonie commémorative. Et que dire du pagne qui est l’objet de toutes les convoitises de la part des femmes mais aussi de quelques disputes dans des foyers où les hommes ont le malheur de manquer d’argent pour offrir le fameux sésame à leur épouse ? Mais cette pulsion festive ne peut à elle seule justifier ces écarts. C’est l’État qui donne le tempo et les autres suivent. Quel est le tempo que le gouvernement donne à la commémoration du 8 mars ? se fera son idée. Il y a eu des périodes dans ce pays, (celles qui ont rendu fériée cette date) qui ont eu une approche beaucoup plus profonde que ce que l’on observe aujourd’hui. Donc il appartient au politique de recadrer, si c’est encore possible, la commémoration d’une date obtenue de haute lutte par des femmes qui étaient vraiment soucieuses de la préservation de leur droit. Autant le 8 mars est mal célébré, autant le contenu qu’il renferme est dévoyé. En effet, dans le milieu des féministes, le concept de l’émancipation des femmes est très mal expliqué et par voie de conséquence mal appréhendé ; les femmes sont présentées comme les rivales des hommes et les hommes, ces méchantes créatures qui empêchent à tout prix les femmes de se faire une place au soleil. Quoi de plus normal que l’horizon de l’émancipation de la femme reste désespérément lointain. Ailleurs, les femmes avancent parce qu’on est encore lucide, sobre et résolument tourné vers les vrais problèmes des femmes. Pendant qu’ici on se querelle. sur le lieu et la forme de commémoration du 8 mars, comme si cet évènement était la panacée. La Rédaction La Preuve Récépissé de déclaration N°1862//CA-GI/OUA/PF du 27 juillet 2007 ISSN 0796-8426 Tel. 50 37 94 30 Cell. 70 75 54 85 Email : preuve2007@yahoo.fr Directeur de Publication Mikaïlou Kéré Secrétaire de rédaction Siaka GNESSI Responsable commercial Moussa BOUGMA Mise en page et Impression Ressources : 50 46 45 19 / 70 43 33 78 Nombre de tirage 1000 exemplaires La Preuve n° 37 Mars 2011 Religion de Vérité Le rayonnement spirituel du Prophète Cheick Alhaynn — Messager de Dieu envoyé à tous les humains au-delà de leur couleur de peau, leur langue, leur race ou encore leur statut social. Physiquement et moralement doué, le Prophète est un homme parfait. C’est dans ce sens qu’il est le modèle parfait qui mérite d’être imité. Dieu dit dans le saint coran : « vous avez en le messager de Dieu, un bel exemple à suivre pour quiconque espère en Dieu ». Sa spiritualité était si forte qu’un de ses Ibn Abbas disait : « Un seul regard sur le Messager de Dieu vaut mieux que quarante années d'adoration ». Il était rayonnant par la lumière foisonnante et jaillissante se dégageant de son visage béni à tel point que ses compagnons le qualifiaient de « Al Badr Al Mounir » (pleine lune). Il a été rapporté de lui les détails sur sa conduite spirituelle, dans toutes les circonstances : le jour comme la nuit, en temps de paix comme en temps de guerre, dans un moment de bonheur comme dans un moment de chagrin et d’émotion, en public et en privé. Sa vie entière fut une adoration. Durant ses longues nuits de prière, sa femme Aicha lui demandait la raison de ses pleurs, alors que Dieu lui a pardonné ses péchés antérieurs et postérieurs, il répondit : « Ne dois-je pas être un serviteur reconnaissant ». En effet, au regard de sa passion pour l'adoration, Dieu lui fait cette déclaration : « En vérité Nous t'avons accordé une victoire éclatante, afin qu'Allah te pardonne tes péchés, passés et futurs, qu'Il parachève... » sur toi Son bienfait et te guide sur une voie droite; et qu'Allah te donne un puissant recours». C48Vl-3. L'excellence du comportement est la manifestation de la réalité spirituelle du Prophète, comme l'a écrit Ibn Ata Allah : «La beauté des actions procède de la beauté des états de l'âme et la beauté de ces états vient de la confirmation dans les stations où descendent, sur les cœurs, les faveurs divines». Afin d'illustrer cet aspect du comportement du Prophète qui intègre parfaitement la vie spirituelle et la vie temporelle, rappelons les principales de ses qualités sublimes. En effet, il était le plus respectueux de ses engagements, le plus respectueux de ses liens de parenté, le plus clément, le plus doux avec les gens, le plus sociable et le plus poli. Le louant pour sa moralité, Dieu dit : «Et en vérité, tu es d'une excellente moralité». La patience, la persévérance, l’endurance et la longanimité étaient ses qualités, son indulgence ne cessait d’accroître face au mal des injustes. Son éloquence était surprenante. Il avait la faculté d’exprimer beaucoup d'idées avec peu de mots. Toutes ses paroles étaient des perles de sagesse inimitable. Ses phrases se distinguaient par la clarté et la sobriété, ses mots étaient bien cadencés. Aicha a rapporté qu’il réparait lui-même ses sandales, cousait ses vêtements, participait aux tâches ménagères. Il lavait ses vêtements, trayait la brebis et assurait son propre service. Vis-à-vis de son peuple, il était son serviteur désintéressé. Il était un chef sans palais ni la luxure matérielle dont font preuve nos chefs d’État et responsables religieux. Il n’était pas avide du pouvoir. Sa seule passion était l’adoration de Dieu et la transmission du message de Dieu à ses semblables. Toute sa vie était le coran a dit son épouse Aicha. Telle était un pan de la vie spirituelle du prophète. Et c’est cela que tout musulman doit suivre comme exemple dans son vécu quotidien. La vraie célébration et la magnification du prophète est le fait d’incarner son comportement. Sinon, faire un mouloud chaque année ne suffit pas || La Preuve n° 37 Mars 2011 3 Religion de Vérité Omissions et réparations dans les ablutions — PurClieickAlbaynn — Par définition, l’homme est un être oublieux (Al-insan). Il lui arrive de commettre des erreurs dans ce qu’il fait régulièrement tous les jours par oubli. C’est le cas par exemple des ablutions que l'on fait au moins cinq fois par jour. Cependant, il nous arrive parfois d'en omettre un acte par oubli. Dieu connaissant nos limites et par son immense miséricorde, a prescrit des moyens de réparation des ablutions. Il a dit : «...Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous serez blâmés pour) ce que vos cœurs font délibérément. Allah, cependant, est pardonneur et Miséricordieux». (Coran, 33/5). Auquel cas, toutes ablutions mal exécutées, invalident la prière effectuée avec ces ablutions. Pour mieux cerner les réparations dans les ablutions, il convient de les examiner à travers les différents actes existants. Il s'agit de l'ablution ordinaire effectuée en vue des prières quotidiennes. Elle comprend différentes catégories d’actes : obligations divines, traditionnelles et méritoires. Seules les omissions dans les actes obligatoires et les actes sunnatiques (traditionnels) nécessitent réparations. Ce sont donc elles qui feront l’objet de nos préoccupations. Les actes obligatoires sont : l’intention, le lavage du visage, des avant-bras jusqu’aux coudes, de la tête, des pieds jusqu'aux chevilles, le respect de l'ordre dans l’exécution des actes de l’ablution et l’exécution sans interruption de ces actes. Le non-accomplissement de l’un de ces actes invalide la petite ablution. Mais, lorsque le fidèle se rappelle son omission avant d’accomplir la prière pour laquelle la petite ablution a été faite, il reprend l’ablution à partir de son oubli jusqu'à la fin. Dans ce cas, on ne reprend pas toute l'ablution mais on reprend seulement à partir de l’acte omis et on la refait ainsi que tous les actes qui le précèdent. Par exemple, si on se rappelle avant de commencer la prière d’Açr qu’on n’a pas massé sa tête. Dans ce cas, on reprendra l’ablution à partir du massage de la tête jusqu'au lavage des pieds. Que l'on se rappelle avoir oublié au cours même des ablutions ou à la fin, on procédera de la même manière. Si on ne se rappelle l’oubli qu’après l'accomplissement de la prière, on reprendra toute l’ablution ainsi que toutes les prières faites avec cette ablution. Ici, on reprend toute l’ablution de même que la prière. Auquel cas, celle-ci est invalide. Quant aux actes sunnatiques de l’ablution, ils sont : le lavage des mains jusqu’aux poignets, le rinçage de la bouche, l’aspiration de l’eau dans les narines, le nettoyage des oreilles, la barbe et le cou avec les mains mouillées, le fait de laver trois fois chaque membre (le faire une fois est farida et les deux autres fois sont des sunna) et le fait de commencer le lavage des mains et des pieds par le côté droit. Lorsqu’au cours de l’ablution un fidèle omet une des parties sus-énumérées, il doit poursuivre son ablution jusqu'à la fin. Puis il revient sur la partie omise pour la laver seule sans refaire les autres actes. Ce mode de réparation des actes sunna est valable avant l’accomplissement de la prière. Mais si c’est après la prière que le fidèle s’est rappelé l’oubli, il ne la reprend pas. Car l’omission d’un acte sunna n’annule pas la prière. Toutefois il peut revenir rattraper la partie omise dans l’ablution comme sus-indiqué. Il faut noter que l'omission de tout un membre ou d'une partie de ce membre au cours des ablutions, entraîne les mêmes démarches de réparation. La Preuve n° 37 Mars 2011 Flash Back États-Unis / Égypte Histoire d’une alliance stratégique - Par Bachir SOW Les États-Unis ont donné l'impression à tous dans la révolution égyptienne, qu'ils sont soucieux de la satisfaction des aspirations du peuple égyptien en poussant Moubarak à faire de grandes concessions et en faisant des déclarations ambiguës du genre « en Égypte, rien ne sera plus comme avant ». Mais en réalité leur souci... Majeur c'était de réussir à maintenir un allié de longue date jusqu'à la fin de son mandat, le temps de réfléchir à son héritage politique pour sauver les acquis diplomatiques et de positionnement géostratégique. La nomination du chef des services de renseignement comme vice-président, les nombreuses concessions s’inscrivent dans cette logique. Ce scénario n'ayant pas pu empêcher le départ de Moubarak, ils se battent pour que la transition ne leur échappe pas. C’est pourquoi la gestion de la transition par l'armée qu’ils connaissent parfaitement est une chose positive pour eux. Les États-Unis imaginent en ce moment tous les scénarios possibles pour sauver des acquis construits sur une bonne partie du 20e siècle. Quelles sont ces relations et les enjeux pour lesquels ils s'intéressent tant à la révolution en Égypte? Les relations politico-militaires L'historique des relations entre les États-Unis et l'Égypte remonte en 1830 avec l'ouverture du consulat des États-Unis à Alexandrie. Après des difficultés avec Le président Gamal Abdel Nasser pour son panarabisme et son penchant à l'Est, en témoigne la crise de Suez en 1956, ces relations prennent toute leur importance sous le président Anouar el-Sadate. Néanmoins en 1967, il y a quelques brouilles mais très vite dans la volonté des États-Unis d'écarter l'URSS des pays arabes, elles reprennent en 1974. Du fait de sa position stratégique, l'Égypte devient un élément essentiel dans les relations entre les États-Unis et le Moyen-Orient. Dans le conflit qui oppose les Arabes et Israël, les États-Unis se sont investis pour les accords de paix séparés avec les pays arabes. C'est dans ce contexte qu'ils travaillent à obtenir un accord avec l'Égypte, le plus grand pays arabe et voisin direct d'Israël. Les États-Unis ont compensé ainsi leur échec au Vietnam par un redressement spectaculaire de leur position au Proche-Orient par le rapprochement avec l'Égypte dès le début de 1973. d'hier matin américaine joue un rôle décisif dans la guerre du Kippour et finit par obtenir le retrait des troupes israéliennes du Sinaï. Après la démission de Nixon en 1974, Gerald Ford conserve le Secrétaire d'État H. Kissinger comme pour s’inscrire dans la même politique étrangère. En 1976, l'Égypte occupait le 2e rang de bénéficiaire des aides militaires des États-Unis après Israël. Fort de ce soutien et pour démontrer sa volonté de paix dans le sens de satisfaire son partenaire américain, Sadate se rend en novembre 1977 en Israël où dans un discours à la Knesset, il souhaite « une paix juste et durable » entre les peuples. En septembre 1978, s’ouvrent les accords de Camp David signés le 26 mars 1979 entre Sadate et Begin. L'Égypte récupère le Sinaï par ces accords et devient un allié stratégique des États-Unis pour la sécurité d’Israël. Sadate dut payer de sa vie, le 6 octobre 1981, le prix de cet engagement. Il fut assassiné ce jour-là au cours d’un défilé militaire car son attitude sonnait pour les Arabes. comme une trahison à la cause palestinienne. C’est le général Moubarak qui lui succéda et poursuivit ces relations avec les États-Unis et Israël. En 1998, l'Égypte et les États-Unis entreprennent d'établir un cadre institutionnel de leurs relations brouillées par l’invasion irakienne du Koweït. Les négociations se déroulent en 1998 et en 1999 respectivement au Caire et à Washington autour des questions suivantes : la résolution pacifique de la question palestinienne ; la paix au Soudan ; l’aide financière et la coopération économique ; la coopération militaire et la lutte contre le terrorisme ; les réformes politiques en Égypte. Sur toutes les questions internationales et régionales, il y a des points de convergence entre les deux pays. Les relations économiques remontent à 1952 ; mais en 1956, suite à l’accord de contrat d'armes avec la Tchécoslovaquie, les États-Unis gèlent le financement du barrage d’Assouan. Avec la reprise des relations en 1974, l’Égypte obtenait 250 millions US. d'aide américaine par an Suite page...7 La Preuve n° 37 Mars 2011 Portrait La vie et l’œuvre de Oumarou Kanazoé - Par Baciuir SOW - Fils de pauvre, Oumarou Kanazoé est né en 1927 à Yako. Il fréquenta l’école coranique comme beaucoup d'enfants musulmans de cette époque. Orphelin de père à 12 ans, le jeune Kanazoé se mit au service de sa mère en s’adonnant à des tâches diverses. À 17 ans, il apprit le tissage et commença à fréquenter les marchés pour vendre ses cotonnades. Son activité prospéra et il alla plus loin jusqu’à Koumassi, d'où il ramenait la kola et le sel et à Bamako et Mopti d'où il ramenait les tissus pour le marché local. En 1948, il ouvrit une boutique et plus tard un restaurant. Ses activités prospérèrent et en 1955, il acheta un véhicule de transport de passagers pour la Côte d'Ivoire. Dans un contexte où les départs pour ce pays étaient très massifs, il bénéficia d'un marché du Syndicat d’Initiative et d’Acheminement de la Main d’œuvre (SIAMO). En 1957, deux ans plus tard, il était propriétaire de 7 véhicules. Il s'acheta en effet des camions de transport de matériaux de construction. Entre 1966 et 1969, il obtient d'importants marchés. C’est en 1973 qu’il créa l’entreprise Oumarou KANAZOE et se lança définitivement dans les travaux publics surtout à partir de la deuxième moitié des années 1980. Il conquit des marchés au-delà des frontières du Burkina, notamment au Bénin, au Niger, au Mali. En 1977, il disposait d'un avion personnel. Aperçu de la fortune de KANAZOE L'entreprise Oumarou Kanazoé dispose de 400 véhicules et engins pour les travaux publics, 10 scrapers pour l'entretien des machines dont l’unité revient à plus de 200 millions. Elle injecte, selon des sources concordantes, 30 millions d’euros soit près de 20 milliards de FCFA dans l'économie burkinabè par an. On compte de nombreuses réalisations à son actif (bâtiments publics, aménagements hydroagricoles, 2500 km de routes bitumées au Burkina Faso et dans la sous-région, des infrastructures scolaires et sanitaires. mosquées...). Sur l’origine mystique de sa fortune, il répond en ces termes : « En ma connaissance, il n’existe pas encore de gris-gris qui produise de l'argent. La clé de ma fortune c’est le travail. Si Kanazoé arrête de travailler, on ne parlera plus de sa fortune. Le seul fétiche qui procure l'argent, c'est le travail, c'est l’investissement (...) Je vais vous dire une chose qui va vous étonner, je ne fréquente pas les marabouts, les charlatans, et autres prédicateurs » (propos recueillis par Sidwaya magazine et cités par le Pr Issa Cissé). La générosité légendaire de l’homme Sa grande générosité se manifeste par les dons. Sa foi religieuse le pousse à cette générosité, les distributions de vivres, de l'argent. Les nombreuses visites chez lui sont des occasions de distribution d’argent (de 5000 à 500000 en fonction du rang du bénéficiaire). Cette générosité va au-delà de sa communauté religieuse. Il a en effet construit des chapelles au profit de la communauté chrétienne comme l’église centrale de Yako. Service de la communauté islamique Membre de la Communauté Musulmane de Haute Volta (CMHV) à sa naissance, il en devint le président en 1977. Son arrivée à la tête de la structure s’était faite suite à des problèmes de succession consécutifs au décès du président El hadj Ousmane Sibiri Ouédraogo en 1966. Les sujets qui divisaient étaient essentiellement la contestation des francophones de l'emprise de la chefferie traditionnelle mougha sur la structure des musulmans et la gestion de l’aide arabe. C’est dans ce contexte que Kanazoé tenta alors de racoler les morceaux. Confronté aux contradictions dogmatiques, ethniques et régionalistes, il rendit sa démission en 1982 mais resta à la disposition de la communauté. Après sa démission, c'est El hadj Abdou Salam Tiemtoré et puis Tounami Triandé qui ont dirigé la communauté jusqu'en 1997, date de l’élection de El hadj Aboubacar SANA. C’est en 2004 que ce dernier a fini son mandat. Kanazoé est resté près des responsables pendant tout ce temps et a toujours agi en Rassembleur, en homme de paix. Ainsi, il a joué un rôle important dans la résolution de la crise du mouvement sunnite en 1995 ; il apporta sa contribution dans la crise qui a opposé le président et grand imam SANA à certains responsables au sujet de la gestion financière. Il finança le congrès de 2004. Tous ces apports, même s'ils sont diversement appréciés ; solidarité entre Yarsé pour les uns, volonté d'établir l'influence du régime sur l'organisation des musulmans pour les autres. Toujours est-il que c’est sur lui que le congrès de 2004 a porté son choix pour présider la Communauté Musulmane du Burkina Faso pour la deuxième fois. Un an plus tard, la réflexion lancée depuis 2000 pour la mise en place d'un cadre fédéral se concrétise en décembre 2005. En tant que président de la plus grande structure islamique et considéré comme le rassemblement des musulmans toutes tendances confondues, il fut élu président du présidium de la Fédération des Associations Islamiques du Burkina dont Il a financé le congrès constitutif à hauteur de 15 millions FCFA. À côté des responsabilités qu’il assume, il dépense énormément pour la cause de l’islam : rénovation de la grande mosquée dès son arrivée à la présidence, prise en charge des dépenses (électricité, eau courante, entretien de véhicules, prise en charge des hôtes de l'association...). Il octroie des billets d'avion pour le hadj, investit plus de 500 millions dans la construction des mosquées. Tout ceci est couronné par une mosquée dans le quartier futuriste de Ouaga 2000 dont le coût est estimé à 10 milliards FCFA. ...suite de la page 5 En 1988, Moubarak se rend aux États-Unis dans le cadre du renforcement de la coopération entre les deux pays. En 1994, Al Gore, alors Vice-président des États-Unis, signe en marge de la conférence du Caire sur la population en 1994, un accord sur la coopération économique. Des comités mixtes ont été installés dans cette optique dans les domaines scientifique et technologique ainsi qu'un conseil présidentiel. Conventions de coopération furent signées en mars 1995 entre Al Gore et Moubarak sur l'environnement, les sciences et technologies. L'homme politique l'ODP/MT au CDR. Cette position se renforça avec son arrivée à la tête de la Chambre de commerce, d’industrie et de l'artisanat, son investissement dans le véritablement intégré la sphère politique, se montrant discret à ce niveau. Mais sous la IVe république, il acquit une place de choix dans le régime. En 2001, la convention sur la croissance économique fut paraphée pour un prolongement de 5 ans. Il fut signé en 2004 un accord de libre-échange pour permettre à l'Égypte d’accéder au marché américain. Il y a eu d'autres domaines de coopération comme les relations culturelles et scientifiques avec l’ouverture d'un centre culturel. américain en 1970 à Alexandrie, les expositions égyptiennes aux Etats-Unis, les programmes de bourse de la paix... L’arme économique est ainsi déployée afin d’utiliser l'Egypte dans la mise en œuvre de leur politique étrangère au Proche-Orient. Toute opposition à cette orientation a été étouffée pendant tout ce temps. Et c’est à quoi Moubarak s'est attelé. Ce que les Arabes ne lui ont jamais pardonné. Vous aurez compris, la mobilisation de toutes les énergies des Etats-Unis sur la situation en Egypte vise à préserver ces acquis. Comme l'a dit le président du parlement iranien, les Etats-Unis sont dans une logique de confiscation de la révolution en voulant maintenir des acquis comme les accords de Camp David, la sécurité d'Israël. Depuis le début du mouvement, la Maison Blanche a imaginé tous les scénarios possibles pour préserver les acquis. Coupe d'Afrique des Nations tenus à Ouagadougou respectivement en 1996 et 1998. Cette situation se confirme avec l'adhésion à la FEDAP/BC créée en 2007 où il a le statut de... membre d'honneur. En 1995, il devient aussi le consul honoraire du royaume du Maroc au Burkina Faso. Ce relief politique de Kanazoé est diversement apprécié. Les uns pensent qu'il n’a pas d'autre choix à cause de son statut d'homme fortuné tandis que les autres croient à une alliance stratégique pour la prospérité de ses affaires. Le moins que l'on puisse dire c’est qu'il est dans le cercle restreint des hommes influents du régime. En si peu de lignes, il est impossible de retracer la vie et l’œuvre de cet homme qu'on ne présente pas aux Burkinabè. Nous nous sommes contentés de résumer un article scientifique du Pr. Issa CISSE intitulé El hadj Oumarou Kanazoé : homme d'affaires et mécène dans la communauté musulmane burkinabè, relationnels avec l'Egypte. La nomination du chef des services de renseignement connu pour sa proximité avec les Etats-Unis comme vice-président ainsi que les tentatives de contre-révolution ont été expérimentées, mais c'était sans compter avec la vigilance des combattants de la liberté. de la place Tahrir. C'est pourquoi le peuple égyptien doit être le gardien de sa révolution comme il tente de le faire et qu'il en soit ainsi pour les révolutions à venir. Révolution que tout esprit épris de justice appelle de ses vœux dans la région. Et ainsi la vérité finit par rattraper le mensonge. La Preuve n° 37 Mars 2011 Question de Santé La méningite Par Dr Albayan S'il y a une maladie dont l’évocation fait trembler les Burkinabè, du citoyen lambda aux autorités administratives, c'est bien la méningite. En effet, chaque année, elle fait des ravages à travers le pays. Presque toutes les familles du pays ont eu des victimes de la méningite. Cette maladie sévit de manière endémo-épidémique dans le pays. C’est-à-dire qu’on rencontre durant toute l’année des cas avec des poussées épidémiques par moment. Notamment dans la période-ci de l’année jusqu'à la fin de la saison sèche. Le problème est qu’elle est difficilement contrôlable du fait de la variété de ses causes et de la pauvreté du En effet, le pays et ses citoyens manquent des moyens pour prévenir la méningite (tous les citoyens n’ont pas accès aux vaccins efficaces disponibles eu égard au coût élevé). Alors, chacun doit rester sur ses gardes et consulter face à tout signe suspect de méningite dans un centre de santé. Car on dispose des moyens efficaces pour traiter les cas de méningite plus tôt. Tout retard à la consultation complique la maladie et cela alourdit non seulement la prise en charge mais aussi même si on parvient à les guérir, c’est au risque de séquelles très invalidantes. D’où la nécessité de connaître les manifestations de la méningite et de consulter dès une moindre alerte. Il faut noter que la méningite est une maladie qui s'attaque aux enveloppes ou les méninges qui protègent le système nerveux. D’où le nom méningite. Elle est due à des microbes genre bactéries, parasites ou virus. Le début de la maladie est très souvent brutal ; chez une personne en bonne santé, apparaît un malaise, des courbatures puis des... frissons répétés, une fièvre intense (température de l’ordre de 39 à 40 degrés) avec des maux de tête très vifs et des vomissements. La nuque devient raide (le cou se raidit). Devant ces signes, il faut se rendre immédiatement dans un centre de santé où les agents de santé feront un examen du corps pour trouver les autres signes de la maladie. Ils vont notamment piquer au dos du malade pour prélever du liquide (ponction lombaire) dont l’aspect et la composition permettront de faire le diagnostic de la méningite. Le traitement est une urgence. Dès qu’on suspecte une méningite, il ne faut plus attendre, il faut se rendre immédiatement dans un centre de santé. Car à partir de cet instant, le temps joue beaucoup. Non seulement, la rapidité du traitement conditionne le pronostic mais aussi évitera les complications qui sont très graves. Attention ! L'extrême brutalité du début de la maladie le premier jour peut être suivie d’une rémission trompeuse. Les maux de tête et la fièvre disparaissent pour reprendre quelques heures après associés à des signes appelés le syndrome méningé que les agents de la santé découvriront. Il ne faut pas se laisser tromper par cette fausse guérison pour ne pas aller consulter, car comme nous l’avons dit ci-dessus, plus tôt on consulte, mieux on guérit sans séquelle. En outre, les signes de la méningite sont pratiquement identiques à ceux d'autres maladies comme le paludisme. Certains malades prennent la méningite pour le paludisme et se contentent de se soigner avec des antipaludéens ou des médicaments traditionnels. Ainsi, la méningite a tout le temps pour se compliquer par l’apparition des signes comme les convulsions, le coma, l’agitation, la paralysie d’un membre ou d’un côté du corps, voire la mort... Le traitement des formes compliquées peut conduire à la guérison mais avec des séquelles à type de surdité, de cécité, d’épilepsie, de paralysie, de retard mental (psychopathe), d'hydrocéphalie (augmentation du volume de la tête chez les enfants)... C’est donc dire que la méningite non prise en charge à temps présente beaucoup de conséquences. En outre, le malade étant gardé à domicile, il aura le temps de contaminer d’autres personnes (les proches, les visiteurs ainsi de suite). D'où la survenue des épidémies de méningites qui déciment les villes et les campagnes. Or, le simple fait d'aller à l’hôpital évite ce scénario. Pour prévenir ces épidémies, des campagnes de vaccination sont régulièrement organisées dans le pays. De nos jours, la vaccination reste le seul moyen efficace de prévention de la méningite. Cependant, nos autorités ne vaccinent la plupart du temps que quand une épidémie éclate. Cette stratégie réactive a montré ses limites. On comprend que cela est lié à la modestie des moyens du pays ; mais vu les conséquences de la maladie et la permanence des épidémies, il faudra agir en amont en vaccinant tous les citoyens. Cette année, un nouveau vaccin a permis de vacciner une grande partie de la population (plus de 30 ans). Espérons que cela contribuera à épargner le pays d’une épidémie par la grâce de Dieu ! La Preuve n° 37 Mars 2011 Société & Développement ISLAM ET CINEMA Il faut s’approprier la nouvelle arme Par L’Epervier La capitale burkinabè vient de vibrer une semaine durant, du 26 février au 05 mars 2011, au rythme du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Le moins que l’on puisse dire, c’est que le 7e art a largement contribué au déclenchement du processus démocratique en Afrique, à l'épanouissement des peuples africains ainsi qu'à la promotion de leur culture. Cette autre arme de défense, de formation et de sensibilisation ne semble pas encore convaincre les musulmans. Le constat est clair, la communauté des musulmans est très pauvre, à tort ou à raison en productions cinématographiques. La plupart des productions sur l’islam sont de réalisateurs non musulmans qui, le plus souvent, travaillent dans un esprit malsain, celui de nuire à l'islam : utilisation de prénoms musulmans dans des rôles dévalorisants (attardé, féodal, vicieux,) déformation du message islamique, culture de la haine entre les musulmans et contre les musulmans. En la matière les exemples font florès. Au Burkina Faso comme ailleurs, des feuilletons aux documentaires, c'est le tir croisé contre l'islam. Ce retard, appelons-le ainsi, des musulmans dans ce domaine de la production cinématographique peut s’expliquer par la méfiance que les musulmans éprouvent dans la manipulation des images. En effet, on sait que l’utilisation des photos et autres représentations des formes animales et humaines sont déconseillées en islam car un hadith enseigne que "les anges n'entrent pas dans une maison où sont exposées des photos". Selon un autre hadith de Ibn Abbas, le Prophète (SAW) a dit «Tout producteur d'images ira en enfer ; il aura autant d'âmes que d'images produites par lui et chaque âme sera châtiée en enfer». Alors la télévision qui exploite les images sera pendant longtemps considérée comme "un mal" dans plusieurs Pays islamiques. En Arabie Saoudite par exemple, le cinéma était considéré comme "un mal dont le pays pouvait bien se passer". C'est tout récemment que le 7e art vient d'être de nouveau autorisé après trente ans d'interdiction car "il n'est pas un mal en soi tant qu'il respecte la loi islamique", reconnaît le chef de la police religieuse saoudienne. "Nous n’avons rien contre le cinéma s'il montre le bien et ne viole pas la loi islamique", avait déclaré Ibrahim al Ghais, le deuxième responsable religieux le plus influent du pays, au journal Al Hayat. Nous pensons que le cinéma et la télévision sont des bienfaits de Dieu pour l’homme. Et comme d’autres instruments, le couteau par exemple, ou lui-même sa propre raison, il peut s’employer à faire le bien ou propager le mal. Le septième art est un moyen puissant de formation des consciences, de promotion culturelle. D’accès plus facile, car transcendant les barrières de l’analphabétisme, le cinéma est la nouvelle arme que les ennemis de l’islam utilisent contre les... musulmans. Les films pornographiques, les documentaires mensongers, les clips vidéo constituent un vrai poison pour notre foi et particulièrement pour la jeunesse musulmane. Au VIIe siècle, de par leur ouverture sur le monde et leur quête permanente du savoir, les musulmans portèrent aux sociétés qu’ils visitèrent, la religion, la foi et le savoir islamiques et surent réaliser l’osmose avec les autres cultures dans le cadre d'un enrichissement mutuel. Cependant, que constate-t-on maintenant que l’humanité se trouve à la croisée des chemins, plusieurs siècles après le grand essor de la civilisation islamique ? Aujourd’hui, c'est l'angoisse et le désarroi face aux défis et à la poussée de la civilisation de l’Occident qui se distingue par ses outils et ses moyens technologiques sans cesse plus efficaces et plus envahissants. Suite page 11... La Preuve n° 37 Mars 2011 Plume du mois Le tabac : ceux qui en fument ne sont pas seuls à en mourir. Chaque année, le tabac tue près de 500 personnes au Burkina et Dans ce pays, plus de 7% des femmes fument. Ce sont des chiffres inquiétants, révélés par l’Association Afrique contre le tabac (Aconta). Au niveau mondial, ce sont cinq millions de personnes, surtout des jeunes, qui meurent chaque année des suites de la fumée du tabac. Le tabac brûlé contient près de 4000 substances toxiques. Pour ce qui concerne les textes, notre pays a signé la loi cadre de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) sur la lutte anti-tabac. Il lui manquait une loi pour se conformer aux normes internationales. Et c'est à ce niveau que les choses ont piétiné. Depuis qu'un projet de loi a été adopté en Conseil de Ministres, portant lutte contre le tabac au Burkina Faso, plus rien. Cependant, l’État reconnaît que le tabagisme et ses conséquences constituent un problème de santé publique, notamment dans les pays en développement où il constitue la première cause de morbidité et de mortalité évitables. Sur le plan sanitaire, la consommation et l'exposition à la fumée du tabac engendrent de Nombreuses maladies, notamment cardiovasculaires et respiratoires, nuisent à la santé de la reproduction. Au plan économique, la consommation du tabac accentue la pauvreté des individus et des ménages tout en entraînant des pertes de devises et de recettes du fait de la contrebande. L’on attend alors toujours l’adoption d'un instrument juridique efficace de lutte contre le tabac. Tels sont les chiffres effroyables et la réalité actuelle des textes réglementaires sur le tabac au Burkina Faso. Il faut certainement plus d'initiatives et ce, en tandem avec les associations de la société civile, si l’on veut amorcer une lutte réelle en vue de limiter le mal causé par le tabac. En attendant, le mal est là et si la macabre tendance se poursuit avec le niveau de tabagisme actuel, nous aurons dix millions de décès par an à partir de 2020. Pire, c’est le cas des victimes de la fumée secondaire ou fumée passive qui est plus inquiétant et injuste. En effet, ceux qui sont enfumés par les fumeurs sont aussi dangereusement exposés. aux méfaits du tabac que les fumeurs eux-mêmes. C'est pourquoi, depuis 1988, le gouvernement a pris le raabo N°AN IV-0081/FP/SAN/CAPRO/DP du 29 février 1988 portant réglementation de la publicité et des lieux de consommation des tabacs. Ce raabo interdit de fumer dans les lieux suivants : salles de réunions et de conférences, salles de cours pratiques ou théoriques, réfectoires, salles de cinéma couvertes, stations-service, formations sanitaires, dortoirs, bureaux administratifs, jardins d’enfants et lieux de séjours d’enfants. Mais en réalité, qui respecte ces mesures de protection de ceux qui ont choisi de ne pas fumer? Toujours est-il qu’ils ne sont pas nombreux à le faire. L'on trouve partout dans les lieux publics des fumeurs qui « tirent » allègrement leur cigarette sans aucun respect des citoyens. Le fameux raabo de 1988 est tombé pratiquement dans les oubliettes. L’islam en tant que religion recommandant le bien et repoussant le blâmable, est naturellement contre la cigarette et nombre de savants se sont prononcés là-dessus. Il est donc impératif que tous autant que nous sommes, le gouvernement en tête, puissions informer et sensibiliser nos frères et sœurs sur les différents méfaits du tabac. L'État devra remplir ses obligations liées à la ratification de la "convention-cadre de l'OMS pour la lutte anti-tabac." La Preuve n° 37 Mars 2011 Sagesse du MOIS Devant le danger, il y a deux catégories d’hommes : ceux qui ont peur et ceux qui ont peur d'avoir peur. Les premiers sont assujettis à un simple réflexe inconscient, faisant appel à leur instinct de survie, au-delà de ce mouvement de nerfs. Les seconds développent une attitude consciente qui enraie le réflexe dont sont victimes les premiers en posant le rapport entre la vie de l’individu et celle de sa communauté. Au rang des victimes de la peur, se recrutent les traîtres des guerres, les collaborateurs avec l’ennemi, les bourreaux des peuples... les lâches. Leçon de morale : la peur-réflexe est le cancer de la liberté. Elle soustrait l’Homme à sa conscience pour le rabaisser au rang de la bête. Il quitte le champ de l’Histoire, s’installe dans le moment et devient "un instantané". Que faire ? Face au danger, l’homme digne de ce nom doit avoir une seule attitude : avoir peur de la peur. C’est-à-dire, transcender le réflexe de la peur par la réflexion, la pensée, la conscience d’appartenir à une société, l’attitude de l’homme libre, amoureux de la paix. Feu Norbert ZONGO, “L'indépendant” n°37 du 12 avril 1994 En réduisant l’offre et la demande, en protégeant la population contre la fumée du tabac, en aidant les fumeurs à se débarrasser de cette drogue, voire ce poison qui tue lentement mais sûrement à petit feu. En attendant, chacun doit savoir qu’il est interdit de fumer dans les places publiques et pouvoir interpeller toute personne qui l'enfumerait dans ces lieux, à mettre fin immédiatement à son acte. Celui qui fume dans ces lieux publics commet une infraction et doit payer une contravention telle que indiquée par les textes en la matière. Chacun devrait faire respecter ses droits, en demandant gentiment à ceux qui nous enfument de se conformer à leur devoir, en vue de la protection de la santé des autres. Aussi, la jeunesse musulmane se trouve-t-elle déstabilisée par un manque de visibilité et ressent-elle le besoin de revoir son patrimoine culturel pour le mettre au service des causes qui sont actuellement les siennes. Cela lui permettra de reprendre confiance en elle-même, avant d'essayer de se hisser à l’avant-garde du progrès technologique et scientifique dans l’avenir, et de devancer en la matière le reste de l'humanité. Siècle du savoir, des autoroutes de l'information et de l’intelligence artificielle, le vingtième siècle est celui des grandes mutations qui changeront l’histoire de l’humanité. Et les musulmans ont le devoir de participer pleinement afin d’imprimer à ce changement le cachet de la moralité et du triomphe de la vérité coranique. Pour ce faire, il nous semble urgent pour la communauté islamique... d’investir davantage le domaine afin de protéger ses membres et de constituer un rempart contre l’utilisation malsaine des bienfaits des progrès techniques, autre miséricorde de Dieu. Il s’agit, comme le relevait l’Organisation islamique pour l’Éducation, les Sciences et la Culture, de rationaliser les médias conformément aux croyances islamiques et en faciliter l'usage en vue de propager la culture islamique, d'encourager les échanges d'information et la production cinématographique et artistique adéquate. Il convient également de considérer l’information islamique comme un moyen pédagogique, susceptible d’accroître la sensibilisation des musulmans à leur propre culture. L’idéal, c’est la création dans tous les pays, nous en avons les moyens, de centres de formations et de productions culturelles au service de l’islam. Si nous ne prenons pas ainsi rapidement le taureau par les cornes dans un esprit d’anticipation, les musulmans, les plus nombreux, détenant la vérité, feront toujours le jeu d'une minorité. malpropre moralement, fonctionnant sur du faux. Alors, nous aurons failli à notre devoir de djihad (le combat du bien contre le mal) malgré les moyens conséquents dont Allah nous a dotés. La Preuve n° 37 Mars 2011 Leçon de Vie Quand les feuilles froissent la fraternité !!! Razougou a une histoire remarquable. Elle a servi, sert et servira de leçon pour si peu que nous nous donnions le temps et les moyens de suivre son parcours, son peuple, son ascension sociale, et son déclin spirituel. Parachuté à Ouaga pour ses études, il se trouva tout de suite confronté à la dure réalité de la vie Ouagavilloise. Il n’avait pas d’engins, il n’avait pas de toit, manquait de vivres pour survivre. Il n'avait pas de vie tout simplement. La communauté de galère Quand il quittait son terroir, le président du Conseil Général (représentation locale de l'Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina) lui avait recommandé l'adresse du siège national de l’AEEMB. Il y sera accueilli à bras ouverts. Grâce à Allah, il trouva toit, marmite, couverture, chauds. Il mangeait à satiété : les frères boursiers, aidés et "prêtés" ramenaient leurs plats du RU au siège. Tous les partageaient. Ils étaient plus d'une dizaine avec à peine une dizaine de vélos et motos qui au finish appartenaient à tout le monde et personne tant et si bien qu’à un certain moment, l’on ne pouvait plus coller le nom d’un propriétaire à un engin. Ah, la fraternité, que c'est beau !!! Avec cette solidarité sans frontière, suffisante et désintéressée, Razougou quadrilla toute la ville de Ouaga à la recherche de "ken", de "gombo", de "deal", ou d'affaires. Il y avait de quoi : Allah lui avait indiqué le chemin : «nous avons créé l'Homme pour une vie de lutte». Razougou l’avait bien compris, peut-être excessivement. La communauté de fraternité grandit en nombre mais aussi en qualité : les promotions les plus anciennes avaient décroché leur maîtrise et se ruèrent à la recherche de l'emploi. Et pour cause, que n'ont-ils pas fait ou enduré dans Ce sens ?: CD, vacations, stages, enquêtes, vendeur ambulant, parkeur, ouvrier... Et cela dura deux ans pour certains, quatre pour d'autres et plusieurs pour beaucoup d'entre eux. Le projet de tous les risques Razougou eut l'idée d’un projet pour s'auto-employer. Il le monta. Au moment de sa réalisation, il buta sur les obstacles financiers. Il exposa tour à tour son projet aux institutions islamiques, aux banques, aux aînés, en vain. Chez les banquiers, on lui opposa l’absence de confiance qu'il inspirait : il n’avait ni d'aval, ni de caution, ni de garantie. C'est ainsi qu’une idée germa dans son esprit : mettre à contribution les vertus de la fraternité pour donner vie à son projet. Il approcha des frères et leur expliqua son projet. En fait, c’était un projet prometteur. Pour sa mise en œuvre, il avait besoin de beaucoup d’argent. À cause de la fraternité, se conformant à la sunna du prophète Muhammad (SAW), recherchant l’agrément d’ALLAH, les frères signèrent les papiers d’engagement. Ils ne trouvèrent aucune nécessité à connaître le montant du prêt, la durée de son échelonnement, les risques qu'ils courent... L’ombre des affaires assombrit la fraternité. Deux ans. Les affaires de Razougou prospérèrent. Ses fréquentations aux activités de l’AEEMB et du CERFI diminuèrent. Il changea de numéro ; acheta une voiture. Surtout, il prit le soin de ne verser aucun sou à la banque. Il n’eut aucune diligence à prévenir ses cautions. À bout de patience, cette dernière saisit le salaire des frères qui s’étaient portés garants. C'est seulement à la fin du mois de la deuxième année du crédit que ces derniers découvrirent l’arnaque : leurs salaires étaient amputés de la moitié. Quelques-uns des frères étaient plus aisés. Tout de suite, ils proposèrent un plan de paiement qui fut accepté par la banque. Le coût de la fraternité L'un d’eux ne put s’en remettre. Il devait se plier au bon vouloir de l’institution financière. Il n’avait pas un gros salaire et était aussi sous prêt et sans indemnités. Le comble, il... conjuguait la vie au pluriel avec une femme et des enfants. Il trimait, sa famille aussi. Dieu seul pourrait exactement vous dire combien de fois il a emprunté 1000F, 5000F ou 10000F ou plus à ses collègues, amis, frères musulmans pour rapprocher les deux bouts du mois. Pour survivre, il devait anticiper le troisième mois. Entre-temps, il devait supporter en plus le sarcasme, pour qui il devrait sacrifier environ la moitié de son salaire. Il apprit que ce dernier n'avait pas quitté le pays ; que ses affaires prospéraient, qu’il avait changé de voitures à plusieurs reprises. Après plusieurs mois d’investigation, le frère put obtenir le numéro très privé de Razougou. Il l'appela et le supplia de lui verser en retour ce que la banque lui coupait afin qu’il puisse ramener un peu de dignité dans sa famille. Des promesses furent faites, mais encore une fois elles ne seront pas tenues. En attendant, le frère saigne toujours à la fin de chaque mois et Razougou trinque. Mais tous en veulent à la fraternité. Le frère Déconseille ce genre de solidarité à toutes les personnes qui en nourriraient des velléités. Le plus révoltant dans tout cela est le manque de communication, de gratitude, de crainte de Dieu. La fraternité pour perdurer doit couver dans le laboratoire de la réciprocité. « Entraidez-vous au bien et à la crainte pieuse, ne vous entraidez pas au mal et à la turpitude. » Dans le cas contraire, elle meurt avant de voir le jour. Que ce soit un enseignement pour nous tous dans le sens de la révision de nos mauvais agissements. La Preuve n° 37 Mars 2011 Zoom AUGMENTATION DES TARIFS DANS LES HÔPITAUX Quelle alternative? par FAT L'organisation du système sanitaire burkinabè est de type pyramidal avec à la base le centre de santé et de promotion sociale (CSPS), au 2e échelon le centre médical avec antenne chirurgicale (CMA), au 3e échelon le centre hospitalier régional (CHR) et au 4e le centre hospitalier universitaire (CHU). À côté du secteur public se développe le secteur privé. Ces dernières années les cliniques et autres structures privées de santé ont connu une croissance exponentielle. Ce qui a contribué à améliorer l'offre de soins à la population. L'accès aux soins de santé est d’ailleurs l’un des objectifs pour le millénaire. Avant les OMD, l'initiative de Bamako en 1990 avait fait de l'accès aux soins de santé primaire un indicateur important pour les États. Depuis, ces 2 programmes ont permis le développement d'initiatives pour favoriser l’accès aux soins au plus grand nombre de Burkinabè, notamment la construction des CSPS dans les villages, le recrutement de personnel de santé, le développement d'une politique d'accès aux médicaments par la création de la centrale d'achat de médicaments essentiels génériques (CAMEG). Malgré tous ces efforts, on compte toujours un grand nombre de Burkinabè qui ont un accès limité aux soins de santé. Il est fréquent de voir des gens en circulation avec des ordonnances demandant de l’aide pour sauver un parent hospitalisé, ou des parents qui refusent d'amener leurs enfants au centre de santé par manque de moyens. Et contre toute attente, voilà que le gouvernement décide d'une augmentation de l'ordre de 100% des tarifs des consultations et des frais d'hospitalisation dans les centres de santé publics. Désormais, la consultation d'un médecin aux CHU/Yalgado Ouédraogo passe de 2000f à 4000f et les frais de consultation sanitaire n'étaient déjà pas accessibles au plus grand nombre de Burkinabè, le double aussi pour les hospitalisations. Certes, cette tarification est inférieure à celle des établissements privés, mais combien de Burkinabè se soignent dans les cliniques privées ? Et combien le font par gaieté de cœur ? Certainement un petit nombre. Rappelons que le rôle de l'État est de faciliter l'accès aux soins de santé au plus grand nombre de Burkinabè. Et le coût des actes médicaux, on le sait bien, est un facteur limitant l’accessibilité des services de santé. Dans tous les pays du monde, la santé est un secteur social et sensible. Tous les gouvernements travaillent à offrir un système Sanitaire efficace et accessible à leur population. On se rappelle encore que Obama aux USA a été élu en partie sur fond de promesse de réforme du système de santé américain afin de prendre en charge le grand nombre d’Américains exclus. La récente augmentation au Burkina n’a connu que le lever de bouclier des syndicats du personnel de la santé. Les autres organisations de la société civile tout comme les autorités morales, toujours aptes à courir pour éteindre le feu, ont toutes demeuré muettes. Pourtant ceux qui payent les consultations ou les hospitalisations ne sont pas d’abord le personnel médical mais les populations. Comme le disait Norbert ZONGO « le pire n’est pas la méchanceté des gens mauvais, mais le silence des gens biens ». Souvenons-nous seulement qu’un petit nombre de Burkinabè ont une couverture sanitaire et que nos décideurs peuvent avoir recours à l’évacuation sanitaire afin de se soigner. Et le reste du peuple, la grande majorité, fait quoi ? Rappelons que la sécurité sociale est un élément important. dans la vie des populations et des nations. Si l'État échoue dans ce domaine, les conséquences peuvent être imprévisibles. Les prestations sociales comprennent entre autres les services de santé, l’assurance maladie, l'allocation aux veuves et orphelins, la pension de retraite... Il y a certes de la place pour le privé car l’État seul ne peut tout faire. Le rôle de l’État est de définir le cadre légal dans lequel le secteur privé doit opérer. Mais aussi d’assurer un service social pour accès aux soins au plus grand nombre de personnes. Il n’est donc pas pensable que le prix pratiqué par l’État puisse être au même niveau que celui du secteur privé. L’État est responsable du bien-être de tous ses citoyens indistinctement. Si un État n'accomplit pas son devoir à cet égard, et si le niveau de vie tombe en dessous du minimum et que la dignité de l’homme y est en danger, dans ce cas précis on ne peut pas parler de cet État comme un État. En tous cas dans le sens islamique du terme. Même les orientalistes européens Admettent que le Calife Umar était le premier chef qui maintenait des registres contenant le nombre et les besoins des gens, permettant, ainsi, à l’État de s’acquitter de ses devoirs envers le public efficacement. Si cette nouvelle tarification est maintenue, il est évident qu’elle contribuerait à réduire le taux de fréquentation des formations sanitaires. L’atteinte des OMD et de l’initiative de Bamako seront de fait impossibles. La population n’aura le choix que de se terrer chez elle et mourir tranquillement de sa belle mort ou de se battre pour que les choses changent. La Preuve n° 37 Mars 2011 Extrait La conversion de Noémie La conversion à l'Islam reste un phénomène très méconnu dans les sociétés occidentales. Aucune étude à proprement parler ne peut chiffrer exactement le nombre de convertis (dans nos pays). La seule certitude réside dans l'ampleur et l’accélération du phénomène durant ces 10 dernières années. Derrière les stéréotypes que proposent les médias, se cachent souvent des réalités. personnelles complexes, parfois très difficiles. Noémie, 20 ans, a décidé de faire part de son témoignage, et apporte, à travers lui, un éclairage particulièrement intéressant sur ce cheminement qu’empruntent de plus en plus d’individus. “Je m’appelle Noémie, j’ai 20 ans. Je viens d'un petit village de l’Est de la France, dont la population musulmane est très minime. Toute ma famille est athée, je n'ai eu aucune éducation religieuse. J'ai donc connu l'Islam à l'école, à 12 ans, en cours d’histoire, en même temps que les deux autres "religions monothéistes” (judaïsme et christianisme). L’islam m'a alors vraiment passionnée, l'histoire du Prophète m'a complètement fascinée. Comment l'expliquer, alors que depuis toute petite j'ai grandi dans une atmosphère purement et simplement antireligieuse ? Bref, ma curiosité m'a poussée à approfondir mes connaissances. Pas dans l’objectif de croire bien sûr, ni de me convertir, uniquement pour "connaître". Ma prof d'histoire m'avait dit : "la religion est la base de la société. Pour comprendre celle-ci, il faut connaître celle-là. Ma soif de connaissance et de compréhension m'a donc poussée vers l'Islam. Aujourd'hui j'ai 20 ans, ma pratique évolue de jour en jour, ma foi grandit également. J'ai maintenant totalement intégré les valeurs "islamiques" (ce mot a une connotation négative, mais pourtant, il a un sens qui est tout autre). Je me suis posée, calmée, je pense sereinement à l'avenir. Je fais des études de sociologie, et je souhaite de tout cœur aller loin dans cette voie. Je pense de plus en plus à porter le hijab, ce sera la prochaine étape de ma conversion. Je sais que ça va poser beaucoup de problèmes, pourtant c'est tellement noble. J'espère pouvoir briser les préjugés, à mon échelle : celle de mes amis et de ma famille surtout. Je suis devenue le vilain petit canard, l'enfant dont on ne sait que faire. Je suis sujette aux pires moqueries. Mais qu'importe ! Je suis heureuse comme je suis, tout à fait heureuse. Et le jour où ma famille comprendra cela, alors ils ne Pourront qu'accepter ma foi. C'est tout ce que je souhaite aujourd'hui : leur prouver qu'on peut être musulmane (voilée) et tout à fait épanouie. J'ai donc fait des recherches, j'ai lu beaucoup de livres, et ce, pendant des années. J'étais aussi intéressée par l'art musulman (architecture notamment). Au fil des lectures et de mon apprentissage, la foi est née. Je ne sais pas précisément à quel moment, mais un beau jour, je me suis dit que je "devais devenir musulmane". Ma conversion ne s'est pas faite du jour au lendemain. Tout d'abord, parce que je ne connaissais pas tout de l'islam à ce moment-là, du moins concernant la pratique. La conversion se fait par étapes. La première étape fut d'arrêter le porc. Puis, l'alcool et tout ce qui était fait avec de l'alcool. Bref, à décortiquer les étiquettes alimentaires tout simplement !! Cette étape a fait rire beaucoup de monde. J'avais alors 17 ans, et tout le monde assimilait ça à une crise d'adolescence, à une mauvaise influence. Personne ne croyait en ma foi. n'étais pas encore musulmane, je n'avais pas vraiment intégré les valeurs musulmanes. Même après ma Chahada (prononciation de l'attestation de foi NDLR) publique, signe d'entrée dans la religion, je n'étais pas "vraiment musulmane", même si je pensais alors l'être (ce qui est le cas de beaucoup de jeunes, même des "musulmans-nés"). J'avais à cette époque beaucoup d'ami(e)s qui se prétendaient musulman(e)s. Je découvre aujourd'hui qu'ils n'ont pas forcément eu un bon impact sur moi. Je confondais alors Arabes et musulmans, comme beaucoup de monde d'ailleurs, et cela m'a amené à fréquenter des gens qui me donnaient une image fausse de la religion. Comme le dit Cat Stevens, converti lui aussi : "heureusement que j'ai connu l'Islam avant de connaître certains musulmans". Je me reconnais tout à fait dans cette phrase, j'ai été effectivement un peu déçu par certains musulmans. Personne ne comprenait vraiment le dilemme dans lequel je vivais ; entre mon éducation athée, ma culture française et ma foi musulmane. On demandait beaucoup, on me faisait tout autant de reproches : soit j'étais trop française, soit j'étais trop musulmane. J'ai mis du temps à comprendre qu’on pouvait tout à fait être française et musulmane, sans pour autant avoir des tendances schizophrènes. Ce n'est que deux ans après mon entrée officielle dans la religion que j’ai commencé la prière. J'en ai ressenti le besoin. Je culpabilisais de ne pas la faire, chaque soir je me couchais avec ce reproche que je me faisais à moi-même. Alors, un jour, j'ai décidé de m'y mettre. Vraiment. Sérieusement. J'ai pris un livre offert par un ami, et j’ai commencé à le bouquiner. J’ai mis du temps à bien saisir toutes les subtilités. J’avais du mal à me représenter la prière, à comprendre le système de rakaâ. J'avais alors demandé de l'aide à un ami, mais il n'a pas souhaité m'aider. Les autres se désistaient un par un. J’ai donc pris sur moi. Une déception en plus ! Concernant ma relation avec ma famille, c'est un point certes très délicat, mais surtout très... mitigé. Si je dis que le sujet est mitigé, c'est parce que ma conversion a un double impact : un positif et un négatif. L'impact positif, c'est que j'ai changé. L'adolescente turbulente, déscolarisée, a laissé place à une jeune fille posée, pleine d’ambition. "Le paradis est sous les pieds des mères". La mère est sacrée en Islam, et la mienne, je la chouchoute. Je la protège. Et jamais, jamais, je ne monte la voix contre elle. Jamais je ne me permets une remarque blessante. Et même si parfois ses propos me gênent, j’essaye de le lui dire avec calme et politesse. Bref, je la respecte plus que tout. La Preuve n° 37 Mars 2011 Les secrets de la prosternation Par Dr Albayami Le corps humain reçoit au quotidien une grande quantité de radiations électromagnétiques qui viennent des appareils électroménagers qu'on utilise au quotidien (ordinateur, le portable, la radio, télévision etc.) Donc, sans s’en rendre compte le corps humain est électromagnétiquement chargé. Ce qui fait qu’on a, inexorablement, mal. à la tête, on a le stress, la fatigue, des maux partout dans le corps etc. Qu'est-ce qu'on peut faire contre ça ? Un chercheur scientifique européen, non-musulman, a mené une ... sorte de la page 14 au monde : malheureusement, ce n'était pas le cas avant ma conversion, et je vois bien que ce n'est non plus le cas de mon frère ou de mes ami(e)s non musulman(e)s. Du coup, nos rapports se sont nettement améliorés. On peut parler, une complicité s'est instaurée. Je prends soin d'elle, aussi de ma grand-mère, ce que personne ne fait dans ma famille (les personnes âgées sont un poids pour beaucoup de mes germains). Par contre, il est vrai qu'il y a le revers de la médaille. Mon choix ne leur plaît pas tellement. Mon évolution a pourtant été très lente, ils ont eu le temps de s'adapter avec moi. Mais l'incompréhension et la peur sont les plus fortes pour eux. Ils ne comprennent pas comment on peut croire à Dieu, et d'ailleurs, eux-mêmes ne croient pas autre chose que ce qu'on montre dans le monde... c'est dire !! Les préjugés ont la peau dure, mais moi aussi. Malgré toutes leurs remarques, leurs moqueries, les cris contre moi, ma foi ne diminue pas. J’ai le droit à tous les mots bas : on me sort que je suis soumise, malheureuse, perdue, que je suis manipulée. Ce n'est pas du tout le cas, je fais ma vie comme je l'entends, et personne ne prend mes décisions à ma place. J'ai gardé mon esprit d'indépendance malgré tout. Leur phrase de recherche profonde sur ce sujet en donnant la conclusion suivante : les radiations électromagnétiques sont nuisibles à la santé. L'être humain ne peut s'en débarrasser qu'en mettant son front, plusieurs fois par jour, par terre. La terre, paraît-il, a une force d'aspiration majeure quand il s'agit des radiations électromagnétiques. C'est pour ça que dans l'architecture on utilise des fils conducteurs qui mènent les activités électriques vers le sol. Ce qui est étonnant c'est que ce chercheur a conclu que dans ce cas-là le front doit être en contact direct avec le sol tandis que le reste du corps peut être isolé. préférée est "on n'est pas chez les Arabes ici", on me sort souvent que je joue à l'algérienne et que donc je ferais mieux d'arrêter mes études pour rester dans ma cuisine... bref, les gros stéréotypes! J’ai surtout ce genre d’accrochages avec mon frère, âgé de 23 ans. Ma mère elle, du moment qu'elle me garde près d'elle, que je fasse de bonnes études et que je reste une fille raisonnable, ne m'embête pas trop. De toute manière, elle m'a toujours dit que si mon père et elle ne m'avaient pas baptisée, c'est pour que je “puisse choisir ma religion" une fois l'âge de raison atteint. La tolérance et le respect étaient à la base de l'éducation et des valeurs. Le corps est sans mouvement pour un moment. Ce qui est plus étonnant encore c'est qu'il a rajouté que le meilleur décharge est atteint en menant le front par terre vers la direction du centre de la terre (centre du monde). Dans cette position, la force d'aspiration est encore plus grande. Et devine : où se trouve le centre de la terre (du monde)? D'après La plupart des géographes, même les non-musulmans, le centre de la terre se trouve à La Mecque. Cette position décrite correspond exactement à celle adoptée à la prosternation que le musulman effectue pendant la prière. Qui voulaient nous transmettre, et au nom de ces valeurs, elle se trouve bien obligée de m'accepter comme je suis. Le jour où je porterai le Hijab, ce que je compte faire prochainement, cela se passera encore différemment... Pour l'instant je la prépare. Quand elle verra que voilée ou pas, je reste toujours sa fille, la même, que je garde ma personnalité et que finalement, je suis remplie de pudeur et de respect pour moi-même et mon entourage, alors, elle sera sûrement fière. Il ne pourra en être autrement, quand elle verra en plus que je suis heureuse, épanouie, et que j’ai réussi ma vie (incha Allah). Si je peux convaincre une seule personne que l'Islam n'est pas une religion de barbares assoiffés de sang, alors, ma vie n'aura pas été inutile. Pour finir, j'aimerais citer un verset que je trouve très parlant et très vrai : Sourate 9 At-Tawbah, versets 124-125 : "Et quand une sourate est révélée, il en est parmi eux qui dit : 'Quel est celui d'entre vous dont elle fait croître la foi ?'. Quant aux croyants, elle fait certes croître leur foi, et ils s'en réjouissent. Mais quant à ceux dont les cœurs sont malades, elle ajoute une souillure à leur souillure, et ils meurent dans la mécréance." Cher fidèle musulman, quand tu te prosternes devant ton Seigneur, tu n'es pas seulement en train d'adorer Allah, mais sans que tu le saches tu es en train de purifier ton corps des éléments nuisibles à ta santé. C'est là une des multiples vertus de la salat musulmane sur le corps physique du croyant hormis ses valeurs spirituelles. Voilà qui doit nous motiver davantage à bien effectuer nos prières pour la face d'Allah et Allah se chargera de maintenir notre santé physique et spirituelle. Pour moi, le Coran est un révélateur du cœur des hommes : les hommes au fond mauvais ne verront le Coran que... Dans le négatif, et les hommes au fond bons, seront marqués par la pureté du Coran, et par tout le respect qu'il nécessite. C’est ma petite réponse à tous les islamophobes. Beaucoup citent le Coran, sans le comprendre, ni le remettre dans un contexte, et détournent des versets en n'y voyant que ce qu'ils souhaitent y voir. Ceux-là sont tout simplement des gens mauvais. Je vis ma foi sainement, et pour moi, c'est cela le vrai Islam. Publié par le bureau de prêche de Rabuah (Riyadh) La Preuve n° 37 Mars 2011 Brèves Le maire contre les chants des coqs Dans une petite commune de France, un habitant sur trois élève des poules. Mais voilà, le maire, sans étiquette, ne supporte pas le bruit engendré par ces gallinacés. Dans un arrêté "contre les nuisances sonores", il met en garde les propriétaires de chiens, de pintades et de coqs relate Ouest-France. En effet, pas question d'implanter une basse-cour à moins de 100 m des habitations sous peine de recevoir la visite de gendarmes et de passer au tribunal. Monsieur le maire n’aime vraiment pas les coqs ! Déjà en septembre, il avait sommé son voisin en lui envoyant son avocat, de faire taire ses trois coqs. Un chien sauvé par des dauphins Un chien a eu la chance de ne pas mourir noyé après être tombé dans l'eau. Il doit sa vie à plusieurs dauphins venus à la rescousse. Si Flipper est l'un des dauphins les plus connus du monde entier, ceux-là n'ont rien à envier à la star des années 90. En effet, ils ont réussi à sauver un chien de la noyade ! L'accident s'est produit en Floride, aux États-Unis, où un doberman âgé de 11 ans et répondant au nom de Turbo est tombé dans l'eau. Alors que sa maîtresse le cherchait désespérément, l'animal ne parvenait pas à s'extraire du canal dans lequel il était tombé. Finalement, des voisins ont entendu des bruits qui les ont poussés à se diriger vers le canal. C'est à ce moment qu'ils ont pu apercevoir l'animal. Ce dernier était en train de se faire ramener vers le bord par plusieurs dauphins, ces derniers l'aidant à rester à la surface. Finalement, l'animal a été sorti des eaux par un voisin. Mort seul chez lui, depuis deux ans... Vivre seul, vivre isolé, vivre dans son appartement, discrètement, au point d'être ignoré, s'éteindre sans que quiconque s’en aperçoive, ce n'est pas rarissime, corollaire de la vie moderne. Celle qui est si intense qu'on oublie de s'intéresser à son voisin. Ou alors la volonté de ne pas s'immiscer dans la vie d'autrui. Et bien souvent l'on découvre, l'on s'étonne, que son voisin n'est plus, qu'il s'est éteint, depuis quelques jours déjà, voire plus, sans que vous ne l'ayez remarqué. Un homme a été retrouvé à son domicile quasiment momifié (cela fait frémir), mort depuis près de DEUX ANS. Même si la boîte aux lettres était suffisamment grande, et à priori, si le défunt ne recevait pas beaucoup de courrier, la factrice a été interpellée par cette boîte qui était envahie de prospectus publicitaires. Observatrice, bien lui en a pris, qui alerte les services distributeurs de courrier Villeneuve qui avertissent. Ensuite la police. Quand les sapeurs-pompiers se rendent sur place, ils ont fait la macabre découverte. "Le propriétaire des lieux, un homme âgé, gît sur le sol de la pièce à vivre." Sa mort remonterait à deux ans si l'on s'en réfère à un dernier courrier datant de 2009. Comme pour les enfants, la Chine impose la politique du chien unique. Le gouvernement chinois va interdire la possession de plus d’un chien dans chaque foyer. La croissance du pays, qui a vu la classe moyenne s'agrandir et s'enrichir, pose aujourd'hui problème dans le nombre d'adoptions du meilleur ami de l'homme. À partir du 15 mars prochain, la politique du chien unique sera officiellement lancée. Toute personne qui aura déjà un canin devra donner les chiots d'une portée à une agence étatique homologuée par le parti. Les familles qui possèdent déjà deux compagnons pourront en revanche garder leurs animaux. À titre d'exemple, Shanghai compte 20 millions d'habitants et 800 000 chiens, dont 25% seulement seraient enregistrés auprès des autorités. Arnaques sur le Web: un député suisse enlevé au Togo où il pensait toucher un héritage de 9 millions d’euros Quand on voit le nombre d'escroqueries par mail dont tous les médias nous informent régulièrement, on sait que la bêtise humaine a encore de belles années à vivre et que la profession de piégeurs de gogos n’est pas prête de s’éteindre. L'histoire qui laisse rêveur : Le 19 février 2011, après quelques mois de tractations, un député suisse de 71 ans s’envole pour le Togo afin d’y encaisser « son » héritage de 9 millions d'euros, dont il a été informé par MAIL ! Il s'y fait kidnapper. Pour se sortir de ce faux pas, il doit payer une rançon. Au départ, les ravisseurs réclamaient 1 million d’euros, il négocie à 5000 et demande à appeler sa femme, qui prévient les autorités. La police parvient à arrêter les ravisseurs, et la rançon, d'après ce député, n'a pas été payée. Il s’étonne « c’est invraisemblable ». Que dit ce député pour sa défense? "J'ai hésité, pensant que c'était certainement une arnaque. Mais J'ai finalement décidé d'aller voir, par curiosité et par goût de l'aventure. Je n'aurais jamais pensé que cela pouvait mal tourner. 16 La Preuve n° 37 Mars 2011 bibo:issue 37 bibo:numPages 16 --